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Qu'est-ce qu'une formation professionnelle universitaire des ... - IUFM

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Une posture d’enseignant chercheur en construction : étude de casest <strong>ce</strong>pendant plus floue à <strong>ce</strong>rtains moments : « nous sommes bien dans la logique decompagnonnage » (p. 23). Il arrive également que la première personne du pluriel sembleenglober le scripteur et le lecteur, lorsqu’il s’agit notamment d’interpréter un graphique : « de<strong>ce</strong>tte manière, nous pouvons remarquer que les diaristes emploient plus souvent le « je »élève, la moyenne d’utilisation de <strong>ce</strong>tte posture dans les trois corpus étant de 78,8% » (p.38). En outre, le « nous » est parfois étrangement délaissé au profit de la troisième personnedu pluriel, alors même que l’étudiant fait partie du groupe : « Par ailleurs, les in<strong>formation</strong>squi y sont véhiculées [dans le journal] permettent aux tuteurs expérimentés de situer leur(s)jeune(s) diariste(s) dans leurs apprentissages. De <strong>ce</strong> fait, ils pourront leur offrir une aideprécise et utile en travaillant dans leur zone proximale de développement (Vygotski) » (p.12). Un peu plus loin, le scripteur ajoute : « Lors de la mise en pla<strong>ce</strong> du dispositif, lesétudiants se sont rapidement aperçus qu’il avait deux dimensions » (p. 23). Cette façon deparler de soi à la troisième personne traduit peut-être la volonté de se détacher son actionpropre pour l’envisager avec plus de recul. Bref, les stratégies par lesquelles le scripteurs’inscrit dans son discours sont tout à fait multiples : il arrive régulièrement qu’elles alternentdans une même page. Quoi qu’il en soit, il semble bien que le degré de prise en charge parl’énonciateur de son statut d’énonciateur soit très grand : <strong>ce</strong>lui-ci semble assumer tout à faitles propos assertés. La distan<strong>ce</strong> peut dès lors être qualifiée de minimale.Quant aux modalisations, elles sont extrêmement présentes, tout au long du texte etprennent <strong>des</strong> formes bien diverses. Il est difficile de décider si un type de modalisation prendle pas sur les autres. En revanche, le discours est assez peu tendu : nous relevons peud’adresses au lecteur. Nous épinglons deux seules occurren<strong>ce</strong>s, la première s’adressantà un lecteur indéterminé : « Vous l’aurez compris, <strong>ce</strong>t outil métacognitif sort donc <strong>des</strong>pratiques scripturales traditionnelles » (p. 20). La seconde s’inscrit tout au terme de laconclusion générale. Insistant sur les bénéfi<strong>ce</strong>s supposés d’une écriture métacognitive auprimaire, le scripteur conclut en terminant par : « Alors, êtes-vous prêts à vous lan<strong>ce</strong>r dans<strong>ce</strong>tte merveilleuse aventure ? Moi oui ! » (p. 48). C’est alors aux instituteurs que sembles’adresser Sacha, lequel parait en profiter pour souligner son souhait de transposer dans safuture classe le dispositif qu’il a pu expérimenter puis analyser à la haute école. S’agissantde la métadiscursivité, elle reste très ponctuelle : nous la repérons lorsque Sacha annon<strong>ce</strong>la structure générale du TFE ou d’une section spécifique, lorsqu’il explicite les visées dechaque partie ou revient sur ses résultats. Mais de façon générale, le scripteur met assezpeu en abyme son propre TFE.De façon générale, les savoirs que mobilise l’individu sont corrects, voire très rigoureux,même s’ils ne sont pas exempts, de temps à autre, d’une relative approximation ousimplification abusive. Cela étant, le discours s’appuie en règle générale sur <strong>des</strong> savoirsqui paraissent soli<strong>des</strong> et ont fait l’objet d’une véritable appropriation. Par ailleurs, il noussemble que sur <strong>ce</strong>rtaines questions de recherche bien ciblées, le TFE de Sacha apporte<strong>des</strong> connaissan<strong>ce</strong>s inédites, il ne consiste pas en un simple inventaire de savoirs produitspar d’autres. Des comptages méticuleux sont effectués, <strong>des</strong> analyses fines sont menées. Sil’activité de recherche peut être définie comme la production de connaissan<strong>ce</strong>s scientifiques,il nous semble alors que <strong>ce</strong> TFE apporte un éclairage intéressant sur <strong>des</strong> dimensions quiont été très peu investiguées jusqu’à présent. Le travail est alors très loin d’un rapport <strong>des</strong>tage quelque peu étoffé ou d’une compilation de travaux existants.À <strong>ce</strong> titre, l’étude <strong>des</strong> opérations réflexives s’avère elle aussi riche d’enseignements. Lelecteur est tout d’abord frappé par la récurren<strong>ce</strong> <strong>des</strong> opérations évaluatives, généralementpositives, qu’il s’agisse de porter un jugement sur le projet, les pairs, les chercheurs ou<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 253

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