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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p273 - Type : pINT 11-01-27 07:56:11L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : Black<strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> séropositives originaires d’Afrique sub-saharienne en Francetrouve ma place en tant que femme, Maghrébine et Africaine d’adoption. Jusqu’icije me suis toujours sentie isolée, singulière, décalée dans les associations delutte contre le sida que j’ai tenté de fréquenter » [52, p. 79].Au sein des principales associations de lutte contre le sida, des « groupes » oudes « commissions » de <strong>femmes</strong> existent, mais c’est seulement en 2003 que seconstitue, à Marseille, « Femmes positives », qui se présente comme la premièreassociation de <strong>femmes</strong> séropositives en France et réunit des <strong>femmes</strong> françaises,de classe moyenne ou populaire. Celles-ci revendiquent la prise en compte dela situation des <strong>femmes</strong> contaminées dans le cadre d’un couple stable, auxquellesles conjoints ont tu leur séropositivité et plaident pour la pénalisation dela transmission « volontaire ». La médiatisation de leur cause, en 2005, à l’occasion<strong>du</strong> procès d’un homme face auquel l’association se porte partie civile, suscitecontroverses et débats [53, 54]). Ces <strong>femmes</strong> se présentent en outre commedes « Ni... Ni » : ni « toxicomanes », ni « prostituées », ni « africaines » 14 , relevantla structuration <strong>du</strong> champ associatif autour de catégories construites par l’épidémiologie.Mises au ban <strong>du</strong> milieu associatif sida, Femmes positives ne participepas aux collectifs qui réunissent associations féministes, associations de luttepour les droits des <strong>femmes</strong> et associations de lutte contre le sida à partir de2000 15 , aboutissant en 2003 à la mise en place d’un collectif interassociatif.Celui-ci organise les premiers États généraux « Femmes et sida », en 2004 àParis et en 2005 à Marseille ; ces rencontres se poursuivent annuellement etsont des moments de prise de parole de <strong>femmes</strong> séropositives et d’échangesautour de thèmes médicaux, sociaux, juridiques, et de questions liées à la vieaffective, la sexualité, la prévention, et l’enjeu de la visibilité.En 2005, Marie-Hélène Tokolo, jusqu’alors volontaire à Aides Île-de-France, créel’association « Marie-Madeleine », au départ pour permettre à des <strong>femmes</strong> originairesd’Afrique sub-saharienne « affectées par le <strong>VIH</strong> », par l’intermédiaire deleurs proches ou personnellement, de fonder un groupe d’« auto-support ».L’association est confessionnelle, chrétienne, mais non prosélyte : « Mon objectifc’était de créer un espace d’échange autour de la dimension spirituelle de la vieavec le sida (...) La dimension spirituelle, c’était quelque chose qui n’existait pas,ce n’était pas vraiment entendable dans les associations de lutte contre le sida. »(Entretien avec Marie-Hélène Tokolo, mai 2010). <strong>Les</strong> activités développées etco-construites avec les <strong>femmes</strong> 16 sont, en dehors des activités spirituelles, del’ordre de la restauration de l’estime de soi et de la lutte contre les effets secondairesdes traitements. En 2008, <strong>du</strong> fait de la fréquentation de l’association pardes <strong>femmes</strong> séropositives non originaires d’Afrique sub-saharienne, les statutschangent et l’association s’adresse dorénavant aux « <strong>femmes</strong> séropositives detoutes origines ».<strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> originaires d’Afrique sub-saharienne sont également présentes dansla première association de personnes africaines vivant avec le <strong>VIH</strong> en France« African Positive Association », fondée en 2001 par Noël Ahebla et aujourd’hui14 Grosjean B. Le sida en traître, Libération, 7 février 2005.15 En mars 2000, la commission <strong>femmes</strong> d’Act Up Paris organise l’AG des <strong>femmes</strong> : le triple manqued’intérêt, de la part des pouvoirs publics, des milieux féministes, et de la recherche vis-à-vis de lacondition des <strong>femmes</strong> séropositives est alors dénoncé [55].16 Le processus de choix des activités avec les <strong>femmes</strong> est décrit dans une présentation faite à laréunion publique d’information d’Act up Paris, en septembre 2008 : http://www.actupparis.org/spip.php?article3504.241

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