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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p57 - Type : pINT 11-01-27 07:56:07L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : BlackGenre et expérience <strong>du</strong> dépistage <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> au Burkina FasoL’expérience de réactions négatives semble, par certains aspects, similaire pourles hommes et les <strong>femmes</strong> : la proportion de sujets interrogés disant avoirenten<strong>du</strong> parler de séropositifs ayant été maltraités est similaire parmi les <strong>femmes</strong>(54 %) et les hommes (59 %) ; la proportion de personnes séropositives rapportantavoir elles-mêmes été blessées par des mots ou des comportements à causede leur maladie est également similaire (28 % de <strong>femmes</strong> et 27 % d’hommes).<strong>Les</strong> anecdotes que racontent les personnes interrogées (17 <strong>femmes</strong> et deuxhommes) donnent des exemples de réactions négatives à la révélation <strong>du</strong> statut :« J’ai enten<strong>du</strong> parler d’une femme qui a été jetée dehors lorsqu’elle a révélé samaladie. Son mari ne voyait aucune raison de [la] garder [car elle] lui coûteraitcher en dépenses médicales et [...] l’infecterait. »« Je connais une personne séropositive qui [...] a parlé à quelqu’un qui l’a dit àtout le monde. Et un jour dans la rue, elle a été accostée par quelqu’un qui a dit“C’est elle qui a le sida”. [...] Elle a dit à sa mère qu’elle arrêtait le traitement.Elle est morte il y a deux semaines. »Elles décrivent également les cas d’insultes et d’opinions négatives sur les personnesatteintes <strong>du</strong> sida, qu’elles ne sont pas des êtres humains, qu’ellesdevraient mourir, ainsi que des expériences d’exclusion et de rupture des lienssociaux :« Je logeais chez un ami et, lorsqu’il a su que j’avais le sida, il m’a interdit deboire dans son verre. Deux jours plus tard, il m’a demandé de partir. »« Certaines personnes nous disent qu’elles n’ont rien à nous dire, qu’elles sedésintéressent de notre sort, que je suis un cadavre ambulant [... et pas] un êtrehumain. »Mais cela n’est pas toujours le cas, et d’autres déclarations montrent que larévélation de la maladie peut pro<strong>du</strong>ire des réactions aussi bien positives quenégatives, et cela pour les <strong>femmes</strong> ainsi que pour les hommes, comme le montrentles exemples ci-dessous :« Mon mari a mal réagi, il ne voulait pas faire le test de dépistage et, jusqu’àprésent, il ne l’a pas fait. Mais ma famille et mes amis sont fiers de mon courageet de ma capacité à garder mon calme. »« Quand j’ai parlé à mon mari, il m’a répon<strong>du</strong> : “C’est pour ça que tu es sidéprimée ? Je ne t’abandonnerai pas de toute façon”. Il m’a prise dans ses braset m’a dit : “Je serai toujours là avec toi, quoi qu’il arrive”. »Discussion et conclusionsCertains des résultats de cette analyse sont similaires pour les <strong>femmes</strong> et leshommes, et rejoignent les thèmes auxquels il est fréquemment fait référencedans la littérature, notamment les motivations à faire un dépistage, les craintesde la stigmatisation, la complexité de la révélation <strong>du</strong> statut, les réactionsnégatives et la rupture des relations sociales consécutive à la révélation de lamaladie [3, 23-29]. D’autres résultats montrent des différences selon le genre,qui se manifestent dans deux principaux domaines : premièrement, dans lesschémas d’utilisation des services sur le <strong>VIH</strong>, deuxièmement, dans les raisonsqui incitent à faire un test de dépistage, la révélation <strong>du</strong> statut sérologique, et lesconséquences anticipées.25

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