séances des 20 et 23 janvier 1874. séances des 20 et 23 janvier 1874.

258 PROCÈS-VERBAUX DE LA COMMISSION.J'en ai dit assez pour vous prouver que toute amélioration est im¬possible et que le plus tôt possible on devrait transférer dans unlocal convenablement approprié le petit parquet, dans lequel deuxsubstituts interrogent en moyenne 1 20 détenus par jour, n'exa¬minent pas moins de 4o à 45,ooo affaires par année. Grâce à cetterapide intervention de la magistrature, la plus grande partie de cesaffaires se terminent par le désintéressement de la partie lésée et lamke en liberté des prévenus. Les affaires qui présentent quelque gra¬vité sont, après une instruction sommaire durant au pîus trok ouquatre jours, renvoyées par les substituts à deux juges d'instructionqui retiennent les affaires dont l'instruction ne doit pas durer plusd'une quinzaine de jours. Pour ne pas retarder l'expédition des af¬faires courantes, on confie à d'autresjuges l'instruction de celles quisont les plus graves.Il est certain que dans l'intérêt de ce service, qui exige de la rapi¬dité, il faudrait que le petit parquet fût, autant que possible, prèsdu dépôt de la préfecture. C'est entre le dépôt et le petit parquetun échange continuel de dépêches et de voyages; ce serait gagnerbeaucoup de temps que d'abréger la route à parcourir. Il y auraitmême tout avantage à faire du petit parquet et du dépôt les deuxparties d'un même bâtiment réunies par leurs greffes, dont k juxta¬position faciliterait les recherches et l'expédition des affaires.Or il paraît que, loin de rapprocher le petit parquet du dépôt, onsonge à l'en éloigner et même à le mettre au point le plus opposé.Le dépôt a sa façade sous l'escalier monumental qui regarde la placeDauphine; on a le projet, dit-on, de mettre le petit parquet dans lebâtiment en façade sur le boulevard du Palais. En sorte que ces deuxservices, placés ainsi à l'ouest et à l'est, aux deux extrémités de cetimmense édifice, ne pourront échanger, leurs communications qu'àtravers tout le palais, qu'on verra à chaque instant traversé par desgardes de Paris escortant des individusenchaînés qui, un quartd'heure aprèsavoir subi publiquement cette humiliation, serontpeut-être mis en liberté.