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1864 – Voyages et aventures du capitaine Hatteras.

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vue. Or, il fallait veiller avec soin aux moindres accidents de<br />

la route <strong>et</strong> les relever <strong>du</strong> plus loin possible; force était donc<br />

de braver les dangers de l’ophtalmie; cependant le docteur <strong>et</strong><br />

Bell, se couvrant les yeux, laissaient tour à tour à chacun<br />

d’eux le soin de diriger le traîneau.<br />

Celui-ci glissait mal sur ses châssis usés; le tirage<br />

devenait de plus en plus pénible; les difficultés <strong>du</strong> terrain ne<br />

diminuaient pas; on avait affaire à un continent de nature<br />

volcanique, hérissé <strong>et</strong> sillonné de crêtes vives; les voyageurs<br />

avaient dû, peu à peu, s’élever à une hauteur de quinze cents<br />

pieds pour franchir le somm<strong>et</strong> des montagnes. La température<br />

était la plus âpre; les rafales <strong>et</strong> les tourbillons s’y<br />

déchaînaient avec une violence sans égale, <strong>et</strong> c’était un triste<br />

spectacle que celui de ces infortunés se traînant sur ces cimes<br />

désolées.<br />

Ils étaient pris aussi <strong>du</strong> mal de la blancheur; c<strong>et</strong> éclat<br />

uniforme écoeurait; il enivrait, il donnait le vertige; le sol<br />

semblait manquer <strong>et</strong> n’offrir aucun point fixe sur c<strong>et</strong>te<br />

immense nappe blanche; le sentiment éprouvé était celui <strong>du</strong><br />

roulis, pendant lequel le pont <strong>du</strong> navire fuit sous le pied <strong>du</strong><br />

marin; les voyageurs ne pouvaient s’habituer à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, <strong>et</strong> la<br />

continuité de c<strong>et</strong>te sensation leur portait à la tête. La torpeur<br />

s’emparait de leurs membres, la somnolence de leur esprit, <strong>et</strong><br />

souvent ils marchaient comme des hommes à peu près<br />

endormis; alors un chaos, un heurt inatten<strong>du</strong>, une chute<br />

même, les tirait de c<strong>et</strong>te inertie, qui les reprenait quelques<br />

instants plus tard.<br />

Le 25 janvier, ils commencèrent à descendre des pentes<br />

abruptes; leurs fatigues s’accrurent encore sur ces déclivités<br />

glacées; un faux pas, bien difficile à éviter, pouvait les<br />

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