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Ecole doctorale de Physique de la région Parisienne (ED107)

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34 Etoiles à neutrons<br />

très pru<strong>de</strong>nte) l’hypothèse qu’une supernova serait le témoignage <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition entre<br />

une étoile ordinaire et une étoile à neutrons : “With all reserve we advance the view that<br />

supernovæ represent the transitions from ordinary stars into neutrons stars, which in their<br />

final stages consist of extremely closely packed neutrons”. Leur idée, qui s’est révélée être<br />

juste pour les supernovæ II ainsi que les Ib et Ic 1 , est que <strong>la</strong> source d’énergie à l’origine <strong>de</strong>s<br />

supernovæ est l’énergie potentielle gravitationnelle libérée par l’effondrement du cœur <strong>de</strong><br />

l’étoile. Par ailleurs, dès 1939, Oppenheimer et Volkoff calculèrent le premier modèle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

structure d’une étoile à neutrons. Pour ce<strong>la</strong>, ils supposèrent que l’étoile est constituée d’un<br />

gaz <strong>de</strong> neutrons dégénéré et résolurent les équations d’Einstein stationnaires à symétrie<br />

sphérique associées. Les équations ainsi obtenues portent aujourd’hui le nom <strong>de</strong> système<br />

<strong>de</strong> Tolman-Oppenheimer-Volkoff (TOV) et seront décrites dans le chapitre 5.<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> l’observation, il fallut en revanche attendre les années soixante<br />

pour que soit détecté le premier pulsar. Pendant longtemps, on avait cherché à observer<br />

le rayonnement thermique d’une étoile à neutrons 2 , mais <strong>la</strong> température <strong>de</strong> surface est<br />

tellement élevée que le spectre <strong>de</strong> corps noir est fortement décalé vers les basses longueurs<br />

d’on<strong>de</strong>s et <strong>la</strong> partie visible très peu intense. La première observation fut donc acci<strong>de</strong>ntelle<br />

et absolument sans rapport avec un rayonnement thermique <strong>de</strong> surface. Hewish et ses<br />

col<strong>la</strong>borateurs <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Cambridge avaient en effet construit un récepteur radio<br />

prévu pour mesurer <strong>la</strong> scintil<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sources extraga<strong>la</strong>ctiques quasi-ponctuelles. Or, fin<br />

1967, Bell enregistra un signal périodique se répétant toutes les secon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> manière très<br />

régulière. Il fut assez simple pour Hewish et Bell <strong>de</strong> comprendre que le signal n’était pas<br />

d’origine terrestre, et après un bref moment où une source intelligente fut même envisagée,<br />

ils conclurent que le signal provenait probablement d’une naine b<strong>la</strong>nche ou d’une étoile<br />

à neutrons 3 . En quelques mois, divers autres pulsars furent observés et le mystère fut<br />

rapi<strong>de</strong>ment élucidé : les pulsars étaient <strong>de</strong>s étoiles à neutrons en rotation très rapi<strong>de</strong> et<br />

possédant un très fort champ magnétique d’axe non parallèle à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> rotation (voir<br />

figure 2.4). Ils ont ainsi <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s pouvant être <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> millisecon<strong>de</strong>, alors que<br />

leurs champs magnétiques ont <strong>de</strong>s valeurs typiquement comprises entre 10 4 et 10 9 tes<strong>la</strong>s,<br />

le champ magnétique à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre étant environ <strong>de</strong> 10 −5 T. Le mécanisme<br />

d’émission du signal pulsant sera expliqué un peu plus en détails dans <strong>la</strong> section 2.3,<br />

après une <strong>de</strong>scription plus précise <strong>de</strong> l’intérieur d’une étoile à neutrons.<br />

1 Comme beaucoup <strong>de</strong> phénomènes en astrophysique, les supernovæ sont c<strong>la</strong>ssées, pour <strong>de</strong>s raisons<br />

historiques, en fonction <strong>de</strong> leur spectre et non du mécanisme physique dont elles sont issues.<br />

2 Ce n’est qu’en 1996 que l’on a réussi à i<strong>de</strong>ntifier pour <strong>la</strong> première fois une étoile à neutrons isolée en<br />

optique et en X (RXJ185635-3754). Voir Walter et al. (1996) et Walter & Matthews (1997).<br />

3 La découverte <strong>de</strong> Hewish et Bell valut à ce premier le prix Nobel <strong>de</strong> <strong>Physique</strong> en 1974.

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