Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt
Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt
Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
mesures pour faciliter la démocratie,<br />
la décision <strong>des</strong> salariés. Il nous<br />
inviterait, présentement, à travailler<br />
ces questions dans le contexte de<br />
notre époque qui se caractérise par<br />
de nouvelles formes d’exploitation<br />
notamment la précarité de l’emploi et<br />
la souffrance au travail. Tout compte<br />
fait, nous avons besoin d’un nouveau<br />
programme, style CNR, et de pousser<br />
à fond la démocratie à l’entreprise,<br />
d’établir <strong>des</strong> nouveaux droits pour nos<br />
emplois, nos industries, notre santé,<br />
nos retraites.<br />
Croizat et l’invention sociale de<br />
l’époque nous parle tout compte fait<br />
dans ce congrès. Ce qu’ils ont réalisé<br />
a été le fruit d’un âpre combat dans<br />
une période diffi cile et rappelons que<br />
dans la métallurgie, nous avons été<br />
les premiers à créer <strong>des</strong> activités<br />
sociales et de santé à travers nos<br />
centres de formation et l’hôpital <strong>des</strong><br />
métallurgistes devenu l’une <strong>des</strong> plus<br />
gran<strong>des</strong> maternités parisiennes avec<br />
l’Association Ambroise Croizat et<br />
l’Union Fraternelle <strong>des</strong> métallurgistes<br />
d’Ile-de-France.<br />
Quand il a été écarté avec les autres<br />
ministres communistes, retournant à<br />
son banc de député, il poursuivit son<br />
travail parlementaire tout en assurant<br />
la direction de la FTM CGT. On le retrouve,<br />
s’élevant avec force contre la<br />
création du Comité européen du charbon<br />
et de l’acier (CECA), organe qui<br />
devait assurer le devenir du charbon<br />
et de l’acier européen, et que disait<br />
Croizat « <strong>La</strong> CECA est une œuvre de<br />
restructuration » et entraîna <strong>des</strong> plans<br />
qui mirent l’acier français dans son<br />
état actuel.<br />
A voir ce qu’est devenu le dernier<br />
grand groupe sidérurgique européen<br />
Arcelor Mittal –8 milliards de profi ts en<br />
2010– le résultat, ce sont <strong>des</strong> régions<br />
complètement dévastées et l’obligation<br />
d’importer en France <strong>des</strong> aciers<br />
que nous étions les seuls à produire.<br />
En cette année 2011 – 60 ans après<br />
sa disparition – les avancées sociales<br />
portées par ce ministre du travail,<br />
nous reviennent comme un boomerang.<br />
Les conséquences de cette Europe<br />
construite pour les puissances<br />
d’argent comme le pressentait Croizat.<br />
L’Histoire, dit-on, ne repasse pas les<br />
plats; certes, mais en ce moment, en<br />
Europe, tout est mis en œuvre pour<br />
le pacte de compétitivité pour déraciner<br />
les conquêtes sociales de 1945 à<br />
1947 et ramener le monde du travail<br />
en arrière.<br />
Pour conclure, cet homme d’Etat<br />
était tout simplement un militant de<br />
la CGT. Quand nous avons inauguré<br />
une place portant son nom à Paris<br />
en 2009, nous avons sorti une brochure<br />
retraçant cette vie militante et<br />
il y avait un témoignage de sa secrétaire<br />
Yvonne Breteau, ici présente, qui<br />
nous racontait cet homme proche du<br />
peuple; dans un déplacement dans<br />
le département de la Meuse – pas<br />
comme ceux du triste sire Sarkozy – à<br />
un moment donné, dit-elle, le Ministre<br />
avait disparu. Après recherche, il fut<br />
retrouvé et savez-vous où ? Dans<br />
un petit bar, en train de jouer aux<br />
fl échettes avec <strong>des</strong> ouvriers. C’était<br />
aussi cela Croizat, un homme proche<br />
<strong>des</strong> gens.<br />
Et enfi n, quel plus bel hommage<br />
que celui qui lui a été <strong>rendu</strong> par les<br />
travailleurs lors de ses obsèques<br />
qu’accompagnèrent près d’un million<br />
de personnes au cimetière du<br />
Père-<strong>La</strong>chaise et lors de la séance<br />
de l’Assemblée nationale annonçant<br />
sa mort, le président Herriot dit ceci :<br />
«en juillet 1950, il connu une profonde<br />
peine : son fi ls Victor Roger Croizat,<br />
ouvrier électricien trouva la mort à<br />
Lyon dans un accident de travail. J’ai<br />
compati à la douleur du père, il suivait<br />
de près son enfant dans la tombe. On<br />
comprend que les travailleurs se montraient<br />
à ce point émus par la disparition<br />
de celui qui leur fut si étroitement<br />
dévoué. Ministre du travail, il leur disait<br />
un jour : “j’entends demeurer fi -<br />
dèle à mes origines, à ma formation, à<br />
mes attaches ouvrières et mettre mon<br />
expérience de militant au service de la<br />
nation”. Reconnaissons, qu’il est demeuré<br />
fi dèle à ce programme ».<br />
Cette phrase vaut pour aujourd’hui,<br />
au moment où à nouveau, la « bête<br />
immonde » redresse la tête, où <strong>des</strong><br />
discours de haine avaient frappé les<br />
Juifs, les Roms, les communistes et<br />
avaient conduit à l’irréparable.<br />
Croizat était un internationaliste<br />
convaincu. Ces hommes et ces<br />
femmes subirent les pires outrances<br />
du fascisme et de l’extrême-droite.<br />
Faisons en sorte que, dans nos entreprises,<br />
la bête immonde ne féconde<br />
pas à nouveau la haine, l’intolérance,<br />
le rejet de l’autre. Croizat et ses compagnons<br />
nous ont montré le chemin<br />
de l’unité quelles que soient nos origines.<br />
Election de la présidence de la troisième séance<br />
Sont proposées les candidatures suivantes : Jean-Jacques Desvignes (présidence),<br />
<strong>La</strong>ure Buchheit (vice-présidence) et Azzedine <strong>La</strong>hrach.<br />
<strong>La</strong> proposition est approuvée.<br />
39 3