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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p25 - Type : pINT 11-01-27 07:56:06L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : BlackIntro<strong>du</strong>ctioncommuns <strong>du</strong> discours dominant en santé publique internationale. <strong>Les</strong> donnéesquantitatives désagrégées selon le sexe disponibles sont insuffisantes pourfonder de nouvelles études d’ordre sociologique, mais permettent d’éclairer lescontributions de ce volume.Une première série de contributions porte sur les différences d’accès aux soinsselon le sexe. Dans une étude quantitative et qualitative sur l’accès au test <strong>du</strong><strong>VIH</strong> menée au Burkina Faso, Carla Obermeyer et coll. montrent que les différencessont significatives dans les motifs de recours, les modes d’utilisation desservices de dépistage et les attitudes à propos <strong>du</strong> diagnostic. Toujours au Burkina,Blandine Bila révèle, grâce à une analyse ethnographique fine, commentles hommes perdent des chances de traitement : sous le modèle global d’unesupériorité masculine en termes de statut social et de pouvoir, les normessociales relatives au genre leur imposent d’éviter ou de retarder leur recours auxservices qui leur sont ouverts en matière de prise en charge de l’infection à <strong>VIH</strong>.En revanche, apparaissent les compétences des <strong>femmes</strong> lorsqu’il s’agit de mettreà profit le dispositif de soins. Au Cameroun, Sophie Djetcha s’intéresse plusparticulièrement à la manière dont les hommes et les <strong>femmes</strong> inscrivent différemmentle traitement antirétroviral dans leurs relations sociales : c’est un objetde dissimulation pour les hommes, un support de relations pour les <strong>femmes</strong>.Sophie Lecœur et coll. montrent que les réticences des hommes au dépistageconstituent aussi un handicap pour eux en Thaïlande, où le dépistage et lestraitements antirétroviraux sont pourtant largement accessibles et leur accessibilitééconomique garantie. <strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> y bénéficient de l’opportunité de dépistagequ’est la grossesse dans un pays où la couverture en soins prénataux eten prévention de la transmission mère-enfant est optimale ; néanmoins, la ré<strong>du</strong>ctionde la fécondité limite cet avantage structurel, en ré<strong>du</strong>isant les occasions decontact entre les <strong>femmes</strong> et le système de soins. Ces articles montrent que lesservices de soins peuvent être moins accessibles aux hommes qu’aux <strong>femmes</strong><strong>du</strong> fait de facteurs connus (horaires d’ouverture, attente...), mais aussi qu’ilspeuvent être moins acceptables, pour des motifs rarement analysés jusqu’à présent(crainte de la mixité, refus d’apparaître comme demandeur, stéréotypes dessoignants concernant les attitudes des patients et leur responsabilité dans latransmission, moindres capacités à communiquer avec les médecins, etc.) ;« l’avantage féminin » n’est cependant pas définitif, dans la mesure où il dépenddes opportunités de contact des <strong>femmes</strong> avec des systèmes de soins qui lesaccueille essentiellement en tant que mères.Alors que plusieurs pays viennent d’adopter des « lois <strong>VIH</strong> », qui imposent à unepersonne de révéler son statut sérologique à son conjoint dans un délai bref etsuscitent des inquiétudes, les articles portant sur la gestion de l’informationconcernant le statut sérologique dans le couple sont éclairants. À Abidjan, les<strong>femmes</strong> enquêtées par Annabel Desgrées <strong>du</strong> Loû et coll. communiquent avecleurs conjoints après le dépistage en consultation prénatale, quel que soit leurstatut sérologique ; mais toutes n’annoncent pas d’emblée leur statut, beaucouppréférant différer l’annonce à des moments clé autour de la naissance ou <strong>du</strong>sevrage. L’annonce con<strong>du</strong>it parfois à des séparations, ce qui amène les auteursà encourager le suivi de la situation conjugale des <strong>femmes</strong> par les équipes soignantes,au-delà de l’interaction ponctuelle et focalisée que constitue le counselingpost-test, afin de pouvoir aider les <strong>femmes</strong> qui le souhaitent dans la communicationavec leur conjoint au moment où elles en ont besoin, notammentdans des configurations matrimoniales complexes et évolutives. Au Cameroun,XXV

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