Qu'est-ce qu'une formation professionnelle universitaire des ... - IUFM

De la recherche à la formation : contribution de la didactiquetout d’abord à un jugement sur le raisonnement de l’élève Thomas, par la suite généralisentce jugement à l’élève lui-même en mettant en doute la logique de son raisonnement : « Il estvraiment sur le raisonnement séquentiel, lui (Thomas) … Y en a un qui raisonne, qui connaîtles lois, l’autre (Thomas), on se demande s’il en a entendu parler. … Ce que lui il entend parlogique, c’est ce que nous on entend par intuitif. ».Il apparaît donc que, pour certains stagiaires, le concept de conceptions n’apporte pastoujours l’aide souhaitée à la compréhension des erreurs des élèves (objectif d’une formationdidactique). Les conceptions des élèves, tout en étant reconnues, sont parfois considéréescomme des erreurs typiques trop fréquemment répétées, jugées comme des entorses auraisonnement scientifique et condamnables en tant que telles.En conclusion, même si le faible nombre de dyades qui ont participé à l’étude ne permetpas de tirer des conclusions trop générales, les données recueillies font apparaître que,dans leur majorité, les stagiaires repèrent et analysent les connaissances des élèves ainsique leurs raisonnements, retrouvant ainsi la manifestation de leurs conceptions. Mais, pourcertains d’entre eux, tout en ayant apparemment reconnu l’existence des conceptions chezles élèves observés, il est souvent difficile de prendre vraiment en compte le modèle del’élève.Cette étape d’analyse des copies et d’observation d’élèves grâce à des vidéos est un premierpas qui permet de donner du sens à l’analyse des raisonnements des élèves, en mettanten œuvre les connaissances acquises sur les conceptions. Une dernière étape du modulede formation est nécessaire pour confronter à nouveau les stagiaires aux conceptions desélèves, et cette fois-ci de leurs propres élèves. La suite de la recherche apportera desinformations sur l’impact de cette dernière étape de la formation dans l’évolution du regarddes enseignants débutants sur les élèves.Le deuxième exemple : une recherche « coopérative » associantchercheur et enseignants d’EPS conseillers pédagogiquesLes connaissances didactiques dans une recherche coopérativeCette recherche coopérative a réuni pendant trois années scolaires un groupe deconseillers pédagogiques (CP) volontaires et un chercheur didacticien. Elle s’est organiséeen combinant des entrées « par la pratique », les savoirs professionnels des CP et desentrées « par la théorie », en l’occurrence les connaissances didactiques. Elle avait pourambition de voir dans quelle mesure les concepts théoriques de la didactique pouvaientcontribuer à renouveler les pratiques d’observation et de conseil des CP, sans pour autantqu’ils soient placés « en surplomb » des pratiques, comme des connaissances à appliquer(Dugal et Amade-Escot, 2004). Le groupe des CP a notamment travaillé sur la questionde l’observation didactique (Brousseau, 1978, Amade-Escot, 1995), forme particulièred’observation de l’activité des élèves qui a pour spécificité de suivre l’évolution des contenusenseignés au cours des séquences d’enseignement. Cette observation didactique s’articuleà partir des notions de milieu et de contrat didactique. Nous nous limiterons ici à envisagerle cas du « contrat didactique », concept aujourd’hui bien connu et « robuste » dans lesdifférentes disciplines. En tant que construction théorique et tentative de modélisation dela réalité par le chercheur, rappelons qu’il correspond à « l’ensemble des comportementsIUFM Nord-Pas de Calais 277