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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p130 - Type : pINT 11-01-27 07:56:08L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : Black<strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> à l’épreuve <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> dans les pays <strong>du</strong> Sudinfection dans une des structures de soins dédiées au <strong>VIH</strong>/sida, tandis que les<strong>femmes</strong> enquêtées dans les autres pays étaient toutes des <strong>femmes</strong> enceintesvenues consulter dans les services de prévention de la transmission mère-enfant.La décentralisation de la prise en charge <strong>du</strong> <strong>VIH</strong>/sida est un des points forts dela politique publique de santé au Cameroun. La disponibilité des soins <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> aété intro<strong>du</strong>ite au niveau des districts entre 1998 (première étape de la décentralisation<strong>du</strong> programme <strong>VIH</strong> camerounais) et 2005 (plusieurs structures de soinsde santé au niveau des districts ont été ouvertes), afin d’élargir l’accès aux soinset au traitement <strong>du</strong> <strong>VIH</strong>. Dans chaque structure de soins, les prestataires etautres professionnels de santé ont bénéficié d’une formation continue à la priseen charge <strong>du</strong> <strong>VIH</strong>/sida. Cela peut expliquer en partie pourquoi les <strong>femmes</strong> recevantdes soins dans ces établissements ont pu être plus disposées à opter pourdes comportements de prévention.En ce qui concerne les comportements sexuels, la prévalence des rapportssexuels non protégés avec le partenaire principal, mesurée dans la présenteétude (17,6 %), est similaire à celle récemment mesurée au Botswana [33], etbeaucoup plus faible que celles observées moins récemment en Afrique subsaharienne(voir [3], par exemple). D’autre part, 35,0 % des <strong>femmes</strong> séropositivesenquêtées ont déclaré n’avoir eu aucun rapport sexuel avec leur partenaireprincipal dans les trois mois précédant l’enquête. Un taux similaired’abstinence sexuelle a été observé en Côte-d’Ivoire chez des <strong>femmes</strong> séropositivesvivant une relation stable [36]. Cela est cohérent avec le fait que,dans les deux pays, l’abstinence sexuelle est systématiquement recommandéeaux personnes vivant avec le <strong>VIH</strong> par les professionnels de santé et de nombreuxtravailleurs sociaux et a également été soutenue publiquement par lesreligieux et les guérisseurs traditionnels. Nous avons également constaté que14,1 % des <strong>femmes</strong> interrogées ont déclaré avoir eu des rapports sexuels avecau moins un partenaire occasionnel au cours des trois mois précédantl’enquête. Encore une fois, une prévalence très similaire a été observée enCôte-d’Ivoire [34].Nos résultats suggèrent que, au moins dans le cas spécifique des <strong>femmes</strong>d’Afrique sub-saharienne, la révélation de la séropositivité au <strong>VIH</strong> pourrait êtreun facteur prédictif positif de l’utilisation systématique <strong>du</strong> préservatif chez les<strong>femmes</strong> sexuellement actives. En outre, ils montrent que la présence d’enfantsdans le ménage était un facteur prédictif important <strong>du</strong> partage <strong>du</strong> statut sérologique.Ces résultats sont cohérents avec ceux d’une étude récente montrant quecertaines périodes sont particulièrement propices à la révélation de leur séropositivitéchez les <strong>femmes</strong> infectées par le <strong>VIH</strong> : juste avant l’accouchement, pendantle sevrage précoce et au moment de la reprise des relations sexuelles [4].Nos résultats suggèrent également que l’expérience <strong>du</strong> traitement antirétroviralest associée à une faible prévalence de comportements sexuels à risque chezles <strong>femmes</strong> infectées par le <strong>VIH</strong>. D’une part, les <strong>femmes</strong> sous traitement seraientplus disposées à s’occuper de leur propre santé et de celle d’autrui. D’autre part,les <strong>femmes</strong> infectées par le <strong>VIH</strong> et recevant des soins seraient moins optimistesque les hommes en ce qui concerne les répercussions potentielles positives desantirétroviraux sur la santé [35] et, par conséquent, seraient moins susceptiblesde s’engager dans des comportements à risque. On relève une conclusion semblableen Côte-d’Ivoire, montrant que, chez les patients infectés par le <strong>VIH</strong> venantconsulter pour leurs soins, l’accès aux antirétroviraux était associé à une diminutiondes comportements sexuels à risque [34].98

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