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Ecole doctorale de Physique de la région Parisienne (ED107)

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44 Etoiles à neutrons<br />

et son équipe mirent ensuite en évi<strong>de</strong>nce l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> l’hélium liqui<strong>de</strong>, et<br />

peu après, Kapitza, et indépen<strong>de</strong>mment Allen et Misemer1 , comprirent que <strong>la</strong> phase <strong>la</strong> plus<br />

refroidie manifestait un comportement pouvant rappeler <strong>la</strong> superconductivité puisqu’elle<br />

est caractérisée par une conductivité thermique et une viscosité quasiment nulles. Quelques<br />

jours après <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> leurs résultats, London suggéra d’interpréter <strong>la</strong> superfluidité<br />

comme une manifestation du phénomène <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> Bose-Einstein, prédit par ce<br />

<strong>de</strong>rnier pour un gaz <strong>de</strong> bosons en 1924. N’obéissant pas au principe d’exclusion <strong>de</strong> Pauli<br />

et ayant pour fonction <strong>de</strong> distribution non pas celle <strong>de</strong> Fermi-Dirac [équation (2.3)] mais<br />

celle <strong>de</strong> Bose-Einstein<br />

1<br />

fB[x, p] =<br />

exp[ E−µ<br />

] − 1,<br />

kBT (2.10)<br />

les bosons peuvent en effet se retrouver en nombre macroscopique dans l’état fondamental,<br />

si <strong>la</strong> température est inférieure à une température critique. On observe alors un<br />

comportement quantique à gran<strong>de</strong> échelle exhibant plusieurs propriétés exotiques. Il fallut<br />

cependant attendre Landau, Bogolioubov ainsi que Penrose & Onsager pour que l’on<br />

réussisse à avoir une théorie microscopique consistante <strong>de</strong> <strong>la</strong> con<strong>de</strong>nsation non plus dans<br />

le cas simple d’un gaz mais dans celui d’un liqui<strong>de</strong>. Et ce n’est qu’en 1957 que Bar<strong>de</strong>en,<br />

Cooper & Schrieffer publièrent leur théorie microscopique <strong>de</strong> <strong>la</strong> superconductivité dont<br />

un autre aspect surprenant avait été mis en évi<strong>de</strong>nce par Meissner en 1933 : l’expulsion<br />

d’un champ magnétique hors d’un superconducteur, l’effet Meissner. La théorie BCS explique<br />

<strong>la</strong> raison <strong>de</strong> l’analogie entre superfluidité et superconductivité par <strong>la</strong> formation <strong>de</strong><br />

paires <strong>de</strong> Cooper <strong>de</strong> fermions près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> Fermi, grâce à une interaction effective,<br />

faible mais attractive, entre ces <strong>de</strong>rniers. Dans le cas <strong>de</strong>s électrons dans les métaux,<br />

cette attraction résulte d’une déformation du réseau ionique provoquée par l’interaction<br />

fondamentale entre particules chargées et phonons.<br />

Un an après <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie BCS, Bohr et al. proposèrent que le même<br />

phénomène puisse se produire par formation <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> nucléons au sein <strong>de</strong>s noyaux<br />

atomiques. Du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> différence entre les ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur énergétiques <strong>de</strong>s<br />

électrons dans les métaux et <strong>de</strong>s nucléons dans les noyaux, <strong>la</strong> température critique <strong>de</strong>s<br />

nucléons <strong>de</strong>vait être très élevée et fut estimée à 10 11 K. Migdal (1959) fut le premier à<br />

appliquer <strong>la</strong> théorie BCS à <strong>la</strong> matière nucléaire, et il prédit <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong><br />

neutrons superflui<strong>de</strong>s dans une étoile à neutrons avec une température critique d’environ<br />

10 10 K. La création <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> nucléons s’y faisant par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’interaction<br />

nucléaire forte qui reste encore assez mal déterminée, il persiste en fait beaucoup d’incertitu<strong>de</strong>s<br />

sur les aspects quantitatifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> superfluidité dans les étoiles à neutrons. Mais<br />

avant <strong>de</strong> discuter un peu plus en détails <strong>de</strong> <strong>la</strong> superfluidité, il est nécessaire <strong>de</strong> préciser <strong>la</strong><br />

différence entre gaz et liqui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Fermi.<br />

Sans surprise, <strong>la</strong> théorie quantique d’un ensemble <strong>de</strong> particules en interaction est<br />

évi<strong>de</strong>mment plus complexe que celle d’un gaz parfait. Néanmoins, lorsque l’on s’intéresse<br />

1 Ils publièrent leurs travaux dans le même numéro <strong>de</strong> Nature en 1938.

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