VINCI - Rapport annuel 2012

72 Activité Contracting VINCI Energies
Comment pourriez-vous résumer les enjeux de sécurisation
du parc nucléaire français dans le contexte de l’après-
Fukushima et du vieillissement de ce parc ?
Une majorité des centrales de notre parc s’approche de la trentaine,
un âge auquel un certain nombre de composants doivent être rénovés
ou changés, même lorsqu’ils ont fait l’objet d’une maintenance régulière.
C’est ce que l’on appelle le grand carénage. En industriel avisé, nous
n’investissons pas dans cette vaste opération pour 10 années, mais nous
cherchons à prolonger la durée de vie de nos installations de 20 ou 30 ans.
Dans cette perspective, nous avons identifié, avant même Fukushima,
de nécessaires travaux de renforcement de sûreté à entreprendre sur les
centrales d’une quarantaine d’années, notamment l’ajout d’un troisième
train de circuit électrique et d’une voie d’alimentation en eau supplémentaire.
Ces modifications permettent de se rapprocher de certains objectifs de
sûreté propres aux réacteurs de troisième génération.
À la lumière du retour d’expérience de Fukushima, suite aux prescriptions
de l’Autorité de sûreté nucléaire, il est nécessaire d’accélérer le lancement
de ces modifications en les programmant à l’horizon de 2018, parallèlement
aux opérations de grand carénage conduites sur une bonne partie du parc
dans la période 2012-2025. Nous nous y préparons. Pas question d’y aller
seuls : nous avons présenté un certain nombre de projections à l’ensemble
de nos partenaires, dont le groupe VINCI, car nous avons besoin
de nous appuyer sur un tissu industriel solide.
Comment vont évoluer les besoins d’EDF dans ce contexte ?
En terme de technicité, les besoins d’EDF demeurent inchangés.
Le véritable défi tient au départ en retraite de toute une partie du corps
social qui a construit les centrales. Il va donc falloir gérer un changement
de génération dans un contexte d’activité soutenue. Ce renouvellement
des compétences est tout aussi important chez nous que chez nos
partenaires. Nous avons à travailler ensemble de façon intelligente
pour relever ce défi. VINCI Energies, de ce point de vue là, est un acteur
important – même si son nom est moins connu dans les centrales
elles-mêmes que ceux de Cegelec, Tunzini ou Kellal. VINCI Energies a la
capacité de structurer et de fédérer des équipes réactives et proches du
terrain en leur fournissant l’assise dont elles ont besoin pour se développer
dans une période de forte augmentation d’activité comme celle dans
laquelle nous entrons.
Quel rôle peut jouer selon vous un groupe comme VINCI
dans la construction des centrales de nouvelle génération
et le démantèlement des centrales les plus anciennes ?
Le socle des compétences que VINCI développe sur les opérations de
maintenance et sur les modifications qui vont être menées dans le cadre
du grand carénage est exactement celui qui sera nécessaire pour la
construction des futures centrales et la déconstruction demain.
Les partenaires qui participent aujourd’hui à notre quotidien ont vocation
à être sollicités à l’avenir. Si les réacteurs de troisième génération
représentent un pas technologique et portent de nouvelles exigences en
terme de sûreté, leur construction exige avant tout un tissu industriel qui
aura su monter en compétences.