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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p13 - Type : pINT 11-01-27 07:56:05L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : BlackIntro<strong>du</strong>ction : l’expérience des <strong>femmes</strong>à l’épreuve <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> dans les pays <strong>du</strong> SudAlice DESCLAUX 1 , Philippe MSELLATI 2 , Khoudia SOW 1<strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> surexposées au <strong>VIH</strong> en AfriqueLe premier cas de sida fut diagnostiqué chez une femme en Afrique, en 1982.À la fin des années 1980, quelques études épidémiologiques montraient, enAfrique centrale, que les <strong>femmes</strong> infectées étaient aussi nombreuses que leshommes [1]. L’épidémie était alors considérée au Nord comme essentiellementmasculine et ces observations n’ont pas suscité de réflexion stratégique auniveau international jusqu’à ce que, dix ans après le premier diagnostic, quelques« pionniers » parviennent à donner une visibilité à l’exposition des <strong>femmes</strong> au<strong>VIH</strong> [2-5] ; 3,5 millions de <strong>femmes</strong> avaient déjà été contaminées en Afrique subsaharienne,principalement par transmission sexuelle et de manière moinsreconnue dans les lieux de soin. La proportion des <strong>femmes</strong> parmi les personnesatteintes alla croissant jusqu’à ce que, en 2002, celles-ci représentent plus de lamoitié des personnes vivant avec le <strong>VIH</strong> dans le monde, essentiellement <strong>du</strong> faitde la surreprésentation des <strong>femmes</strong> africaines. L’impuissance des dispositifs delutte contre le sida à endiguer leur atteinte pose, depuis lors, la question de lapro<strong>du</strong>ction scientifique et de sa capacité à orienter les politiques préventives, etpose la question de la portée de ces politiques.Au début des années 1990, cette « vulnérabilité féminine », particulièrement sensibleen Afrique, est reconnue et théorisée par les institutions internationales,dans le sillage de l’approche de Jonathan Mann liant la diffusion <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> auxinégalités sociales et aux « lignes de faille de la société » [6]. Cette notion prendprogressivement une valeur de paradigme, car elle permet de rendre compte demanière globale des inégalités de sexe et des effets des relations de genre surl’exposition au risque <strong>VIH</strong> et ses déterminants, ainsi que sur les conséquencesde l’épidémie, de dépasser les discours indivi<strong>du</strong>alisants pour englober desfacteurs structurels, et d’inspirer des interventions. <strong>Les</strong> nombreuses institutionsinternationales et locales, publiques ou associatives, qui constituent la« réponse » à l’épidémie en Afrique ont alors adopté ce prisme pour documenterla situation des <strong>femmes</strong> et tenter de l’améliorer par des actions « sexo-spécifiques» visant l’égalité des sexes et/ou l’équité [7, 8].Cette vulnérabilité « globale » des <strong>femmes</strong> africaines ou, plus largement, des<strong>femmes</strong> au Sud, désormais visible, reconnue et analysée, est <strong>du</strong>e, selon lesagences des Nations unies, à des « facteurs biologiques et des facteurs1 Unité mixte internationale 233 « <strong>VIH</strong>/sida et maladies associées », CNRS/IRD/université Paul-Cézanne d’Aix-Marseille, Aix-en-Provence ; centre de recherche et de formation à la prise en chargeclinique, centre hospitalier universitaire de Fann, Dakar, Sénégal.2 Unité mixte internationale 233 « <strong>VIH</strong>/sida et maladies associées », IRD/université de Montpellier I ;site de coordination et de recherche <strong>du</strong> site Anrs Cameroun, hôpital central de Yaoundé, Cameroun.XIII

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