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1864 – Voyages et aventures du capitaine Hatteras.

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avec une banquise, haute de huit à neuf pieds <strong>et</strong> formée de<br />

p<strong>et</strong>its icebergs arrachés à la côte; il fut obligé d’en prolonger<br />

longtemps la courbure dans l’ouest. Le craquement<br />

ininterrompu des glaces, se joignant aux gémissements <strong>du</strong><br />

navire, formait un bruit triste qui tenait <strong>du</strong> soupir <strong>et</strong> de la<br />

plainte. Enfin le brick trouva une passe <strong>et</strong> s’y avança<br />

péniblement; souvent, un glaçon énorme paralysait sa course<br />

pendant de longues heures; le brouillard gênait la vue <strong>du</strong><br />

pilote; tant que l’on voit à un mille en avant, on peut parer<br />

facilement les obstacles; mais au milieu de ces tourbillons<br />

embrumés, la vue s’arrêtait souvent à moins d’une encablure.<br />

La houle très forte fatiguait.<br />

Parfois, les nuages lisses <strong>et</strong> polis prenaient un aspect<br />

particulier, comme s’ils eussent réfléchi les bancs de glace; il<br />

y eut des jours où les rayons jaunâtres <strong>du</strong> soleil ne parvinrent<br />

pas à franchir la brume tenace.<br />

Les oiseaux étaient encore fort nombreux, <strong>et</strong> leurs cris<br />

assourdissants; des phoques, paresseusement couchés sur les<br />

glaçons en dérive, levaient leur tête peu effrayée <strong>et</strong> agitaient<br />

leurs longs cous au passage <strong>du</strong> navire; celui-ci, en rasant leur<br />

demeure flottante, y laissa plus d’une fois des feuilles de son<br />

doublage roulées par le frottement.<br />

Enfin, après six jours de c<strong>et</strong>te lente navigation, le 1 er août,<br />

la pointe Beecher fut relevée dans le nord; <strong>Hatteras</strong> passa ces<br />

dernières heures dans les barres de perroqu<strong>et</strong>; la mer libre<br />

entrevue par Stewart, le 30 mai 1851, vers 76° 20’ de<br />

latitude, ne pouvait être éloignée, <strong>et</strong> cependant, si loin<br />

qu’<strong>Hatteras</strong> promenât ses regards, il n’aperçut aucun indice<br />

d’un bassin polaire dégagé de glaces. Il redescendit sans mot<br />

dire.<br />

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