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[Dossiers Dresden-3]..

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la mort de mon père.<br />

D’abord, la respiration. Je m’obligeai à la contrôler, à<br />

stopper ces pleurs et à reprendre mon souffle. Ensuite, la<br />

terreur. La souffrance, l’humiliation. Je voulais ramper dans un<br />

trou et le boucher derrière moi. Je voulais ne pas exister.<br />

Mais c’était impossible. Je souffrais trop. J’étais<br />

malheureusement, douloureusement et précisément en vie.<br />

Mes brûlures me faisaient horriblement mal, mais la nausée<br />

qui m’envahit franchit la ligne d’arrivée une fraction de seconde<br />

après. Mes mains me révélèrent que j’étais allongé sur un sol de<br />

pierre, mais le reste de mon corps m’assurait que j’étais attaché<br />

à un gyroscope géant.<br />

La douleur.<br />

J’avais la gorge serrée et à vif, comme si j’avais avalé un<br />

liquide brûlant ou un détergent. Mieux valait ne pas y penser.<br />

Je testai mes membres. Tout le monde répondit à l’appel.<br />

Mon ventre se contracta, et je me recroquevillai avec la<br />

souffrance.<br />

Ma sueur gela sur mon corps. Le champignon ! Entre six et<br />

seize heures. Peut-être plus.<br />

J’avais l’esprit embrumé, j’avais la bouche sèche et des<br />

vertiges. Exactement les mêmes effets secondaires qu’avec le<br />

venin de vampire.<br />

J’arrêtai de me battre l’espace d’une minute. Je restai sans<br />

rien faire, faible, assoiffé, malade et blessé. Roulé en boule.<br />

J’aurais recommencé à chialer s’il m’était resté assez<br />

d’émotions. J’aurais pleuré en attendant la mort.<br />

Au lieu de ça, une voix implacable me poussa à ouvrir les<br />

yeux. J’hésitai, effrayé ; je ne voulais pas ouvrir les yeux pour ne<br />

rien voir. Je n’en pouvais plus des ténèbres. Cette obscurité<br />

remplie de monstres qui me crachaient dessus. Peut-être qu’ils<br />

n’attendaient que ça pour…<br />

La panique me submergea un moment, me donnant la force<br />

de m’asseoir, tremblant. J’inspirai profondément et battis des<br />

paupières.<br />

Je voyais.<br />

La lumière s’incrusta dans ma rétine, dessinant un grand<br />

rectangle – une porte. J’étais tellement habitué à l’obscurité que<br />

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