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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p79 - Type : pINT 11-01-27 07:56:08L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : BlackTraitement antirétroviral et relations hommes-<strong>femmes</strong> au Camerounidentifiable et stigmatisant (Triomune ® ) par un traitement insignifiant (Bactrim ® )permet au patient d’éviter la marque sociale péjorative associée au traitement.Si la plupart des <strong>femmes</strong> gardent leur médicament dans leur sac et le prennentdans des endroits semi-publics ou publics, tels que le taxi, le salon de coiffureou « en route 8 », la plupart des hommes, en revanche, cherchent un lieu discretet spécifique pour prendre leur traitement dans une complète solitude, cela afind’éviter les questionnements sur les raisons <strong>du</strong> traitement. Ils disent qu’ils prennentleur médicament seuls, voire en cachette des membres de la famille qui nesont pas au courant de la maladie. Certains patients évoquent une maladie autreque le <strong>VIH</strong>, non ou moins stigmatisante, pour justifier auprès de leur entouragela prise d’un traitement régulier et long.La socialisation <strong>du</strong> traitement dans les services de soinsDes <strong>femmes</strong> qui dialoguent, des hommes qui écoutent<strong>Les</strong> patients inclus dans l’essai Triomune se rencontrent régulièrement sur deuxpetits bancs dans l’attente de leur rendez-vous mensuel auprès <strong>du</strong> médecinchargé de leur suivi. Ils déclarent qu’ils ignoraient initialement la participationdes autres patients dans le même projet, car les soignants leur ont parlé indivi<strong>du</strong>ellement<strong>du</strong> programme de prise en charge. Tous les patients déclarentqu’ils se sont interrogés sur la présence répétée des mêmes patients le jourdes visites. Au terme de plusieurs rencontres, les premières conversationss’engagent, à l’initiative de certaines <strong>femmes</strong>, pour mettre à l’aise les autrespersonnes qui attendent. Une femme de 28 ans déclare : « Au début, les gensétaient crispés. Chacun se disait : il est seul à venir voir le Dr X, il faut pas queles autres sachent (...) Une fois, on m’a vu entrer avant. Et une fois, j’ai mêmesorti la blague : ah, je suis arrivée avant toi aujourd’hui, c’est moi qui dois passerla 1 re . C’est quelqu’un qui m’a dit : tu sais qu’avant ce jour où tu m’as dit quec’était toi la 1 re arrivée, je ne savais pas que tu venais pour... je pensais seulementque c’était une coïncidence. » La plupart des patients déclarent que lesdiscussions s’engagent entre eux à l’initiative des <strong>femmes</strong>, alors que la plupartdes hommes restent silencieux. Nous avons effectivement pu observer que les<strong>femmes</strong> dialoguent davantage lors de ces rencontres, alors que les hommesparticipent peu ou pas à la discussion, à l’exception d’un homme qui déclareparler pour « remonter le moral des autres ». <strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> apprécient ces rencontres,qui sont l’occasion de voir l’évolution de la santé et <strong>du</strong> moral de chacunet qui, selon elles, leur permettent d’oublier leur maladie. <strong>Les</strong> échanges verbauxconsistent à demander des nouvelles de chacun, puis varient <strong>du</strong> conseil à l’information,des paroles de réconfort à l’humour, pour dédramatiser une situationvécue difficilement.<strong>Les</strong> entretiens complétés par nos observations révèlent que quatre sujets deconversations sont récurrents : l’expérience de la maladie avec la découverte <strong>du</strong>statut, les symptômes physiques, les maladies opportunistes, le rejet social, lesdifficultés psychologiques ; le traitement avec son efficacité, ses effets secondaires,les difficultés rencontrées dans le mois, les traitements dans d’autressystèmes thérapeutiques ; la vie quotidienne avec les relations familiales, lescystose et la toxoplasmose. Il associe deux principes actifs : la triméthoprime et le sulfaméthoxazole(TMP/SMX).8 « En route » est une expression populaire qui signifie « être dans la rue ».47

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