134615-PAO- Folio : p127 - Type : pINT 11-01-27 07:56:08L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : BlackRévélation de leur séropositivité et sexualité à risque chez les <strong>femmes</strong> au CamerounLe tableau 2 montre que les <strong>femmes</strong> mariées étaient plus disposées à partagerleur statut avec leur conjoint (90,0 % contre 80,6 % pour les <strong>femmes</strong> célibataires,p < 0,001), de même que celles qui vivaient avec un ou plusieurs enfants (87,8 %vs 76,5 %, p < 0,001) et celles qui n’étaient pas le chef <strong>du</strong> ménage (87,9 % vs80,0 %, p < 0,01). La révélation <strong>du</strong> statut était quasi systématique chez les<strong>femmes</strong> qui connaissaient le statut sérologique de leur partenaire principal(99,1 % pour les partenaires principaux séropositifs, 91,1 % pour les partenairesprincipaux séronégatifs). <strong>Les</strong> opinions des <strong>femmes</strong> à l’égard des antirétrovirauxétaient également liées à la révélation <strong>du</strong> statut : les <strong>femmes</strong> qui croyaient queles antirétroviraux peuvent « guérir <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> » (p < 0,001) ou qu’une personnetraitée par antirétroviraux ne peut pas transmettre le virus (p = 0,04) étaient plussusceptibles de dissimuler leur séropositivité à leur partenaire principal. Enfin, larévélation <strong>du</strong> statut était significativement plus fréquente chez les <strong>femmes</strong> plusjeunes, chez celles qui avaient déclaré un revenu élevé pour le foyer et chezcelles qui connaissaient au moins deux autres personnes infectées par le <strong>VIH</strong>.En analyse multivariée, le fait d’être mariée, jeune, de vivre avec un ou plusieursenfants, de connaître le statut sérologique de son partenaire principal (en particulierlorsque le statut sérologique est concordant) et d’estimer que les traitementsantirétroviraux peuvent « guérir <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> », toutes ces variables étaientdes facteurs prédictifs de la révélation (ou de la non-révélation s’agissant desopinions sur les antirétroviraux) de sa séropositivité à son partenaire principal.Facteurs associés à une pratique sexuelle à risqueavec son partenaire principal<strong>Les</strong> facteurs associés à un comportement sexuel à risque avec le partenaireprincipal semblent être très différents lorsque l’on compare, d’une part, les<strong>femmes</strong> ayant des rapports sexuels non protégés avec celles ayant des rapportssexuels protégés et, d’autre part, les <strong>femmes</strong> déclarant l’abstinence sexuelleavec les <strong>femmes</strong> ayant des rapports sexuels protégés, en utilisant pour cela unmodèle de régression logistique multinomiale (tableau 3).Parmi les <strong>femmes</strong> infectées par le <strong>VIH</strong> qui étaient sexuellement actives avec leurpartenaire principal au cours des trois mois précédant l’enquête, celles ayant unniveau d’é<strong>du</strong>cation élevé étaient moins susceptibles de signaler des pratiquessexuelles à risque (16,9 % vs 52,5 % ; OR = 0,64), comme l’étaient celles qui sedéclaraient chef <strong>du</strong> ménage (12,2 % vs 46,8 % ; OR = 0,51), celles qui étaientmariées (15,7 % vs 20,3 % ; OR = 0,66), celles qui étaient traitées par antirétroviraux(15,2 % vs 48,5 % ; OR = 0,54) et celles qui avaient révélé leur séropositivitéà leur partenaire principal (16,2 % vs 50,2 % ; OR = 0,40). Au contraire, les<strong>femmes</strong> qui avaient eu au moins un partenaire occasionnel au cours des troismois précédant l’enquête, et celles qui croyaient qu’une personne traitée parantirétroviraux ne peut pas transmettre le virus, étaient plus susceptibles dedéclarer des rapports sexuels non protégés avec leur partenaire principal(OR = 3,02 et 1,85, respectivement).Lorsqu’on compare les <strong>femmes</strong> qui ont déclaré l’abstinence sexuelle avec leurpartenaire principal et celles qui déclaraient des rapports sexuels protégés avecleur partenaire principal, l’abstinence sexuelle était positivement corrélée à la viedans une zone rurale (47 ,3 % vs 37,6 % ; OR = 1,60). À l’inverse et fort logiquement,les <strong>femmes</strong> séropositives qui l’avaient révélé à leur partenaire principal,celles qui voulaient avoir un enfant et celles qui avaient eu au moins95
134615-PAO- Folio : p128 - Type : pINT 11-01-27 07:56:08L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : Black<strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> à l’épreuve <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> dans les pays <strong>du</strong> SudTableau 3Facteurs associés aux comportements sexuels avec le partenaire principal chez les <strong>femmes</strong> camerounaisesÉtude Anrs – EVAL (n = 1 014), 2006Niveau d’é<strong>du</strong>cation– Aucun ou niveau primaire (ref.)– Niveau secondaire ou plusStatut marital– Marié– Non marié (ref.)Chef <strong>du</strong> ménage– Oui– Non (ref.)Zone d’habitation– Urbain (ref.)– RuralTraitement antirétroviralau moment de l’enquête– Oui– Non (ref.)Désir d’enfant– Oui– Non (ref.)Au moins un partenaireoccasionnel au cours des troismois précédant l’enquête– Oui– Non (ref.)Une personne traitée avecdes antirétroviraux ne peut pastransmettre le virus– Oui, peut-être– Non (ref.)Révélation <strong>du</strong> statut <strong>VIH</strong>au partenaire principal– Oui– Non (ref.)Abstinence Relationsprotégées175 (41,0)180 (30,7)217 (35,5)138 (34,2)84 (41,0)271 (33,5)267 (32,2)88 (47,3)274 (36,2)81 (31,4)128 (22,5)50 (11,2)9 (6,3)346 (39,7)103 (36,4)252 (34,5)294 (33,6)61 (43,9)Relations nonprotégéesRelations nonprotégées versusrelations protégéesAbstinence versusrelations protégéesAnalyse univariée : n (% ligne) p* Analyse multivariée : odds ratios [IC 95 %]173 (40,5)308 (52,5)298 (48,8)183 (45,4)96 (46,8)385 (47,6)411 (49,6)70 (37,6)367 (48,5)114 (44,2)303 (53,3)178 (39,9)73 (51,0)408 (46,8)115 (40,6)366 (50,1)439 (50,2)42 (30,2)79 (18,5)99 (16,9)96 (15,7)82 (20,3)25 (12,2)153 (18,9)150 (18,1)28 (15,1)115 (15,2)63 (24,4)128 (22,5)50 (11,2)61 (42,7)117 (13,4)65 (23,0)113 (15,5)142 (16,2)36 (25,9)< 0,001 – 1 –0,64 [0,44 ; 0,95]0,16 0,66 [0,44 ; 0,99]–1–0,033 0,51 [0,29 ; 0,87]–1–NSNSNS< 0,001 NS – 1 –1,60 [1,10 ; 2,33]0,003 0,54 [0,36 ; 0,80]–1–NS< 0,001 NS 0,37 [0,27 ; 0,51]–1–< 0,001 3,02 [1,98 ; 4,60]–1–0,005 1,85 [1,24 ; 2,75]–1–< 0,001 0,40 [0,24 ; 0,67]–1–0,15 [0,08 ; 0,32]–1–NS0,47 [0,30 ; 0,73]–1–<strong>Les</strong> variables suivantes n’ont pas été présentées dans le tableau 3, car elles n’ont pas été sélectionnées par le modèle : le statut d’actif, l’âge, le revenu mensuel <strong>du</strong> ménage, lestade <strong>du</strong> sida, le taux de CD4, la croyance que les antirétrovirus peuvent guérir le virus, avoir été agressée sexuellement à plusieurs reprises au cours de la vie.* : valeur de p pour la statistique de Pearson’s χ 2 pour les variables catégorielles (et le test ANOVA pour les variables continues).IC 95 % : intervalle de confiance à 95 %, p = 0,95.NS : non significatif en analyse multivariée (p > 0,05).96