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ouvert. Sa « passion parisienne » est, <strong>à</strong> plusieurs reprises, clamée, consolidant ainsi les<br />

liens qu'il chérit avec son environnement: « Ah! Quelle était jolie / Notre rue de Paris /<br />

[ ... ] On a construit partout / On a tout démoli / De c'qu'était mon quartier / Mon quartier<br />

de Paris / Chaque jour un peu plus / On t'enlaidit Paris / On t'arrache le cœur / En<br />

étouffant tes cris / [ ... ] Paris n'est plus je t'assure / Qu'un grand parc <strong>à</strong> voitures 110 ». Le<br />

changement de vision offre une dimension humaine, comme nous l'avons précisé, mais<br />

cela va au-del<strong>à</strong> de la personnification de l'espace.<br />

En effet, en filigrane de ce discours faisant état de la décrépitude de la ville, le<br />

narrateur en laisse les traces d' un second, tout aussi pertinent, celui de l'identité<br />

parisienne. Le personnage se voit retirer sa rue, son quartier, ses amis et assiste<br />

impuissant au remaniement spatial de la capitale. Conscient qu' il pourra se reconstruire<br />

ailleurs, non loin de ses lieux de prédilection, il demeure néanmoins malheureux et<br />

attristé par cette perte: « Ah quelle était jolie / Notre rue de Paris / Mais qui donc<br />

aujourd'hui / Mais qui donc s'en soucie / On sait qu ' ils sont partis / Mes copains les titis /<br />

Éparpillés per<strong>du</strong>s / Aux quatre coins de Paris / [ ... ] Ça n' sera plus Paris / Non plus jamais<br />

pareil III ». L'abandon est vécu tant par le personnage que par la ville, puisque ce dernier<br />

se voit expulsé de chez lui par des hommes et déplore de voir ce que la race humaine est<br />

capable de faire subir <strong>à</strong> son habitat. Le sentiment de perte d' identité, des repères spatiaux<br />

et la nostalgie des souvenirs heureux pourraient être apaisés par la vue de la Seine, seul<br />

endroit qui, semble-t-il, devrait rester inchangé. Toutefois, il en est autrement, car ce<br />

remaniement l'atteint: « Mais la Seine est boueuse / Elle coule honteuse / Elle n'est plus<br />

11 0 Alain Barrière, « Notre rue de Paris », 1972.<br />

III Ibid.<br />

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