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Ecole doctorale de Physique de la région Parisienne (ED107)

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2.2 Structure interne 45<br />

à <strong>de</strong>s fermions à l’équilibre, ces <strong>de</strong>ux systèmes ont en commun l’existence d’une surface<br />

<strong>de</strong> Fermi séparant (à température nulle dans l’espace <strong>de</strong>s impulsions) les états occupés<br />

<strong>de</strong>s états libres. Le résultat principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Fermi, développée par<br />

Landau, est <strong>la</strong> démonstration <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> travailler avec comme objets fondamentaux<br />

non pas les particules originelles mais les quanta - ou pseudo-particules - créés lors<br />

d’une excitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer <strong>de</strong> Fermi, nom donné au fondamental du système. Ces quasiparticules<br />

portent souvent par abus <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngage le même nom que les particules initiales (il<br />

en est ainsi <strong>de</strong>s neutrons et <strong>de</strong>s protons dans une étoile à neutrons), mais leur masse est<br />

différente. Le grand avantage mis en évi<strong>de</strong>nce par Landau est que, près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong><br />

Fermi, on peut traiter ces particules comme un gaz parfait sans interaction avec <strong>la</strong> mer 1 .<br />

En utilisant l’égalité <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> Fermi et du potentiel chimique, on peut alors écrire<br />

localement (|p − pF | ≪ pF ) <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> dispersion 2<br />

E − µ = vF (p − pF ) (2.11)<br />

qui est une version linéarisée d’une re<strong>la</strong>tion globale inconnue E = E[p], où l’on a introduit<br />

<strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> Fermi<br />

vF = ∂E<br />

<br />

<br />

<br />

∂p . (2.12)<br />

p=pF<br />

La théorie BCS repose sur l’hypothèse <strong>de</strong> l’existence d’un état fondamental du type<br />

mer <strong>de</strong> Fermi et tel que, lorsque <strong>la</strong> température est inférieure à une valeur critique, il y<br />

ait une faible attraction entre <strong>de</strong>s quanta du liqui<strong>de</strong> situés près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> Fermi et<br />

ayant <strong>de</strong>s impulsions opposées. Puisqu’il intervient ainsi une énergie potentielle négative,<br />

on comprend qu’il existe un problème variationnel pour minimiser l’énergie totale du<br />

fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétition entre cette énergie et <strong>la</strong> contribution cinétique positive. On peut<br />

d’ailleurs démontrer que, si une telle interaction attractive agit, le fondamental ne correspond<br />

plus à un vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> quanta d’excitation, même à température nulle. En revanche, une<br />

transformation <strong>de</strong> Bogolioubov appropriée permet <strong>de</strong> réécrire ce fondamental comme un<br />

état vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> paires et d’anti-paires, équivalents <strong>de</strong>s trous dans les conducteurs. Ces paires<br />

sont formées <strong>de</strong> quasi-particules fermioniques qui obéissent à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> dispersion<br />

E − µ = − δ 2 + η 2 pour p < pF et E − µ = δ 2 + η 2 pour p > pF , (2.13)<br />

où δ est nommé gap (supposé ≪ µ) et η = vF (p − pF ). Ce gap dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> dispersion<br />

joue le rôle <strong>de</strong> paramètre d’ordre (il dépend donc, entre autres, <strong>de</strong> <strong>la</strong> température)<br />

et traduit le fait que <strong>la</strong> brisure <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> Cooper nécessite <strong>de</strong> l’énergie. Par ailleurs,<br />

ces équations permettent <strong>de</strong> comprendre immédiatement l’un <strong>de</strong>s principaux effets <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

superfluidité : le gap réduit considérablement l’espace <strong>de</strong>s phases disponible près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface<br />

<strong>de</strong> Fermi. Or, c’est là que, pour un liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi à température très basse, prend<br />

1 C’est ce qui se passe pour les électrons <strong>de</strong> conduction dans un métal où le phénomène d’écrantage <strong>de</strong><br />

l’interaction coulombienne joue un rôle fondamental.<br />

2 Toutes les formules précé<strong>de</strong>ntes et celle-ci sont rigoureusement va<strong>la</strong>bles dans le cas où l’énergie est bien<br />

isotrope. Si ce n’est pas le cas, comme dans certains soli<strong>de</strong>s, le formalisme subit <strong>de</strong> légères modifications<br />

et <strong>de</strong>s dérivées vectorielles apparaissent à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s dérivées sca<strong>la</strong>ires.

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