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ue / Dans les bars qui puent les regards moisis / Et les corps meurtris / Allô Paris tout est<br />

fini / Et putain je suis fatigué 207 ». C'est donc sur ces mots de rupture que se termine la<br />

chanson: «J'aurais voulu tout est fini / J'aurais voulu / Tout est foutu 208». Les<br />

thématiques de la désillusion, <strong>du</strong> rejet et de l'abandon seront encore présentes, car dans la<br />

seconde chanson, nous retrouvons des similitudes.<br />

En effet, deux ans plus tard, soit en 1995, Mano Solo interprète « Paris<br />

Boulevards », texte qui fait la lumière sur le mal-être <strong>du</strong> narrateur: « Et Paris étale ses<br />

boulevards / Devant mes yeux qui broient toujours la même histoire / [ ... ] Pour tous ses<br />

fils bâtards, qui sont nés quelque part / Entre le désir, la mort et l'ennui 209 ». Ces<br />

premières paroles donnent le ton au texte qui évoque aussi la vie en banlieue, dans de<br />

grandes tours d'habitation où, comme nous l'avons vu précédemment, la solitude et la<br />

peine cohabitent: «Et ces tours de Babel en carton qui renferment / Leurs milliers de<br />

solitudes glacées / [ ... ] Je suis fils de notre tristesse / De cette grande famille en famine<br />

assoiffée de tendresse / Emmurée dans sa migraine au point d'en oublier / Son cœur et ses<br />

deux mains 210 ». L'atmosphère lourde et le destin sans issue dans lesquels vit cet homme<br />

se transposent dans la perception qu'il a de la ville. En effet, les rues et les boulevards ont<br />

changé de fonction, car ils ne sont plus des lieux de promenade, de rencontre et de<br />

partage, mais des lieux déserts : « Paris étale ses boulevards / Comme des coulées<br />

d'espoir coagulé 211 ». Le narrateur humanise la capitale en disant: « Nous vivons dans<br />

207 Ibid.<br />

208 Ibid.<br />

209 Mano solo, « Paris Boulevards », 1995.<br />

210 Ibid.<br />

2 11 Ibid.<br />

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