Qu'est-ce qu'une formation professionnelle universitaire des ... - IUFM

M.-J. BARBOT, S. LAWES4. 2. Leçons pour le PGCEet le master 2 didactique des langues et des cultures FLEIl semblerait que dans cette reconfiguration que le PGCE M puisse faire cavalier seul maisce n’est pas certain ; en ce qui concerne la spécialité FLE-M le double avantage d’un stagede qualité exceptionnelle d’une part, de perspectives d’emploi de l’autre, perdure, aveccette fois-ci une qualification académique. Ce nouvel état de fait nous incite à concevoir,conduire et réajuster une formation européenne d’enseignants de langues, plus exigeante,en engageant de nouvelles recherches. Cette fois-ci, nous partons d’acquis certains : lamise en réseau de différentes situations de formation pratiques ou scientifiques, à l’internedans chaque pays ou en synergie entre les deux, pose avant tout la question fondamentaledes conceptions de référence en amont qui nourrissent les options en pédagogie et endidactique. Nous nous sommes au départ il y a quelques années positionnées par rapportaux valeurs et orientations du Conseil de l’Europe en langues vivantes.Conclusion : défis d’une modélisationde formation initiale anglo-françaiseLa combinaison des aspects précurseurs de ces deux formations a permis de discernerles contours d’un modèle, d’abord sur le plan macro, puis méso et micro-éducatif qui donneune large place aux interactions entre les différents acteurs. Nous avons identifié quatre« carrefours critiques », comme des étapes où il y a des décisions communes à prendre.Ceci est l’ébauche d’un modèle encore à vérifier, l’idée étant de repérer des élémentstransférables pour les autres formations que nous menons respectivement.1. Conceptions de références, des finalités à expliciter. Ce qui est en question, avant tout,est de l’ordre des conceptions de référence, des finalités attribuées à la formation initiale :former un citoyen professionnel libre et responsable, autonome. S’agit-il en effet de savoirappliquer des normes et de savoir se conformer à un référentiel institutionnel ou d’acquériren plus un niveau d’expertise suffisant – c’est à dire de réflexion et de mise à distancesd’expériences variées – pour être capable d’improviser, comme le ferait un grand musicien,ou d’inventer des solutions au moment fatidique. Pour nous, comme le rappelle F. Dubet(2002), les « métiers sur autrui » exigent de l’institution, non plus seulement de s’appuyersur des cadres, des normes, mais de préparer les professionnels à répondre à des besoinsen évolution constante selon les publics et selon les contextes. Dans cette optique, lechangement est une des finalités de la formation. Nous reprenons l’interrogation de Fabre :« quel type de changements : la stratégie de formation doit-elle privilégier l’enrichissementdes représentations, le renforcement des comportements, la stabilisation des attitudes, lerodage des méthodes ? Ou bien faut-il viser des ruptures, des changements de paradigmes,des conversions intellectuelles ? » (Fabre, 1994 : 31). Pour nous, il ne s’agit pas deprivilégier l’un ou l’autre, mais de viser les deux qui relèvent de niveaux différents, le gesteprofessionnel et une attitude réflexive et critique.2. L’alternance à mettre en œuvre. Sur le plan méso-éducatif, celui de l’organisation, il s’agitdans les deux pays d’exploiter avec cohérence et efficacité les apports de l’alternance.Du côté académique, expliciter la notion de partenariat, de chartes, de contrat et savoirdévoluer une responsabilité à la fois aux deux parties et du côté professionnel, revaloriser La maitrise FLE crée en 1984, « Un statut pour l’enseignement du FLE en France-extrait du rapportAuba » Galisson, Porcher, octobre–décembre 1986, Revue d’Études de Linguistique appliquée, ELA n°64.320IUFM Nord-Pas de Calais