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Ecole doctorale de Physique de la région Parisienne (ED107)

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1.1.3 Tests et prédictions<br />

1.1 Re<strong>la</strong>tivité générale 11<br />

Ainsi formulée, <strong>la</strong> théorie d’Einstein <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravitation prédit ou explique quantitativement<br />

divers phénomènes qui ont pu être vérifiés expérimentalement :<br />

- <strong>la</strong> déviation <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière par un champ <strong>de</strong> pesanteur, observée dès 1919 par Eddington<br />

pendant une éclipse totale <strong>de</strong> Soleil 1 . Une illustration assez remarquable <strong>de</strong> ce<br />

phénomène est <strong>la</strong> célèbre “Croix d’Einstein”, voir <strong>la</strong> figure 1.1, où <strong>la</strong> lumière d’une<br />

ga<strong>la</strong>xie lointaine (quasar Q2237+030) nous parvient amplifiée et par quatre chemins<br />

différents, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’une autre ga<strong>la</strong>xie sur <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> visée ;<br />

- l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravitation sur le cours <strong>de</strong>s horloges ;<br />

- l’avance du périhélie <strong>de</strong> Mercure ;<br />

- l’expansion <strong>de</strong> l’Univers et le déca<strong>la</strong>ge vers le rouge associé ;<br />

- etc.<br />

La plupart <strong>de</strong> ces prédictions ne sont pas propres à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tivité générale et peuvent assez<br />

facilement être faites par d’autres théories [tenseur-sca<strong>la</strong>ire type Fierz (1956), Jordan<br />

(1959), Brans & Dicke (1961) par exemple] 2 . Ceci se comprend bien lorsque l’on remarque<br />

que dans chacun <strong>de</strong>s exemples cités, <strong>la</strong> cosmologie restant à part, l’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravitation<br />

n’est mis en évi<strong>de</strong>nce que sur une particule test dont <strong>la</strong> nature n’influence pas <strong>la</strong> mesure.<br />

Ainsi l’on peut considérer comme une épreuve plus décisive pour <strong>la</strong> théorie une situation<br />

où “l’appareil <strong>de</strong> mesure” lui-même influence le champ <strong>de</strong> gravitation. On peut alors tester<br />

<strong>la</strong> théorie en champ fort et le principe d’équivalence fort. Ce <strong>de</strong>rnier, qui est une<br />

particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie d’Einstein et <strong>de</strong> quelques rares autres théories, suppose que<br />

<strong>la</strong> gravitation elle-même est soumise au principe d’équivalence faible et peut donc être<br />

localement formulée comme en l’absence <strong>de</strong> champ 3 . Lorsque l’on étudie <strong>la</strong> dynamique<br />

d’un système auto-gravitant, tel le pulsar binaire PSR B1913+16 dont l’observation minutieuse<br />

(voir figure 1.2) valut à Hulse & Taylor (1975) le prix Nobel <strong>de</strong> <strong>Physique</strong> 1993,<br />

on peut tester ce principe et <strong>la</strong> gravitation en champ fort. Hulse et Taylor vérifièrent<br />

ainsi que <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> orbitale du pulsar binaire diminue dans le temps exactement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

façon prévue par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tivité générale qui interprète ce phénomène comme <strong>la</strong> perte, par le<br />

système, d’énergie émise sous forme d’on<strong>de</strong>s gravitationnelles. Cette expérience ne rejette<br />

pas complètement les théories alternatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravitation, mais elle les contraint bien<br />

plus fortement que beaucoup d’autres 4 .<br />

1 même si en toute rigueur l’expérience ne pouvait pas vraiment être jugée concluante.<br />

2 Il convient toutefois <strong>de</strong> noter que ceci est surtout vrai qualitativement car les mesures faites par Very<br />

Long Baseline Interferometry (VLBI) à l’intérieur du système so<strong>la</strong>ire sur <strong>la</strong> déviation <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière sont<br />

tellement contraignantes pour <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Jordan-Fierz-Brans-Dicke qu’elles l’interdisent. Voir Lebach<br />

et al. (1995).<br />

3 Pour tenter d’éc<strong>la</strong>ircir ce principe, on peut dire qu’il stipule l’égalité entre les masses gravitationnelles<br />

actives et passives ou bien encore que, selon lui, <strong>la</strong> gravitation elle-même doit graviter.<br />

4 Les expériences qui mesurent <strong>de</strong>s distances internes au système so<strong>la</strong>ire - distance Terre/Lune par<br />

exemple - font elles aussi appel à <strong>de</strong>s objets non ponctuels auto-gravitants. Mais ces expériences correspon<strong>de</strong>nt<br />

à <strong>de</strong>s régimes <strong>de</strong> plus faible champ et apportent donc <strong>de</strong>s contraintes complémentaires <strong>de</strong> celles<br />

du pulsar. Pour plus <strong>de</strong> détails, voir par exemple Damour & Esposito-Farèse (1998).

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