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Qu'est-ce qu'une formation professionnelle universitaire des ... - IUFM

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Quels savoirs sur et pour le travail collectif <strong>des</strong> enseignants ?Selon l’ensemble <strong>des</strong> interviews (n = 60), les sujets EP disent apprendre surtout pareux-mêmes (59% <strong>des</strong> règles d’action). Néanmoins, d’autres sour<strong>ce</strong>s d’apprentissagesprofessionnels sont mentionnées : les autres enseignantes/ts (17%), les élèves (13%), lespartenaires de l’école (7%). Les programmes de <strong>formation</strong> et les apports de l’équipe dedirection ou de circonscription ne sont notés que de manière anecdotique (2%). Cependant,l’ensemble <strong>des</strong> enseignantes/ts ne dit pas élargir de la même manière le répertoire <strong>des</strong>pratiques <strong>professionnelle</strong>s personnelles.Premièrement, l’expérien<strong>ce</strong> (qui combine l’âge et l’ancienneté dans l’établissement) joue unrôle différenciateur. Un premier résultat montre que les sujets débutants sont plutôt <strong>ce</strong>ntréssur leur propre tâche : ils disent apprendre à partir d’indi<strong>ce</strong>s pris sur le comportement et lesrésultats de leurs élèves dans leur discipline. Les sujets expérimentés (plus de 35 ans) disentcompter également sur les réunions avec leurs collègues pour améliorer leurs pratiques :ils apprendraient lors de la con<strong>ce</strong>ption de progressions ou d’évaluations communes, lors derencontres avec <strong>des</strong> personnes d’autres établissements ou lors de la conduite de projets.Deuxièmement, les caractéristiques de l’environnement de travail (REP vs ZUS) apparaissentcomme un second facteur jouant sur l’élargissement <strong>des</strong> compéten<strong>ce</strong>s <strong>professionnelle</strong>s. Eneffet, <strong>des</strong> différen<strong>ce</strong>s importantes apparaissent entre les sujets de <strong>ce</strong>s 2 secteurs bien que laproportion de débutants soit semblable (9/24 vs. 12/36). La différen<strong>ce</strong> principale tient au faitque les sujets ZUS disent apprendre en réfléchissant systématiquement, après la classe, audéroulement du cours en vue de l’améliorer dans les séan<strong>ce</strong>s futures (96 vs. 72%). Ils disentaussi plus souvent que les sujets REP qu’ils prennent confian<strong>ce</strong> en eux année après année(79 vs. 33%). Ce qui tend à montrer que la complexité de leur situation fait que, comme lesdébutants, les enseignantes/ts ZUS sont <strong>ce</strong>ntrés sur l’observation de leurs élèves dans leurclasse car elles/ils ne peuvent que très difficilement prévoir d’un jour sur l’autre comment<strong>ce</strong>lle-ci va se dérouler. De plus, les sujets ZUS disent plus souvent que les autres qu’ilsélargissent leur répertoire de savoir-faire pendant la conduite de projets communs avec<strong>des</strong> intervenants extérieurs (50 vs. 14%) ou avec <strong>des</strong> partenaires associatifs (17 vs. 3%).Ainsi, comme les sujets expérimentés, ils apprennent beaucoup grâ<strong>ce</strong> aux interactions avecd’autres professionnels. Les entretiens montrent, d’ailleurs, qu’ils sont conscients du fait quel’école, seule, ne peut faire fa<strong>ce</strong> aux difficultés que rencontrent les jeunes de <strong>ce</strong>s quartiersdans les acquisitions scolaires.Troisièmement, les opportunités offertes par l’organisation de la situation de travail modifientlargement le développement <strong>des</strong> compéten<strong>ce</strong>s <strong>professionnelle</strong>s puisque <strong>des</strong> différen<strong>ce</strong>sexistent entre les sujets Ord et Resp. Certes, l’ensemble <strong>des</strong> enseignantes/ts ne souhaitepas s’engager au même niveau dans l’activité collective mais, dans la mesure où, dansle système français, <strong>ce</strong>t engagement est libre, nous faisons l’hypothèse (appuyée sur lalecture <strong>des</strong> entretiens) que <strong>ce</strong>lui-ci dépend largement de la qualité <strong>des</strong> opportunités offertespar l’environnement de travail. La variable engagement (Ord vs Resp) est donc considéréeici non pas comme décrivant les personnes mais les organisations ; l’analyse quantitativemenée sur <strong>ce</strong>s entretiens montre que <strong>ce</strong>tte variable exer<strong>ce</strong> une influen<strong>ce</strong> plus importanteque l’âge et le secteur scolaire (Grangeat, 2007c). Les entretiens montrent que les sujetsOrd comptent principalement sur eux-mêmes pour améliorer leurs enseignements : ils disentauto-évaluer leurs enseignements après la classe plus que les sujets Resp (71 vs 48 %)afin de cibler leurs propres faiblesses (28 vs 12 %). Ils préfèrent discuter avec <strong>des</strong> collègueschoisis par affinité (21 vs 8 %) plutôt que dans <strong>des</strong> réunions formelles et échanger avecles partenaires dans le cadre de leur propre classe (31 vs 20 %) plutôt que dans de vastesprojets. À l’inverse, les sujets Resp disent écrire les résultats de leurs observations sur les<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 105

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