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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p93 - Type : pINT 11-01-27 07:56:08L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : BlackDifférences hommes-<strong>femmes</strong> dans le dépistage et le traitement <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> en Thaïlande <strong>du</strong> Nordreprennent la classification issue des recommandations de l’OMS (2007), quidistingue les tests volontaires (à l’initiative <strong>du</strong> client) et les tests à l’initiative<strong>du</strong> soignant, dont l’objectif est alors, soit diagnostique, soit préventif [21]. Àcette classification, nous avons ajouté deux autres catégories de tests, nonprévues par l’OMS, mais qui reflètent le matériau collecté : les tests réaliséspour des raisons non médicales, à la demande des employeurs, des banquesou des assurances, et les tests effectués quand le conjoint présente dessymptômes <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> ou est décédé et pour lesquels il est difficile de déterminerl’instigateur [22].<strong>Les</strong> motifs des tests diffèrent considérablement entre les hommes et les<strong>femmes</strong>, sauf pour les tests à l’initiative des clients (tests volontaires), qui nereprésentent qu’environ 10 % des raisons invoquées chez les hommescomme chez les <strong>femmes</strong> (tableau 2a). <strong>Les</strong> hommes se présentent au dépistage,principalement parce qu’ils présentent des symptômes, dans un but diagnostique(65 %), alors que les <strong>femmes</strong> sont plus souvent testées, soit parceque leur conjoint est infecté ou décédé de la maladie (35 %), soit dans lesprogrammes de prévention de la transmission mère-enfant <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> (16 %).Ces résultats corroborent ceux d’une étude faite dans quatre pays d’Asie,auprès de personnes infectées par le <strong>VIH</strong>, qui montrent que les hommes sontavant tout testés lorsqu’ils ont des symptômes, alors que les <strong>femmes</strong> le sontsouvent quand leur partenaire est infecté [23]. De plus, les <strong>femmes</strong> invoquentun peu moins souvent des raisons non médicales (3 %) que les hommes(5 %). <strong>Les</strong> motifs non médicaux sont dominés par les tests <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> àl’embauche ou lors de la souscription d’un emprunt auxquels les hommes ontplus souvent recours que les <strong>femmes</strong>. Si ces circonstances permettentd’atteindre un certain nombre d’hommes qui sans cela n’aurait pas été testéspour le <strong>VIH</strong>, il faut garder à l’esprit qu’elles soulèvent des problèmes deconsentement et de confidentialité et que, dans un tel contexte, la prise encharge et l’accès aux traitements antirétroviraux sont plus difficilementassurés. En effet, chez ces personnes généralement en « bonne santé », lesconséquences familiales, sociales et professionnelles de la découverte fortuitede la séropositivité sont telles qu’elles supplantent pour elles la nécessitéd’entamer une investigation médicale approfondie qui détermine la mise soustraitement.L’analyse des motifs des tests permet ainsi de mieux comprendre l’accèsretardé au test des hommes par rapport aux <strong>femmes</strong>. Plusieurs explicationspeuvent être invoquées, la première étant que les hommes, plus souvent célibataireset sans enfant, ont donc moins d’opportunités de dépistage préventifque les <strong>femmes</strong>. La dynamique de l’épidémie peut également jouer un rôle. Lefait que les hommes aient été infectés plus tôt que les <strong>femmes</strong> au cours del’épidémie se tra<strong>du</strong>it par un fort taux de veuvage des <strong>femmes</strong> (62 %, contre18 % seulement des hommes), un motif important de dépistage chez des<strong>femmes</strong> encore asymptomatiques. Enfin, l’utilisation différentielle des servicesde santé par les hommes et les <strong>femmes</strong> et leur inégale capacité à rechercheret obtenir de l’information et des conseils en santé qui ont été documentés dansd’autres pays [24-26] jouent certainement un rôle non négligeable qu’il seraitnécessaire de préciser dans notre contexte. Il est en effet probable que leshommes, peu familiers des services de santé et généralement considéréscomme « responsables » de l’infection, redoutent de se rendre à l’hôpital pourse faire tester [27].61

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