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une vieille femme laissée <strong>à</strong> elle-même, qui se trahit en voulant rester jeune et jolie, alors<br />
qu'assumer son âge et ses connaissances lui aurait été plus profitable. Il est également<br />
intéressant de remarquer avec quel amour le narrateur parle de sa ville, et ce, malgré<br />
l'aspect négatif qui ressort <strong>du</strong> texte. Il n'y a aucune violence verbale ou physique qui<br />
blesse Paris ou l' image de la femme dans le cas de la personnification; néanmoins, des<br />
regrets et des reproches forment la base de son discours.<br />
Le refus de vieillir et la maladresse des actes commis pour contrer ce phénomène<br />
naturel a fait l'objet de nombreuses critiques au fil des années. En effet, certains textes<br />
préalablement étudiés en sont la preuve; il nous suffit de penser <strong>à</strong> « Regarde-toi<br />
Paname» de Jean Ferrat ou encore « Paname » de Léo Ferré. Le texte de Georges Chelon<br />
vient confirmer cette tendance et il se voit appuyé par celui de Philippe Clay en 1971.<br />
C'est avec « Ta gueule Paris » que l'auteur nous plonge dans un brouhaha sans pareil au<br />
travers <strong>du</strong>quel nous assistons <strong>à</strong> la suffocation <strong>du</strong> narrateur, exaspéré et fatigué par<br />
l'agitation qui résonne dans la ville. Ne pouvant plus écouter battre le cœur de Paris ainsi<br />
que le doux murmure de la Seine, le narrateur accuse la ville (de nouveau personnifiée)<br />
de faire des travaux pour une seule et unique raison, celle de rester jeune: « Ta gueule,<br />
Paris, ta gueule! / Tu te fais refaire la façade / Comme une vieille coquette malade 94 ».<br />
Malgré l'amour qu' il porte <strong>à</strong> sa ville, plusieurs marques de violence sont présentes,<br />
comme des insultes et un langage cru, ce qui augmente l' intensité <strong>du</strong> sentiment d' urgence<br />
et d'exaspération qu' il éprouve: « Paris, Paris, tu sais que je t'aime / Et que je t'aimerai<br />
toujours quand même / Même si tu te fous de mes problèmes / Mais tu joues trop avec<br />
mes nerfs / [ ... ] Ta gueule, Paris, ta gueule! / Si toutes les femmes en accouchant / Nous<br />
94 Philippe Clay, « Ta gueule Paris », 1971.<br />
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