séances des 20 et 23 janvier 1874. séances des 20 et 23 janvier 1874.

PROCES-VERBAUX DE LA COMMISSION. 253peut être gênée par la souffrance physique qui résulte d'un séjour deplusieurs heures dans une cellule trop étroite, côte à côte avecd'autres inculpés. * Il signale aussi l'insuffisance du personnel de sur¬veillance, et il demande l'augmentation du nombre des gardienspour prévenir de nouvelles évasions.Ce n'est point assez, il est urgent de réorganiser ïe quartier desfemmes, de l'isoler et d'en confier îa garde àdes femmes. C'estactuellement, à Paris, le seul lieu de détention où des prisonnièresrestent confiées à des surveillants. Enfin je demanderais la suppres¬sion de la cantine, qui ne peut être qu'une occasion de désordre.Le prévenu peut déjeuner avant de quitter saprison, emporter aveclui sa nourriture pour îa journée, et il est rentré à l'heure du dîner.Les conclusions de M. le procureur de îa République, adoptées parM. le procureur général, et que je vous propose de compléter endemandant la réorganisation du quartier des femmes et la suppres¬sion de la cantine, seront-elles enfin accueillies? Il faut l'espérer, siceux qui disposent des crédits nécessaires veulent bien sesouvenirque dans cette véritable maison d'arrêt, qui porte le nom tropmodeste de Souricière, passent tous les prévenus traduits devant ïesvingt-cinq juges d'instruction et les quatre chambres correctionnellesdu tribunal de la Seine. En prenant le chiffre 100 pour la moyennede la population quotidienne de ce dépôt, on arrive à dépasser debeaucoup le chiffre d'environ 4o,ooo pour la. population annuelle.C'est donc un des services les plus considérables de k justice criminelîe;il n'est pas organisé et doté en raison de son importance. Ilest urgent et opportun d'y penser. Il faut absolument qu'on trouvedans la reconstruction du palais, non encore achevé, les moyens delui donner l'étendue qui lui manque. N'attendons pas qu'on nousréponde qu'il n'y a plus de place. N'oublions pas que cette Souricièreest pour les prisonniers comme le vestibule du cabinet d'un juged'instruction ou d'une chambre correctionnelle, et qu'au moment decomparaître devant leurs juges, ils ont droit plus encore qu'à aucuneautre époque de leur détention à la solitude et au recueillement. C'est