sÃ©ances des 20 et 23 janvier 1874. sÃ©ances des 20 et 23 janvier 1874.

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300 PROCÈS-VERBAUX DE LA COMMISSION.quefois partagée cependant avec un ou plusieurs autres condamnés,un lit plus confortable, du linge plus fin, une certaine latitude decostume , une liberté relative de circulation dans l'intérieur du quar¬tier spécial, quelquefois au dehors de ce quartier.Ce sont les pistoliers surtout qui usent du droit de faire venirleurs aliments du dehors. Le service de leurs chambres est fait pardes détenus du quartier commun.L'absence de règlement laissant toutefois aux directeurs de chaqueprison une grande latitude dans l'application, il en résulte des diffé¬rences assez notables d'une maison à l'autre.Ainsi , tandis qu'à Saint-Lazare s'est établi depuis deux ans l'usage delimiter la faveur de la pistole aux condamnées pour certains délits sa¬gement déterminés, de ne l'accorder que sur l'autorisation du. préfetde police, et d'interdire aux femmes qui en jouissent la sortie de leurschambres, nous verrons qu'à Sainte-Pélagie un condamné, quel quesoit le motif de sa peine , n'a qu'à réclamer cette faveur pour l'ob¬tenir, et qu'aussitôt qu'il l'a obtenue , il est libre de circuler jusquedans le quartier en commun et de porter, au milieu même de ceuxque leur misère en prive, le spectacle du privilège dont il jouit.Nous ne pensons pas que cet état de choses soit conforme à ïa loi.Nous le considérons comme contraire au bon ordre et à la discipline.La loi n'a pas voulu créer des inégalités dans l'exécution de ïa peine:c'est surtout sur les hommes frappés par la justice que sonniveaudoit s'étendre. Le bon ordre et l'esprit de discipline ne peuvent querecevoir une profonde atteinte de l'existence de ces faveurs jusquederrière les verrous de la prison, et des irritations qu'elles entraî¬nent.On dit, à îa vérité, qu'il est des condamnés pour lesquels l'égalitéjudaïque de îa peine serait la plus effroyable inégalité , si elle n'étaittempérée par quelques adoucissements ; que le contact avec la popu¬lation habituelle dela prison, l'obhgation du costume pénal, ledortoir commun, sont pour l'homme de murs délicates des torturesqui dépasseraient la mesure de îa peine correctionnelle; qu'il serait
PROCÈS-VERBAUX DE LA COMMISSION. 301au-dessus de ses forces de supporter les répugnances du régimealimentaire.Nous comprenons la justesse de ces objections; mais lesrèglesacceptées par une sage expérience des choses pénitentiaires nousparaissent permettre d'y donner satisfaction, sans tomber dans l'excèsdes régimes privilégiés.C'est en quelque sorte un principe aujourd'hui que, partout où ladisposition des lieux peut le permettre, on doit garantir îe bénéficede l'isolement en ceîluîe au condamné qui îe demande. Ce n'est pasune faveur accordée à la situation, à la fortune ou à l'influence desrelations, car k rigueur de l'emprisonnement séparé est fort re¬douté de la plupart des détenus. Il est d'ailleurs dans les usages dela préfecture de police de l'accorder à tous ceux qui le réclament :voilà un premier moyen, rationnel, légitime et qui ne tranche en riendu privilège, de répondre à l'un des besoins les plus intéressants.Une fois la cellule admise à la place de la pistole, combien n'est-iipas facile encore de permettre, non à titre de faveur réservée àquelques-uns, mais de récompense accessible à tous certains adoucis¬sements à la sévérité de la règle, tels que l'autorisation de se livrer à untravail choisi, ou même d'être dispensé de toute occupation manuelle,et celle de se dépouiller du costume- pénal. Quant au régime ,nousne pensons pas qu'il puisse en aucun cas être arbitrairement modifiépar l'Administration ; mais cette règle doit nécessairenientfléchir devantles considérations de santé. Qu'un certificat du médecin déclare l'ali¬mentation grossière delà prison insuffisante ou funeste pour tel outel détenu et prescrive un traitement meilleur, il n'entrera dans lapensée de personne de se retrancher derrière l'uniformité de îa règîepour refuser une atténuation de régime demandée au nom de l'hu¬manité.La pistole n'est donc pas nécessaire pour les condamnés, partoutoù il y a des ceîluîes. L'Administration semble au surplus le recon¬naître, car elle n'a pas établi de pistole dans les maisons cellulaires,et il est permis d'espérer que, si le régime de l'isolement s'étend ,
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