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quartiers évoqués, particulièrement les banlieues <strong>à</strong> l'extérieur de Paris infra-muras:<br />
« Près des terrains vagues / Aux boulevards de ceinture / Juste après les néons 107 », ce<br />
qui montre que Paris ne porte pas plus d'attention <strong>à</strong> son territoire périphérique. Le propos<br />
social mis en relief est comparable aux précédents parce qu' il s'agit de décrire une réalité<br />
quotidienne alarmante : « Des gens vivent dans des voitures / Loin d' la mer et des<br />
maisons / Quelques feux s'allument / Clandestins dans les âmes / Qui crient des mots de<br />
bitume / Pour que les rues s'enflamment 108 ». Les souvenirs retenus sont ceux d' un père<br />
ouvrier des chemins de fer, de terrains vagues où gisent de vieux juke-box, de rings de<br />
boxe et de « [ ... ] loubards qui draguent / De vieilles stars de la Fox 109 ». L'identité<br />
parisienne ou le souci de ce qu'est devenu Paris ne sont pas des préoccupations<br />
exprimées, non plus que le désir de se voir soutenir. Il s'agit d' un texte démonstratif<br />
relatant la vie des rues de France dans l'enfance <strong>du</strong> personnage.<br />
Ce sont donc les dernières paroles citées qui clôturent le premier volet de notre<br />
démonstration qui , maintenant, se tourne vers sa seconde dimension, c'est-<strong>à</strong>-dire Paris en<br />
tant que ville abandonnée.<br />
Après avoir été pointée <strong>du</strong> doigt et dénoncée par les différents narrateurs, Paris se<br />
voit dans la position inverse, celle de la victime. Nous le constaterons avec le texte<br />
d' Alain Barrière, datant de 1972, intitulé «Notre rue de Paris ». Ces lignes sont<br />
empreintes de souvenirs, de tristesse, mais aussi de remords, et confèrent <strong>à</strong> cette ville un<br />
caractère humain, plus doux. Le narrateur expose la douloureuse perte de son quartier au<br />
profit de la modernisation de l'espace urbain, le laissant seul face <strong>à</strong> ce chantier <strong>à</strong> ciel<br />
107 Yves Simon, « Les rues de France », 1978.<br />
108 Ibid.<br />
109 Ibid.<br />
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