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Ta courbe fait un accent grave<br />
D'avant la mort<br />
Les pigeons deviennent des mouettes<br />
L'algue remplace la violette<br />
Le bouton d'or<br />
Avant d'abandonner ta course<br />
Penses-tu encore <strong>à</strong> la source<br />
Qui t'a rêvée<br />
Où <strong>à</strong> Paris, cette île noire<br />
Qui dort au fond de ta mémoire<br />
Inachevée?<br />
La Seine, fiancée de la France<br />
À des centaines d'alliances<br />
Ce sont des ponts<br />
Du sud au nord qui la marie<br />
De source en port avec Paris<br />
Qui lui répond<br />
Ni oui ni non<br />
Qui lui sourit<br />
Et nous passons<br />
Allô Paris, Manon Solo, 1993<br />
Allô Paris il est si tard<br />
Les doigts collés au combiné<br />
Je relance encore avec l'espoir<br />
De te parler j'ai beau savoir<br />
Que ça me fout le cafard<br />
Je peux pas m'empêcher d'y croire<br />
La nuit sonne ses derniers coups<br />
J'irai jusqu'au bout<br />
J'aurais voulu quelque chose de bien<br />
J'aurais voulu que tu me dises viens<br />
Et l<strong>à</strong> debout sur le trottoir<br />
Comme chaque soir je te raconte<br />
L'histoire des larmes de rue<br />
Dans les bars qui puent les regards<br />
mOISIS<br />
Et les corps meurtris<br />
Allô Paris tout est fini<br />
Et putain Je suis fatigué<br />
J'aurais voulu quelque chose de bien<br />
J'aurais voulu que tu me dises viens<br />
Allô Paris tout est fini<br />
Tu m'as tout pris même l'envie<br />
Tu ne te souviens plus de rien<br />
Tu oublies un peu plus chaque matin<br />
Ta mémoire coule le long des trottoirs<br />
En noyant mon désir dérisoire<br />
J'aurais voulu tout est fini<br />
J'aurais voulu<br />
Tout est foutu<br />
Allô paris<br />
J'aurais voulu<br />
Paris Boulevards, Mao Solo, 1995<br />
Et Paris étale ses boulevards<br />
Devant mes yeux qui broient toujours la<br />
même histoire<br />
D'attendre qu'il se mette <strong>à</strong> pleuvoir<br />
Pour lever la tête et pour pouvoir pleurer<br />
Paris étale ses boulevards<br />
Pour tous ses fils bâtards, qui sont nés<br />
quelque part<br />
Entre le désir, la mort et l'ennui<br />
Paris étale ses boulevards<br />
Et ses tours de Babel en carton qui<br />
renferment<br />
Leurs milliers de solitudes glacées.<br />
Paris je t'aime, mais souvent je te hais<br />
Nous vivons dans ton squelette<br />
Et tu meurs un peu plus chaque jour dans<br />
nos têtes<br />
Paris mon père, Paris ma mère<br />
Paris mon frère, Paris tous mes enfants<br />
Je suis le fils de notre tristesse<br />
De cette grande famille en famine<br />
assoiffée de tendresse<br />
Emmurée dans sa migraine au point d'en<br />
oublier<br />
Son coeur et ses deux mains<br />
Paris, je te fuis, Paris je reviens<br />
Mais des fois je me dis que c'est toi<br />
Qu'es vraiment loin, loin de toi-même<br />
comme on J'est tous<br />
A plus vouloir savoir le goût que t'as<br />
dans la bouche