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Les femmes à l'épreuve du VIH - HAL

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134615-PAO- Folio : p34 - Type : pINT 11-01-27 07:56:07L : 179.991 - H : 249.992 - Couleur : Black<strong>Les</strong> <strong>femmes</strong> à l’épreuve <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> dans les pays <strong>du</strong> Sudsida était proche de 1 [1, 2], alors qu’il était de 6à8enfaveur des hommes dansles pays <strong>du</strong> Nord. Depuis, ce sex-ratio a évolué, avec, actuellement, plus de<strong>femmes</strong> infectées que d’hommes dans toute l’Afrique, au sud <strong>du</strong> Sahara. Ceconstat est important, car le sex ratio de l’infection par le <strong>VIH</strong> dans une populationest le marqueur d’une diffusion hétérosexuelle ou homosexuelle <strong>du</strong> <strong>VIH</strong>.La transmission hétérosexuelle n’a pas été tout de suite identifiée comme une voiemajeure de contamination par le <strong>VIH</strong>. Elle a été d’abord considérée comme survenantdans des conditions un peu exceptionnelles (touchant des partenaires de toxicomanes,d’hémophiles...) L’éten<strong>du</strong>e et le risque de transmission <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> par desrapports hétérosexuels ont été longtemps niés [3]. En 1986, certains auteurs <strong>du</strong> Nordhésitaient encore sur l’importance de la contribution des relations hétérosexuellesdans la transmission <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> en Afrique : « The bidirectional heterosexual transmissionpattern seen in Africa may be confounded by the medical reuse of unsterilizedneedles and syringes, as among prostitutes who receive frequent injections forsexually transmitted diseases. [...] It is premature to come to any conclusions aboutthe epidemiology of African AIDS or to extrapolate predictions regarding the futurecourse of AIDS in Europe and the US from current trends in Africa » [4].En revanche, en Afrique, dès 1984, la situation semblait claire pour les chercheurstravaillant sur le continent [1, 2]. <strong>Les</strong> premiers travaux effectués chez lesprostituées au Rwanda et au Kenya décrivent la diffusion de l’épidémie à partirdes prostituées et de leurs clients [5, 6]. Une cohorte de <strong>femmes</strong> infectées etnon infectées par le <strong>VIH</strong> a été mise en place dès 1986, pour étudier spécifiquementl’épidémiologie et la clinique de l’infection par le <strong>VIH</strong> chez les <strong>femmes</strong> àKigali, Rwanda [7].En Ouganda, dès 1990, des situations ont été identifiées, montrant que les<strong>femmes</strong> étaient parfois plus souvent infectées que les hommes [8]. En Côted’Ivoire,à la même époque, De Cock montre, à travers une étude autopsique,que le <strong>VIH</strong> est la première cause de mortalité chez les hommes, et la secondechez les <strong>femmes</strong> après la mortalité liée à la grossesse et l’avortement [9].<strong>Les</strong> pathologies spécifiquement féminines ont été intro<strong>du</strong>ites dans les catégoriescliniques de la définition <strong>du</strong> stade B <strong>du</strong> sida seulement à partir de 1993 (candidosevaginale persistante, dysplasie <strong>du</strong> col, carcinome in situ, salpingite pour lestade B, cancer invasif <strong>du</strong> col pour le stade C), en partie suite à des pressionsde groupes militants féministes américains 4 .Ce chapitre a pour objectifs de décrire l’épidémiologie <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> chez les <strong>femmes</strong>au Sud et, en particulier, les facteurs pouvant expliquer la prédominance fémininedans l’épidémie et les conséquences de cette féminisation, de décrire égalementles spécificités cliniques de l’infection chez les <strong>femmes</strong> ainsi que les aspects deprise en charge correspondants.Épidémiologie <strong>du</strong> <strong>VIH</strong> chez les <strong>femmes</strong> au SudDans les rapports de l’OMS et de l’ONUSIDA les plus récents, les <strong>femmes</strong> représentent50 % des personnes vivant avec le <strong>VIH</strong> dans le monde en 2008. Parmiles 30,8 millions d’a<strong>du</strong>ltes vivant avec le <strong>VIH</strong> en 2007, 15,5 millions étaient des<strong>femmes</strong> [10]. Dans les pays à haut niveau d’épidémie, le <strong>VIH</strong> est devenu la4 Cf. page 15 de la référence [3].2

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