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Lecture hors ligne (pdf à télécharger - Groupe des Belles Feuilles

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Lazard, au point même de connaître les noms de tous ses associés-gérants.<br />

Au début <strong>des</strong> années 90, <strong>à</strong> la suite <strong>des</strong> bouleversements intervenus en Europe de l’Est du<br />

fait de l’avènement d’une nouvelle ère politique, je me suis trouvé en situation de<br />

récupérer notre ancienne propriété de famille. Elle était <strong>à</strong> l’abandon, l’État communiste<br />

n’en ayant rien fait, si ce n’est de la laisser dans un état de quasi-ruine. Avec ma femme,<br />

je suis donc revenu dans cette propriété, confisquée <strong>à</strong> la suite de la seconde guerre<br />

mondiale. Qu’allions-nous en faire Nous avons décidé d’y installer un centre culturel<br />

européen. Jamais nous n’avons été amenés <strong>à</strong> regretter cette idée. Le thème de<br />

l’ouverture de la Hongrie sur l’Europe était très fondamentalement porteur, après<br />

l’effondrement de l’ancien bloc communiste. De nombreuses personnes étaient motivées.<br />

Nous avions une idée. En revanche, nous n’avions pas d’argent.<br />

En 1993-94, nous avons cherché <strong>des</strong> sources de financement. Un véhicule juridique a été<br />

créé avec la constitution d’une Fondation hongroise portant le nom de mon grand père.<br />

Joseph Károlyi était un homme de tolérance, respectueux de la pluralité <strong>des</strong> cultures et<br />

<strong>des</strong> tendances politiques. L’une de nos connaissances nous a suggéré de solliciter <strong>des</strong><br />

membres du <strong>Groupe</strong> <strong>des</strong> <strong>Belles</strong> <strong>Feuilles</strong>. Le nom de Jean Guyot nous a été donné, ainsi<br />

que son numéro de téléphone. Je n’avais nullement fait le rapprochement avec l’associégérant<br />

de la banque Lazard. J’ai donc commencé par exposer par téléphone notre projet<br />

<strong>à</strong> Jean Guyot. À l’époque je travaillais chez Fiat France, avant de devenir plus tard l'un<br />

<strong>des</strong> directeurs d’Iveco, filiale poids lourds de Fiat France. Lorsque j’ai réalisé qui était<br />

mon interlocuteur, j’ai éprouvé une sorte de choc. La réputation de la banque Lazard<br />

était immense et l’histoire de ses principales figures m’avait toujours fasciné. Jean Guyot<br />

m’a dit qu’il me recontacterait.<br />

C’est ce qu’il a fait. La Fondation Hippocrène a alloué <strong>à</strong> notre projet une aide qui s’est<br />

révélée essentielle <strong>à</strong> son démarrage. Evidemment, Jean Guyot a été chaleureusement<br />

remercié et, <strong>à</strong> partir de ce moment (aux alentours de 1995), je suis resté en contact<br />

avec lui, ce qui de mon point de vue correspondait <strong>à</strong> une forme de gratitude bien<br />

normale. J’ai eu l’honneur de lui rendre visite <strong>à</strong> de multiples reprises, <strong>à</strong> l’occasion de<br />

rendez-vous <strong>à</strong> la banque Lazard. Par conséquent, j’ai donc pu connaître l’homme, sa<br />

gentillesse, de même que sa capacité d’écoute <strong>hors</strong> du commun que je souhaite<br />

sou<strong>ligne</strong>r aujourd’hui. Jean Guyot s’asseyait et m’écoutait, avec <strong>à</strong> la main le crayon qui<br />

lui servait <strong>à</strong> écrire sur un petit calepin. Je lui rendais compte <strong>des</strong> activités de notre<br />

Fondation, en Hongrie. Il m’interrogeait aussi sur le devenir de ce pays, en particulier sur<br />

son devenir européen. C’est ainsi, que j’ai pu faire part <strong>à</strong> un associé-gérant de la banque<br />

Lazard de mon point de vue sur la situation <strong>des</strong> pays de l’Est que je connaissais. Cette<br />

relation régulière de dialogue m’a énormément marqué.<br />

Durant plus de 10 années, le soutien du premier jour de Jean Guyot <strong>à</strong> notre entreprise a<br />

été continuellement renouvelé. En l’an 2000, nous avons reçu une nouvelle aide<br />

financière de la part de la Fondation Hippocrène. Cette dernière a encore été sensible<br />

récemment au développement de notre action. Je pense qu’il doit s’agir d’une <strong>des</strong><br />

dernières décisions prises par Jean Guyot <strong>à</strong> la lecture de comptes-rendus que je lui ai<br />

adressés.<br />

Je n’ai pu assister <strong>à</strong> ses obsèques, ne me trouvant pas en France au moment où il est<br />

décédé. J’ai donc écrit une lettre de condoléances, dans laquelle j’ai tâché de résumer ce<br />

que je pensais de sa personnalité exceptionnelle. Sans en avoir aucune preuve ou aucun<br />

signe, j’ai ajouté que j’avais décelé l’attitude d’un grand chrétien. Si je n’avais jamais<br />

parlé de religion avec Jean Guyot, il me semblait bien qu’il émanait de toute sa personne<br />

un rayonnement caractéristique d’une attitude profondément chrétienne. J’ai pu<br />

constater, a posteriori, que je ne m’étais pas trompé. À mon retour en France, en<br />

octobre ou novembre dernier, on m’a remis le feuillet de messe que la famille avait conçu<br />

pour la cérémonie <strong>des</strong> obsèques. J’en ai été profondément ému. En effet, les chants<br />

retenus pour la célébration étaient les mêmes que ceux que nous avions choisis, ma<br />

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