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Qu'est-ce qu'une formation professionnelle universitaire des ... - IUFM

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Formation <strong>professionnelle</strong> <strong>universitaire</strong> : le cas <strong>des</strong> arts plastiquesraison d’une part sur le fait que l’image est aussi bien mentale (intérieure) qu’éventuellementobjectivée par un médium (extérieure), donc sur le rapport de l’image au corps ; d’autre partsur l’importan<strong>ce</strong>, occultée de façon décisive par Platon, du rapport de l’image à la mort. Ilest commun de comprendre l’image comme présen<strong>ce</strong> à propos d’une absen<strong>ce</strong>, mais il nefaut pas occulter son rôle d’écran entre l’événement fatal et <strong>ce</strong>lui qui en est le témoin 10 . C’estaller au cœur même du problème qui consiste à considérer l’image sous l’angle du rapportqu’on y entretient, selon la triade : image, médium, corps. Cette approche anthropologiqueest d’autant plus intéressante dans notre contexte, que l’on sait l’importan<strong>ce</strong> de l’activitésensori-motri<strong>ce</strong> pour l’élaboration de l’image chez les jeunes enfants (Piaget, La <strong>formation</strong>du symbole chez l’enfant), et son prolongement au-delà même de l’enfan<strong>ce</strong>.L’imaginaire et l’imagination. « Considérons l’imagination de l’être humain singulier. C’est làla détermination essentielle (l’essen<strong>ce</strong>) de la psyché humaine. Cette psyché est imaginationradicale d’abord en tant qu’elle est flux ou flot in<strong>ce</strong>ssant de représentations, de désirs,d’affects. Ce flot est émergen<strong>ce</strong> continue. On a beau fermer ses yeux, boucher ses oreilles– il y aura toujours quelque chose. Cette chose se passe « dedans » : <strong>des</strong> images, <strong>des</strong>souvenirs, <strong>des</strong> souhaits, <strong>des</strong> craintes, <strong>des</strong> “états d’âmes“ surgissent de façon que parfoisnous pouvons comprendre, ou même “expliquer“, et d’autres fois absolument pas. Il n’y apas là de pensée “logique“, sauf ex<strong>ce</strong>ptionnellement et discontinûment. Les éléments nesont pas reliés de façon rationnelle ou même raisonnable entre eux, il y a surgissement, ily a mélange indissociable. Il y a surtout <strong>des</strong> représentations sans aucune fonctionnalité. » 11L’imaginaire ainsi défini apparaît comme fonction première à préserver (« …par<strong>ce</strong> quel’histoire de l’humanité est l’histoire de l’imaginaire humain et de ses œuvres » 12 ), et <strong>ce</strong>en dépit de (ou contre) l’exigen<strong>ce</strong> pressante de rationalité par la société et l’école. GilbertDurand, dans la préfa<strong>ce</strong> au livre de Bruno Duborgel, dénon<strong>ce</strong> le blocage pédagogique <strong>des</strong>expressions de l’imaginaire : « Même dans la toléran<strong>ce</strong> de l’exerci<strong>ce</strong> de l’image picturaleet plastique (…), la régularisation, l’empêchement ou la substitution ramène fermement aubercail d’un per<strong>ce</strong>ptionnisme stéréotypé. » 13 ; <strong>ce</strong>la apparaît provocateur, confronté à la lettremême <strong>des</strong> programmes. Mais <strong>ce</strong>s derniers opèrent, pour l’enseignant, comme un doublebind: toujours expliquer, élucider, et surtout gérer un temps chichement compté compte tenu<strong>des</strong> exigen<strong>ce</strong>s quantitatives, là où on l’on encourage pourtant à développer les capacitésd’expression imaginaire. Comme potentialité du radicalement nouveau, (« …appeler <strong>ce</strong>ttefaculté de novation radicale, de création et de <strong>formation</strong>, imaginaire et imagination 14 »), <strong>ce</strong>ttecapacité ne devrait pourtant pas être mesurée systématiquement à l’aune de l’explicable.La critique tend à devenir une pratique d’acquies<strong>ce</strong>ment systématique. Vin<strong>ce</strong>nt Pécoil stigmatiseainsi la situation actuelle de l’art : « l’art d’avant-garde est bien <strong>ce</strong> qui est à la pointe ,mais au sens où il précède d’une saison les tendan<strong>ce</strong>s à venir » 15 ; on voit mal dans <strong>ce</strong>sconditions la né<strong>ce</strong>ssité même de la critique, et <strong>ce</strong>la explique fort bien sa tendan<strong>ce</strong> actuelleà l’inanité dont la situation est ainsi résumée par Castoriadis : « Ce qui se présente comme10 Belting Hans, Pour une anthropologie <strong>des</strong> images Gallimard 2004 (2001). P.12-13 : « L’expérien<strong>ce</strong> de lamort a été l’un <strong>des</strong> moteurs les plus puissants de la production humaine <strong>des</strong> images. L’image se présente alorscomme une réponse ou une réaction à la mort (…). (…) La présen<strong>ce</strong> d’une absen<strong>ce</strong> , qui est la propriété laplus universelle de l’image, acquiert ici sa véritable signification ontologique. »11 Castoriadis (1999) Figures du pensable. Seuil, p.96.12 Castoriadis, Figures …, p.93.13 Duborgel Bruno, Imaginaire et pédagogie, préfa<strong>ce</strong> de Gilbert Durant, p. 12., éd. Privat, 1992 (1983).4 Castoriadis, Figures… p.94.15 In « Business as usual », art press2, Cynisme et art contemporain, hiver 2006-2007.<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais 85

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