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Un meurtre sera commis le...

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voulais vous dire...<br />

— Vous avez tort ! Nous tenons compte de toutes <strong>le</strong>s déclarations et...<br />

— Je ne vous dirai rien ! A quoi bon ? Vous êtes tous pareils. Les malheureux réfugiés, vous<br />

<strong>le</strong>s méprisez et vous <strong>le</strong>s persécutez ! Si je vous apprenais que, huit jours plus tôt, ce jeune<br />

homme était venu demander de l’argent à miss Blacklock et qu’el<strong>le</strong> l’avait mis à la porte, si je<br />

vous disais qu’après ça je l’ai entendu par<strong>le</strong>r avec Mrs. Haymes... parfaitement, avec Mrs.<br />

Haymes, dans <strong>le</strong> pavillon d’été... vous prétendriez que j’invente !<br />

Craddock songea que c’était en effet bien possib<strong>le</strong>, mais, gardant cette pensée pour lui, il<br />

répliqua simp<strong>le</strong>ment qu’il ne lui semblait pas qu’el<strong>le</strong> eût pu entendre ce qui avait pu se dire<br />

dans <strong>le</strong> pavillon.<br />

— C’est bien ce qui vous trompe ! s’écria Mitzi, avec l’accent du triomphe. J’étais allée<br />

chercher des orties. C’est un très bon légume, quand on sait l’accommoder. Et je <strong>le</strong>s ai<br />

entendus, qui parlaient dans <strong>le</strong> pavillon. « Mais où pourrais-je me cacher ? » El<strong>le</strong> répondit :<br />

« Je vous <strong>le</strong> montrerai. » Puis el<strong>le</strong> prononça un peu après : « A six heures un quart. » J’ai<br />

pensé : « Ach, so ! Bel<strong>le</strong> conduite pour la dame ! Introduire un homme ici. Miss Blacklock la<br />

ficherait à la porte si el<strong>le</strong> savait ça. » Maintenant, je me rends compte que j’avais mal<br />

compris, qu’il ne s’agissait pas d’un rendez-vous d’amour, mais de gens qui complotaient un<br />

crime ! Seu<strong>le</strong>ment, bien sûr, tout ça, pour vous, je l’invente !<br />

Craddock ne risqua qu’une question prudente.<br />

— Vous êtes sûre que c’était à Rudi Scherz qu’el<strong>le</strong> parlait ?<br />

— Je l’ai vu sortir du pavillon.<br />

— Pourquoi ne m’avez-vous pas raconté tout ça l’autre jour ?<br />

— Parce que je ne m’en souvenais pas ou, plutôt, parce que je ne pensais pas... C’est après<br />

seu<strong>le</strong>ment que j’ai compris qu’ils étaient en train de comploter...<br />

— Et vous êtes sûre que c’était Mrs. Haymes ?<br />

— Oh ! ça, absolument sûre ! C’est une vo<strong>le</strong>use, vous savez, cette Mrs. Haymes ! Pour une<br />

grande dame comme el<strong>le</strong>, ce qu’el<strong>le</strong> gagne en travaillant, ce n’est pas assez ! Alors, el<strong>le</strong> vo<strong>le</strong><br />

miss Blacklock...<br />

Guettant la réaction de la jeune femme, l’inspecteur dit d’un ton très calme :<br />

— Et si quelqu’un venait me signa<strong>le</strong>r qu’il vous a vue, vous, en conversation avec Rudi<br />

Scherz ?<br />

Mitzi se contenta de hausser <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s.<br />

— Ce <strong>sera</strong>it un mensonge, et rien de plus ! Seu<strong>le</strong>ment, un mensonge, il faut <strong>le</strong> prouver. Je<br />

n’ai jamais adressé la paro<strong>le</strong> à Rudi Scherz et je ne permettrai à personne de prétendre <strong>le</strong><br />

contraire. Pas même à un policeman ! Maintenant, al<strong>le</strong>z-vous-en ! J’ai du travail !<br />

Craddock obéit. Il se retirait un peu ébranlé. Mitzi était une menteuse, il en restait<br />

convaincu, mais el<strong>le</strong> avait parlé avec l’accent de la sincérité et il était bien possib<strong>le</strong> qu’il y eût<br />

du vrai dans ce qu’el<strong>le</strong> lui avait rapporté. Craddock se promit d’interroger Phillipa Haymes.<br />

Absorbé dans ses pensées, il était dans <strong>le</strong> vestibu<strong>le</strong>, essayant vainement d’ouvrir la porte<br />

condamnée, quand miss Bunner, qui descendait l’escalier, l’avertit de son erreur.<br />

— Pas cel<strong>le</strong>-là, inspecteur ! El<strong>le</strong> ne s’ouvre pas ! La bonne, c’est cel<strong>le</strong> de gauche. On peut<br />

se tromper, il y a tel<strong>le</strong>ment de portes, ici !<br />

Très complaisamment, miss Bunner énumérait <strong>le</strong>s différentes portes ouvrant sur <strong>le</strong><br />

vestibu<strong>le</strong>.<br />

— La première, c’est cel<strong>le</strong> du débarras. A côté, vous avez cel<strong>le</strong> du placard aux vêtements,

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