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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p22 - Type : pINT 11-01-27 07:56:06L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : Black<strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> à l’épreuve <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> dans les pays <strong>du</strong> Sudhommes réalisent davantage le dépistage <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> que les <strong>femmes</strong> sont lesconsultations de prise en charge des infections sexuellement transmissibles etles services de prise en charge de la tuberculose, pathologie à forte prédominancemasculine. Ainsi, hommes et <strong>femmes</strong> ont des manières distinctes d’utiliserle système de soins, qui résultent en partie de différences épidémiologiques etcliniques, en partie de l’organisation <strong>du</strong> système et, en partie des valeurs liéesau genre déclinées dans chaque environnement économique et culturel qui mettenten jeu une accessibilité et une acceptabilité différentielles des services selonle sexe.Ces éléments permettent de valider un modèle d’analyse enraciné dansl’approche anthropologique : là où rôles et valeurs divergent entre culture dessystèmes de soins et cultures locales en matière de reconnaissance des <strong>femmes</strong>ou de rapports sociaux de sexe, des tensions et des inégalités apparaissent, audétriment des hommes ou des <strong>femmes</strong>.<strong>Les</strong> systèmes de soins comme lieux de changement social<strong>Les</strong> espaces sociaux que représentent les services de soins dédiés au <strong>VIH</strong> sontimprégnés d’une logique fonctionnelle technique et « traversés » par une« culture <strong>du</strong> sida mondialisée », dont les conceptions des rapports sociaux desexe et, plus largement, de genre, incluant les notions d’identité sexuée etd’orientation sexuelle, comme celles <strong>du</strong> rôle <strong>du</strong> patient, ont été construites àpartir des pays occidentaux par des confrontations et des négociations entreacteurs médicaux, institutionnels, militants et personnes vivant avec le <strong>VIH</strong>. Laprégnance de ce modèle culturel « globalisé » est certes variable selon les sites,les services, les adaptations locales par les professionnels de santé [47, 48] etselon l’adhésion et l’implication des associations et des personnes vivant avecle <strong>VIH</strong> qui se perçoivent plus ou moins comme des « populations vulnérables »,patients « réformateurs » [49], « experts profanes » [50] ou « citoyens thérapeutiques» [51]. Des dissonnances avec les acteurs sociaux sur la scène localepeuvent résulter de cette influence : ainsi, ont émergé des « tensions » autourde la reconnaissance d’une identité homosexuelle 6 entre des instances de luttecontre le sida d’influence mondialisée se réclamant des valeurs de l’éthique universelleet des institutions, revendiquant le primat de valeurs religieuses présentéescomme communautaires et combinées à des normes sociales décritescomme africaines. <strong>Les</strong> divergences entre modèle globalisé et normes locales nesont pas nécessairement sources de conflit explicite, et apparaissent aussicomme un élément d’arrière-plan <strong>du</strong> quotidien des services de soins, peu prisen compte par les instances de santé publique, d’autant plus que son enchevêtrementavec les usages sociaux et les contraintes matérielles habituels peut lerendre peu visible. Ainsi, dans les espaces sociaux <strong>du</strong> soin en matière de <strong>VIH</strong>,les principes de catégorisation et de hiérarchisation des patients n’obéissent pasaux logiques des rapports sociaux de sexe en vigueur dans les sociétés locales :ces services peuvent appliquer la mixité là où se pratique préférentiellementla ségrégation sexuelle, ou privilégier les <strong>femmes</strong> <strong>du</strong> fait de leur présence numériqueou de leur force de revendication supérieures à celles des hommes. Ils peuvent,parallèlement, valoriser l’expression <strong>du</strong> patient, favoriser son information6 Cf. les mouvements d’homophobie, notamment au Cameroun et au Sénégal en 2008.XXII

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