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Ecole doctorale de Physique de la région Parisienne (ED107)

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46 Etoiles à neutrons<br />

p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> <strong>la</strong> physique. On verra par exemple dans <strong>la</strong> section 2.3 que l’existence<br />

d’un gap diminue <strong>de</strong> manière “exponentielle” l’émissivité en neutrinos lors du refroidissement.<br />

Pour finir, une <strong>de</strong>rnière remarque sur le gap : dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie BCS, sa<br />

valeur est reliée à l’énergie caractérisant <strong>la</strong> température critique par une équivalence du<br />

type δ ∼ kBTc. Cette re<strong>la</strong>tion, presque naturelle après coup, explique donc pourquoi, si le<br />

système est à une température trop élevée, les fluctuations thermiques brisent les paires<br />

et <strong>la</strong> superfluidité n’apparaît pas.<br />

Dès <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie BCS, <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> paires dans <strong>de</strong>s états<br />

qui ne soient pas <strong>de</strong>s singulets <strong>de</strong> spin (états dits 1 S0) fut établie. Ces paires interviennent<br />

par exemple dans <strong>la</strong> superfluidité <strong>de</strong> l’hélium 3 [voir Cooper et al. (1959), An<strong>de</strong>rson &<br />

Morel (1961) et Balian & Werthamer (1963)]. Or, <strong>de</strong>puis 1966, on a compris, à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s<br />

travaux <strong>de</strong> Wolf, que dans les étoiles à neutrons il fal<strong>la</strong>it également prendre en compte ce<br />

type <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge. En effet, même si dans l’enveloppe interne les neutrons sont superflui<strong>de</strong>s<br />

en paires 1 S0 (alors que les protons n’y sont absolument pas superflui<strong>de</strong>s), Wolf montra<br />

qu’à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités plus élevées (et dans le noyau donc), leur interaction <strong>de</strong>vient répulsive<br />

dans cet état (alors que les protons peuvent ici <strong>de</strong>venir superconducteurs en singulets<br />

1 S0) 1 . Par ailleurs, en 1970, Hoffberg et al. prouvèrent que pour <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité<br />

où l’état 1 S0 <strong>de</strong> neutrons n’est plus lié, l’état 3 P2 le <strong>de</strong>vient. La conclusion est donc qu’il y<br />

a très probablement <strong>de</strong>s nucléons superflui<strong>de</strong>s aussi bien dans l’écorce que dans le noyau<br />

d’une étoile à neutrons. Il faut cependant différencier les neutrons superflui<strong>de</strong>s présents<br />

dans l’écorce <strong>de</strong> ceux qui le sont dans le noyau, car le fait qu’ils soient liés dans <strong>de</strong>s états<br />

<strong>de</strong> spin dissemb<strong>la</strong>bles n’est pas anodin. Ainsi, <strong>la</strong> théorie BCS montre que dans le cas<br />

3 P2, <strong>la</strong> superfluidité <strong>de</strong>vient anisotrope puisque le gap dépend alors <strong>de</strong> l’angle entre le<br />

moment <strong>de</strong> Fermi <strong>de</strong> <strong>la</strong> paire et l’axe <strong>de</strong> quantification. Bien que l’on ne sache pas pour<br />

une paire 3 P2 quel est l’état <strong>de</strong> <strong>la</strong> projection du moment orbital total qui est favorable d’un<br />

point <strong>de</strong> vue énergétique, les cas considérés sont généralement mJ = 0 ou |mJ| = 2 [voir<br />

Yakovlev et al. (1999) et autres articles par le groupe <strong>de</strong> Saint-Petersbourg]. La <strong>de</strong>uxième<br />

possibilité est introduite pour <strong>la</strong> simple raison qu’elle donne <strong>de</strong>s résultats qualitativement<br />

assez différents <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> première tout en ne compliquant pas trop les calculs. Pour <strong>la</strong><br />

suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse, le même choix sera retenu, <strong>de</strong> même qu’il le fut dans Vil<strong>la</strong>in & Haensel<br />

(2003). On peut alors écrire le gap sous <strong>la</strong> forme 2<br />

δ 2 [T, ϑ] = ∆ 2 [T ] F [ϑ], (2.14)<br />

où T est <strong>la</strong> température, ∆[T ] l’amplitu<strong>de</strong> du gap, ϑ l’angle entre le moment <strong>de</strong> Fermi<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> paire et l’axe <strong>de</strong> quantification et où F [ϑ] décrit <strong>la</strong> dépendance angu<strong>la</strong>ire. Les cas<br />

considérés sont résumés dans le tableau 2.2. La figure 2.7 illustre quant à elle <strong>de</strong>s valeurs<br />

typiques <strong>de</strong> gaps dans une étoile à neutrons en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité. On y observe bien le<br />

fait que pour les faibles valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité (correspondant à l’enveloppe), les neutrons<br />

1 Les surfaces <strong>de</strong> Fermi <strong>de</strong>s neutrons et <strong>de</strong>s protons étant assez éloignées et <strong>la</strong> théorie BCS exigeant<br />

<strong>de</strong>s impulsions <strong>de</strong> mêmes normes, il n’y a pas <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> Cooper mixtes dans une étoile à neutrons.<br />

2 Lorsque l’appariement se fait dans un état qui est une superposition <strong>de</strong> vecteurs propres <strong>de</strong> valeurs<br />

|mJ| différentes, le gap peut dépendre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux angles sphériques.

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