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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p157 - Type : pINT 11-01-27 07:56:09L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : BlackDes couples face à la prévention de la transmission mère-enfant en Côte-d’Ivoiretransmission <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> de la mère à l’enfant. La contribution spécifique des sciencessociales consistait à étudier, chez des <strong>femmes</strong> participant à ce programme, leschangements de comportements en matière de sexualité, de procréation et d’alimentation<strong>du</strong> nourrisson, suite au dépistage prénatal qui leur avait été proposé[10]. Dans ce cadre, deux séries d’entretiens ont été réalisées, entre 2001 et2004, auprès de <strong>femmes</strong> et de leurs conjoints (qui avaient des contacts avec leprojet) à un an d’intervalle 7 . Dix couples ont été retenus pour cette analyse 8 :cinq sérodifférents et cinq séroconcordants. Deux entretiens ont pu être réalisésindivi<strong>du</strong>ellement avec chaque membre de ces couples 9 .<strong>Les</strong> hommes étaient âgés de 25 à 49 ans et les <strong>femmes</strong> de 23 à 40 ans. Laplupart d’entre eux vivaient en union libre, quatre étaient mariés légalement oucoutumièrement ; parmi ceux-ci, un s’est marié légalement suite à la connaissancede la séropositivité de sa femme et un autre a formulé le projet de le faire.Ces couples, dont l’ancienneté des relations est comprise entre deux ans et demiet dix ans, étaient déjà formés lorsque le <strong>VIH</strong> les a affectés. Leur situation économiqueétait marquée pour sept couples par la recherche d’un emploi (cinq<strong>femmes</strong> et deux hommes). Leur niveau d’instruction était relativement élevé :neuf hommes et cinq <strong>femmes</strong> avaient un niveau secondaire ou supérieur. Toutesles <strong>femmes</strong> rencontrées sont parvenues à révéler leur séropositivité à leurconjoint, dans le cadre d’une relation singulière ou par l’intermédiaire d’une tiercepersonne 10 . Elles l’ont effectué soit avant la naissance de l’enfant, soit <strong>du</strong>rantl’alimentation <strong>du</strong> nourrisson (tableau 1).Dans ce programme de recherche Anrs Ditrame Plus, le test de dépistage <strong>du</strong> <strong>VIH</strong>,associé à un counselling, était systématiquement proposé aux <strong>femmes</strong> enceintesvenant consulter dans l’un des sept centres de santé d’Abidjan concernés. <strong>Les</strong><strong>femmes</strong> séropositives, ainsi que leur(s) enfant(s), ont été suivis pendant deux ansaprès l’accouchement. Ce suivi leur assurait un soutien d’ordre médical, psychologiqueet matériel et accordait une place aux conjoints. <strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> étaientincitées à dialoguer avec leur conjoint sur le résultat de leur test et sur la nécessitépour celui-ci de faire un dépistage. Concernant l’alimentation de l’enfant, deuxalternatives à l’allaitement maternel prolongé étaient proposées aux <strong>femmes</strong> dansle cadre d’un entretien au cours <strong>du</strong>quel étaient discutés les avantages et lesrisques de chacune. C’est sur la base de ces informations qu’elles optaientensuite librement pour l’alimentation artificielle ou la pratique d’un allaitementmaternel exclusif, avec l’instauration d’un sevrage précoce au cours <strong>du</strong> quatrièmemois de vie [9]. Quel que soit leur choix, les <strong>femmes</strong> étaient soutenues par lepersonnel de santé <strong>du</strong> projet, sur le plan é<strong>du</strong>catif et psychologique. En outre, lelait et le matériel pour préparer les tasses et les biberons leur étaient fournisgratuitement à partir de la naissance ou à partir <strong>du</strong> début <strong>du</strong> sevrage.7 Recherche qualitative soutenue par l’attribution d’une bourse post-doctorale de « Sidaction/Ensemble contre le sida ». Pour une présentation détaillée de la méthode, voir Tijou-Traoré et al.,2009.8 Ce sont ceux avec lesquels deux entretiens ont pu être réalisés.9 La proposition de l’entretien a été faite aux <strong>femmes</strong> par le personnel <strong>du</strong> projet. Leurs partenairesont été sollicités par ce même personnel lors de leur venue dans le projet et après l’accord de leurconjointe. Nous remercions Hélène Agbo, Brigitte Ehouo, Antoine Gnonziba et Nestor Kouamé pourleur participation au recueil des données qualitatives.10 L’annonce s’est déroulée en l’absence ou en la présence de la femme, mais toujours avec sonaccord. <strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> ont fait appel, soit à un membre de l’équipe <strong>du</strong> programme de prévention de latransmission mère-enfant, soit à une personne extérieure.125

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