séances des 20 et 23 janvier 1874. séances des 20 et 23 janvier 1874.

PROCES-VERBAUX DE LA COMMISSION. 189butions du préfet de pohce, sans aucune distinction, tout ce qui con¬cerne la propriété et l'administration des maisons de détention M.Cette réforme est surtout nécessaire pour les postes de pohce etles violons, dont, il faut bien le dire, on ne s'est pas jusqu'à présentassez préoccupé.J'ai dit que chaque arrondissement de Paris est divisé, au point devue de la police , en quatre quartiers. Dans chaque quartier il y a unposte de police auquel, en général, sont annexés deux violons ® , l'unpour les hommes, l'autre pour les femmes. Or, je crois avoir le droit. de le dire, après une visite dans plus de quarante postes et dans plusde quatre-vingts violons, il n'y a presque pas un seul de ces postes,m La question a été récemment mise à l'ordre du jour du conseil municipal de Paris.Un de ses membres a demandé que les attributions jusqu'alors partagées entre les deuxpréfets fussent réunies , maïs sur la tète du préfet de la Seine.(!) D'où vient le nom de violon donné à ces lieux de détention transitoire? Les opinionssont diverses. Suivant les uns, au xiv* siècle, c'était déjà le nom d'un instrument demusique, le psalterion , qui servait à désigner un mode sommaire d'emprisonnement.Mettre des individus au psalterion, c'était les -mettre en pénitence pour chanter lespsaumes en s'accompagnant de cet instrument, qui, passé de mode, fut remplacé par leviolon. Il est un auteur qui pense que le psalterion était un cep en bois dans lequel onpassait les 'pieds des individus condamnés àcette punition. Il cite même à ce sujetl'exemple d'un homme, soupçonné d'avoir dérobé dans un meuble fracturé onze solstournois, qui, sur ce soupçon fut mis au cep. Il ajoute que dans la langue allemande onse sert du même mot [fiedel ou geige) pour désigner l'instrument de musique que nousappelons violon et les ceps des anciennes prisons. Il en conclut que c'est par imitationdesAllemands qu'on a pris pour désigner un cep le mot violon, qui n'a pas tardé à servirà indiquer le lieu même où était cet instrument.D'autres ont dit qu'il existait autre¬fois à la Conciergerie un local où, pendant les audiences, on enfermait les perturbateursen leur laissant la liberté de jouer du violon. Enfin, suivant d'autres auteurs dont l'opi¬nion paraît avoir obtenu les préférences de M. Bonneville de Marsangy [Gazette des tri¬bunaux du 10 septembre 1867), ce mot violon attesterait l'antique bienveillance desmagistrats pour les prévenus arrêtés. Selon eux, la geôle du bailliage de Paris , où étaientspécialement enfermés les pages, varlets, danseurs ou chanteurs ambulants, etc. .possé¬dait un violon destiné à charmer les loisirs des détenus. Un luthier établi dans les gale¬ries du palais était chargé, par une stipulation particulière de son bail, de fournir etd'entretenir ce violon. Ce serait, disent-ils, par suite de cet usage, remontant au tempsde Louis XI , qu'on a appelé violon la geôle temporaire annexée au prétoire des bailliagesou aux corps de garde de la maréchaussée.