Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

Les camarades de Renault ont travaillé
sur une expérience intéressante
de recherche/ action intitulée « prévenir
les risques psychosociaux dans
l’industrie automobile : élaboration
d’une méthode d’action syndicale»
qui permet d’aborder la question du
travail de façon offensive en proposant
une approche moins globalisante
et sûrement effi cace. Une expérience
qui met en évidence la nécessité de
revoir en profondeur la stratégie, les
modes d’organisation et de fonctionnement
qui ont conduit au fi asco de
cette pseudo-affaire d’espionnage.
Les camarades de Thales ont également
travaillé sur ces questions
avec la rédaction d’un document sur
les RPS. Ces travaux méritent d’être
mieux connus des militants, ils ont été
présentés lors de différentes réunions
nationales à la fédération.
Le 28 avril dernier a certes été une
étape importante pour porter plus
forts ces questions de pénibilité mais
cela nécessite des prolongements
plus massifs et plus visibles. Nous ne
sommes pas encore à la hauteur des
enjeux et du mécontentement.
Continuer à porter cette diversité et
cette cohérence revendicative reste
un objectif. Ce fameux triptyque évoqué
plus haut, reste plus que jamais
d’actualité.
Pourquoi ne pas réfl échir à une nouvelle
mobilisation nationale dès la rentrée
de Septembre autour du pouvoir
d’achat, de l’emploi et des conditions
de travail ?
Je ne voudrais terminer mon propos
sans évoquer les questions de vie
syndicale. La préparation de notre
congrès nous a permis de mettre en
œuvre pour partie, un style de vie
syndicale que nous souhaitons permanent.
Là aussi, nous avons mis
en œuvre une résolution du congrès
confédéral, la 4ème. Comme quoi,
on peut conjuguer la théorie et la
pratique. En tenant plus de 1 100 AG
ou congrès de syndicats ou d’USTM
chez les actifs comme chez les retraités,
nous avons pu ainsi réunir plus de
20 000 syndiqués de la métallurgie y
compris durant une période de forte
activité revendicative. Se réunir, débattre,
se confronter, n’est jamais du
temps perdu. D’ailleurs, les syndiqués
apprécient ces moments qui donnent
confi ance. Ainsi un jeune camarade
d’Airbus Nantes déclarait à l’occasion
du 13 ème congrès de son syndicat :
« c’était pour moi une première participation
à un congrès. Ce que j’en
retiens, ce sont des formidables débats
qui ont eu lieu où chacun a pu
exposer ses différentes idées avec
une liberté totale. Après, ça a été pour
moi une belle aventure humaine où
j’ai pu échanger avec différentes personnes…où
nos revendications sont
les mêmes.
En tous cas, c’est le genre d’évènement
qui rapproche les camarades
et qui nous « rebooste » pour les
prochaines luttes. Ces moments de
démocratie et d’échanges, nous permettent
de faire des bilans, d’évaluer
collectivement ce qui va et ce qui nous
fait défaut dans notre activité. Les
comptes rendus de ces AG et congrès
montrent à grande échelle, tout le
potentiel qui existe dans nos rangs.
Cette culture de la vie syndicale, il faut
la développer dans tous les groupes
et sur les territoires. Nous souhaitons
de ce point de vue, renforcer nos liens
et nos échanges avec les délégués
syndicaux centraux et les coordinateurs
de groupes qui subissent les
premiers, la pression des directions
d’entreprise dans leur volonté d’intégrer
le syndicalisme et notamment
celui qui compte le plus, c’est à dire le
notre. Ces dernières tentent de peser
sur notre conception du syndicalisme
tourné en priorité vers les syndiqués
et les salariés en tentant d’institutionnaliser
les relations sociales. Les
agendas sociaux comme elles les
nomment, sont démesurés au regard
de la réalité et de la fi nalité des négociations
au sein des entreprises.
Pourtant, résister à ces pressions, à
cette volonté de « bien représenter les
salariés » constitue un vrai casse-tête
pour des camarades qui ont souvent
l’impression d’être livré à eux-mêmes.
Résister à ses pressions, c‘est souvent
s’exposer à la répression patronale.
Refuser de se soumettre, c’est
prendre le risque d’être sanctionné ou
pire, d’être licencié. Je veux saluer et
apporter tout notre soutien aux militants
de la fédération, et au-delà, qui
sont victimes de ces attaques patronale.
Permettez-moi de saluer de façon
symbolique, notre jeune camarade
Ahmed Berrazel de Citroën Aulnay
en région parisienne, en procédure
de licenciement pour fait de grève et
James Perus d’Inoplast, à Flers, dans
le Nord convoqué aujourd’hui pour
sanction par sa direction pour faits
de grève également, et puis tous les
autres...
Faire des représentants de la CGT,
à tous les niveaux, les premiers animateurs
de la vie syndicale, n’est pas
une mince affaire et constitue un vrai
enjeu. Il y a besoin de réfl échir et de
faire évoluer la structuration de certains
de nos syndicats à dimension
nationale afi n de garantir une vie syndicale
au plus près des syndiqués.
Aller vers une structuration territoriale
ou régionale ne correspond-il pas à
une amélioration de la qualité de vie
syndicale ? Construire ou renforcer
des coordinations de groupes ou d’entreprises,
non pas pour coller à la vie
de l’entreprise ou aux désirs du DRH,
mais pour travailler convergences et
initiatives communes : n’est-ce pas
là non plus une nécessité ? Pour tout
cela, il faut certainement réfl échir à
renforcer les liens avec la fédération
par le biais de journées d’étude et de
formations spécifi ques dédiées aux
DSC.
Je pense que nous n’avons pas
suffi samment pris en compte cette
question fédéralement même si des
choses ont été faites. Ainsi, le dossier
que nous avons réalisé sur l’ensemble
du champ de la négociation obligatoire
dans les entreprises, est un véritable
outil. Mais notre aide ne peut
se limiter à des aspects juridiques. Il
est urgent de corriger les manques
qui sont ressentis ; cela constituera de
mon point de vue, une des priorités de
la nouvelle direction fédérale.
Nous nous étions fi xés comme ambition
de développer l’activité en territoire,
département et régions, lors du
dernier congrès. Je pense que nous
avons franchi une véritable étape
et il faut poursuivre nos efforts. A
l’exemple de ce qui se fait en Mecanic
Vallée où nous avons réussi à fédérer
les métallos face à des tôliers organisés
et structurés et cela dans une
construction commune, Fédération de
la Métallurgie, Unions Départementales
Aveyron, Corrèze et Lot ainsi
que les régions Limousin et Midi-Pyrénées.
Cette expérience nous permet
aujourd’hui de nous développer
en nombre de syndiqués et en base
organisée. Elle démontre également
que nous pouvons parfaitement nous
organiser sur un bassin d’emplois
correspondant plus à une réalité de
terrain qu’à une réalité administrative.
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