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ouleversés / Paris tu m' as renversé / Paris tu m ' as laissé sur ton pavé 188 ». Malgré sa<br />

peine, cet homme ne dénigre pas la personne aimée en l' accablant de reproches. Paris<br />

demeure sa ville, et c' est en s'imprégnant de son atmosphère qu' il pourra apaiser sa<br />

douleur et ainsi continuer de l'admirer: « Quand tu brilles sous la pluie / C'que t' es belle<br />

en pleine nuit / [ ... ] Paris Paris combien / Paris tout c' que tu veux 189 ». Le narrateur<br />

déambule en souhaitant retrouver sa tranquillité d' esprit, et c' est grâce <strong>à</strong> ses<br />

déplacements que l' on ressent l' attachement profond et l' appartenance qu' il éprouve<br />

envers Paris :<br />

Je marche dans tes rues / [ ... ] Je bois dans tes cafés / [ ... ] Je traîne dans tes<br />

métros / [ ... ] Je rêve dans tes bistrots / Je m' assoie sur tes bancs / Je regarde<br />

tes monuments / [ ... ] Je laisse couler ta Seine / [ ... ] Je pisse dans tes<br />

caniveaux / [ ... ] Je nage au fil de tes gares / [ .. ] l'm' accroche aux<br />

, b' 190<br />

rever eres .<br />

Ces échantillons de paroles peuvent illustrer les propos d'Alexis L' Allier lorsqu'il dit:<br />

« La ville représente la matière première des écrivains déambulateurs, parce qu ' elle se<br />

' 1 191 ' d'<br />

raconte a travers eur corps en mouvement », car nous sommes en presence un<br />

narrateur qui habite ses déplacements, qui élabore un récit en s' inspirant des endroits où<br />

il s'arrête et qui , par le fait même, retransforme Paris. De plus, il devient un marcheur<br />

«dériveur »192 puisque dans son errance, il se heurte aux obstacles en s' accrochant aux<br />

réverbères, il tâtonne en changeant constamment d'endroits et il s' abandonne <strong>à</strong> des<br />

mouvements spontanés lorsqu' il pleure dans les taxis ou urine dans des caniveaux. Ce<br />

narrateur est sans lieu propre, il est partout <strong>à</strong> la fois.<br />

188 Ibid.<br />

189 Ibid.<br />

190 Ibid.<br />

19 1 André Carpentier et Alexis L'Allier, Les écrivains déambulateurs, Poètes et déambulateurs de l 'espace.<br />

Montréal, UQAM, coll. « Figura », nOIO, 2004, p. 40.<br />

192 Nous avons vu ce cas de figure avec « Paris tu m'as pris dans tes bras» d' Enrico Macias.<br />

99

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