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Un meurtre sera commis le...

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— Restez, Phillipa ! dit miss Blacklock.<br />

Tendant la <strong>le</strong>ttre à Patrick, el<strong>le</strong> ajouta :<br />

— Tu peux peut-être m’expliquer ce que ceci veut dire ?<br />

Patrick lut <strong>le</strong> texte et fit la grimace.<br />

— Je voulais lui télégraphier ! s’écria-t-il. Je suis un idiot !<br />

— J’imagine que cette <strong>le</strong>ttre est de Julia, ta sœur ?<br />

— Exactement.<br />

— Alors, puis-je savoir qui est cette jeune personne qui est ici, sous <strong>le</strong> nom de Julia<br />

Simmons ?<br />

— Eh bien, tante Letty, c’est très simp<strong>le</strong>... Évidemment, je n’aurais pas dû... Mais je voyais<br />

plutôt ça comme une bonne farce... Je vais t’expliquer...<br />

— C’est ce que j’attends... Qui est cette jeune femme ?<br />

— Voilà... Je l’ai rencontrée à un cocktail, juste après ma démobilisation. Nous avons parlé,<br />

je lui ai dit que je venais ici et, ma foi, nous avons pensé que ça <strong>sera</strong>it rigolo qu’el<strong>le</strong><br />

m’accompagne. Parce que Julia, la vraie Julia, ma sœur, est fol<strong>le</strong> de théâtre et maman tombe<br />

du haut mal quand sa fil<strong>le</strong> lui dit qu’el<strong>le</strong> veut être actrice. Alors, Julia a eu une occasion<br />

d’entrer dans une troupe qui joue <strong>le</strong> répertoire en province, et el<strong>le</strong> s’est dit que ce <strong>sera</strong>it<br />

épatant de faire son apprentissage de comédienne, tout en laissant croire à maman qu’el<strong>le</strong><br />

était bien tranquil<strong>le</strong>ment ici, suivant des cours comme une bonne petite fil<strong>le</strong> bien sage.<br />

— Tout cela ne me dit pas qui est cette jeune personne !<br />

Patrick vit avec soulagement Julia entrer dans la sal<strong>le</strong> à manger.<br />

Très calme, il dit :<br />

— Les carottes sont cuites !<br />

Julia, nul<strong>le</strong>ment émue, continua d’avancer et s’assit tranquil<strong>le</strong>ment.<br />

— Très bien ! dit-el<strong>le</strong>.<br />

El<strong>le</strong> dévisageait miss Blacklock avec plus de curiosité que d’inquiétude.<br />

— Vous devez être furieuse ! A votre place, je <strong>le</strong> <strong>sera</strong>is.<br />

— Qui êtes-vous ?<br />

Julia poussa un soupir.<br />

— Je crois que <strong>le</strong> moment est venu de tout vous dire. Allons-y ! Je suis une moitié de<br />

l’ensemb<strong>le</strong> Pip et Emma. Exactement, je suis Emma Jocelyn Stamfordis. <strong>Un</strong> nom que mon<br />

père n’aimait pas, puisque, par la suite, il préféra celui de Courcy. Nos parents, à Pip et à<br />

moi, se sont séparés trois ans après notre venue au monde. Ils sont allés chacun de <strong>le</strong>ur<br />

côté, maman a pris Pip et j’ai été, moi, attribuée à papa. Il était charmant, mais c’était un<br />

drô<strong>le</strong> de père. Quelquefois, il me gardait avec lui et je vivais dans la société cosmopolite qui<br />

fréquentait <strong>le</strong>s palaces où il descendait ; quelquefois il m’oubliait pendant des mois dans un<br />

couvent, où ma pension était généra<strong>le</strong>ment payée en retard, quand el<strong>le</strong> l’était. La guerre<br />

nous a définitivement séparés et je ne sais pas ce qu’il est devenu. J’ai eu, moi-même, une<br />

vie assez mouvementée. <strong>Un</strong> beau jour, je me suis trouvée à Londres et je me suis dit qu’il<br />

était temps de penser à l’avenir. Je savais que <strong>le</strong> frère de ma mère, avec qui el<strong>le</strong> avait eu<br />

une bagarre terrib<strong>le</strong>, était mort très riche. Je me suis renseignée sur son testament, pour <strong>le</strong><br />

cas où il m’aurait laissé quelque chose. Il m’avait oubliée... ou à peu près, puisqu’il n’y était<br />

fait allusion à moi que très indirectement. Sa veuve, je l’avais appris, était très malade,<br />

bourrée de drogues et mourait <strong>le</strong>ntement. Ma seu<strong>le</strong> chance, si j’en avais une, c’était vous !<br />

Vous alliez faire un énorme héritage et, d’après ce que j’avais pu découvrir, cet argent-là,

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