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très étonné, puis se baissa pour ramasser <strong>le</strong>s per<strong>le</strong>s.<br />
— Je ne l’ai jamais vue dans cet état-là, dit-el<strong>le</strong> à mi-voix.<br />
Evidemment, el<strong>le</strong> tient beaucoup à ce collier... Peut-être lui a-t-il été donné par quelqu’un<br />
de cher... Par Randall Gœd<strong>le</strong>r, par exemp<strong>le</strong>...<br />
— Peut-être ! dit l’inspecteur.<br />
— A moins qu’el<strong>le</strong>s ne soient vraies...<br />
Craddock prit une des per<strong>le</strong>s entre deux, doigts et l’examina.<br />
— Vraies ? Certainement pas...<br />
Il l’affirmait, avec la quasi-certitude de ne pas se tromper, mais un doute subsistait en son<br />
esprit. Ces per<strong>le</strong>s devaient être fausses. El<strong>le</strong>s étaient si grosses que, vraies, el<strong>le</strong>s eussent<br />
valu une fortune. El<strong>le</strong>s avaient l’air fausses. Mais, après tout, n’étaient-el<strong>le</strong>s pas vraies ?<br />
Vraies, el<strong>le</strong>s pouvaient expliquer un crime. Que quelqu’un sût et...<br />
L’inspecteur s’arracha à ses spéculations. Miss Marp<strong>le</strong> avait disparu. Il lui fallait al<strong>le</strong>r au<br />
presbytère.<br />
Craddock trouva Bunch et son mari qui l’attendaient, fort anxieux.<br />
— El<strong>le</strong> n’est toujours pas rentrée, dit Bunch.<br />
— Quand el<strong>le</strong> a quitté <strong>le</strong>s Boulders, demanda Julian, vous a-t-el<strong>le</strong> dit qu’el<strong>le</strong> revenait ici<br />
directement ?<br />
— Non, répondit Craddock. Quand je l’ai aperçue pour la dernière fois, el<strong>le</strong> parlait au<br />
sergent F<strong>le</strong>tcher. Quand el<strong>le</strong> est partie, j’ai pensé qu’el<strong>le</strong> rentrait au presbytère. Je l’aurais<br />
bien fait ramener en voiture, mais j’avais à m’occuper d’un tas de choses... Il faudrait voir<br />
F<strong>le</strong>tcher. Mais où est-il ?<br />
Craddock téléphona aux Boulders. F<strong>le</strong>tcher ne s’y trouvait pas. Il était parti sans rien dire à<br />
personne et on pensait qu’il était allé à Milchester. L’inspecteur appela Milchester. On n’y<br />
avait pas vu F<strong>le</strong>tcher.<br />
Craddock renonça et revint à Bunch.<br />
— Et ce papier que vous aviez à me montrer ?<br />
Bunch <strong>le</strong> lui remit. C’était une simp<strong>le</strong> feuil<strong>le</strong>, sur laquel<strong>le</strong> une main tremblotante avait tracé<br />
quelques mots d’une <strong>le</strong>cture assez malaisée.<br />
Craddock <strong>le</strong>s déchiffra successivement.<br />
Lampe... Vio<strong>le</strong>ttes... La mort délicieuse...<br />
— Ça, dit Bunch, c’est <strong>le</strong> fameux gâteau de Mitzi...<br />
La triste adversité bravement supportée...<br />
— Qu’est-ce que ça peut bien signifier ? murmura l’inspecteur.<br />
Iodine... Les per<strong>le</strong>s... Lotty...<br />
— El<strong>le</strong> fait ses e comme des o...<br />
La retraite des vieux... Où est <strong>le</strong> flacon d’aspirine ?<br />
Bunch, Julian et Craddock s’interrogèrent du regard. Bunch parla la première.<br />
— Vous trouvez un sens à tout ça, inspecteur ?<br />
— J’en pressens un, répondit Craddock d’une voix <strong>le</strong>nte, mais je ne vois pas bien... Ce qu’il<br />
y a de curieux, c’est qu’el<strong>le</strong> ait mentionné <strong>le</strong>s per<strong>le</strong>s. Ce collier, miss Blacklock <strong>le</strong> porte<br />
toujours, n’est-ce pas ?<br />
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