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1864 – Voyages et aventures du capitaine Hatteras.

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les couvertures <strong>du</strong> traîneau, à demi gelé, <strong>et</strong> les chocs ravivent<br />

à chaque instant ses douleurs; je le plains, <strong>Hatteras</strong>, <strong>et</strong> je ne<br />

puis rien pour le soulager!<br />

– Pauvre Simpson! murmura Bell.<br />

– Peut-être faudrait-il nous arrêter un jour ou deux, reprit<br />

le docteur.<br />

– S’arrêter! s’écria <strong>Hatteras</strong>, quand la vie de dix-huit<br />

hommes tient à notre r<strong>et</strong>our!<br />

– Cependant... fit le docteur.<br />

– Clawbonny, Bell, écoutez-moi, reprit <strong>Hatteras</strong>; il ne<br />

nous reste pas pour vingt jours de vivres! Voyez si nous<br />

pouvons perdre un instant!<br />

Ni le docteur, ni Bell, ne répondirent un seul mot, <strong>et</strong> le<br />

traîneau reprit sa marche un moment interrompue.<br />

Le soir, on s’arrêta au pied d’un monticule de glace dans<br />

lequel Bell tailla promptement une caverne; les voyageurs s’y<br />

réfugièrent; le docteur passa la nuit à soigner Simpson; le<br />

scorbut exerçait déjà sur le malheureux ses affreux ravages,<br />

<strong>et</strong> les souffrances amenaient une plainte continuelle sur ses<br />

lèvres tuméfiées.<br />

– Ah! monsieur Clawbonny!<br />

– Du courage, mon garçon! disait le docteur.<br />

– Je n’en reviendrai pas! je le sens! je n’en puis plus!<br />

j’aime mieux mourir!<br />

À ces paroles désespérées, le docteur répondait par des<br />

soins incessants; quoique brisé lui-même des fatigues <strong>du</strong> jour,<br />

il employait la nuit à composer quelque potion calmante pour<br />

le malade; mais déjà le lime-juice restait sans action, <strong>et</strong> les<br />

frictions n’empêchaient pas le scorbut de s’étendre peu à peu.<br />

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