Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

pas distribué les appels à manifester,
avant de signer, avec la CFDT, l’accord
sur les retraites complémentaires
pourtant défavorable aux salariés. En
ce qui concerne la CGT, notre forte
mobilisation n’a pas suffi à empêcher
la réforme et je suis convaincu
qu’il aurait fallu multiplier les arrêts
de travail dans nos entreprises pour
bloquer l’économie du pays. En ce qui
concerne enfi n les salariés, beaucoup
d’entre eux étaient favorables à une
grève « par délégation ».
Tout cela nous montre le travail qu’il
nous reste à accomplir. La CGT, c’est
nous ! Si nous voulons convaincre les
salariés, nous devons être convaincus
nous-mêmes. Ainsi, nous pourrons
contrer les attaques et, surtout, aller
à la conquête de nouveaux acquis. Et
n’oublions pas que la meilleure presse
pour les salariés, ce n’est pas TF1
mais notre travail sur le terrain et le
contact avec les salariés.
Philippe CLEMENT,
Arcelor Mittal, Imphy
Je souhaiterais parler de la santé au
travail, en rappelant que le travail
doit permettre de se construire et non
de se détruire. Je travaille dans une
entreprise qui fabrique des cuves en
inox – activité qui implique l’utilisation
de chrome hexavalent – et dont beaucoup
de salariés déclarent un cancer
peu après leur départ en retraite. En
trois ans, nous avons aussi enterré
trois actifs pour les mêmes raisons.
Nous allons donc établir des statistiques
et j’invite les représentants
de chaque département à prendre
contact avec moi pour que nous puissions
faire la preuve de cet empoisonnement.
J’invite aussi les militants CGT à siéger,
dans chaque département, à la
commission de contrôle des SIST
(services interprofessionnels de santé
au travail) qui ont remplacé la médecine
du travail d’autrefois, voire à leur
Conseil d’administration. Je reste à la
disposition des camarades qui souhaiteraient
des renseignements sur
ce point.
J’invite enfi n chacun à se battre contre
la discrimination syndicale – et contre
toute autre forme de discrimination –
en utilisant la méthode François Clerc.
Nicole CAMBLAN,
Jabil Brest
Je souhaiterais vous faire part d’une
belle victoire obtenue chez Compétence,
à Brest, le 22 février dernier,
grâce la lutte des salariés avec leur
syndicat CGT. C’est offi ciel, l’entreprise
Compétence (sous-traitance
électronique) réintègre le groupe Jabil,
huit mois après que celui-ci l’ait
vendue sans scrupule. Cette vente,
en juillet 2010, à un fonds d’investissement
américain appelé Mercatec,
avait mis rapidement la société et ses
salariés en situation délicate. En effet,
Jabil avait fait preuve de légèreté,
avec un manque de regard sur les
véritables intentions du repreneur, qui
dépouilla les douze millions de dollars
de trésorerie les jours qui suivirent la
vente, sans tenir compte de ses engagements.
L’activité industrielle et les projets
présentés aux salariés et aux représentants
du personnel à ce moment-là
disparaissent. Ces projets industriels
prévoyaient pour l’entreprise une diversifi
cation vers le solaire, avec des
embauches à la clé mais en février
2011, elle était au bord du dépôt de
bilan. C’était sans compter la réaction
du personnel attaché à son entreprise
et son savoir-faire.
Avec le syndicat CGT à leurs côtés,
les salariés se sont battus pendant
huit mois pour exiger le maintien de
tous les emplois, faire reconnaître la
responsabilité du vendeur et obtenir
leur réintégration au sein de Jabil.
Des démarches juridiques et diverses
interventions auprès des pouvoirs
publics, conjuguées à de nombreux
arrêts de travail, on permis d’obtenir
la réintégration et le maintien de la
charge de travail d’Alcatel et d’autres
clients. Les élus et les salariés continuent
leur combat car le retour chez
Jabil doit se traduire par un vrai plan
prévisionnel d’emploi, de formation et
de diversifi cation industrielle.
Cette belle victoire démontre qu’il
est possible de gagner sur l’avenir
industriel et le maintien de l’emploi.
Elle donne confi ance, comme celle
de la SBFM à Caudan, où encore les
dernières luttes gagnantes chez PSA
à Rennes. Les 220 salariés de Jabil
peuvent être fi ers de leur victoire remportée
de haute lutte. Elle donne de
l’espoir et des perspectives à tous les
salariés confrontés à des restructurations
et à des fermetures d’entreprises.
Par la lutte, rien n’est acquis
d’avance mais sans la lutte, tout est
perdu d’avance.
Ce succès a aussi démontré la large
coopération entre l’ensemble des
structures de la CGT. Tout n’est pas
encore gagné. Jabil a annoncé sa
nouvelle stratégie : rien de nouveau
mais ils nous laissent du temps pour
la recherche de la charge de travail
pour le site de Brest. Nous organisons
des assises de l’électronique dans le
Finistère le 26 mai avec les syndicats,
les syndiqués et les salariés. Depuis,
le travail revient petit à petit sur le site
de Brest. Nous avons aussitôt demandé
l’ouverture des NAO.
Après consultation des salariés toutes
catégories confondues, nous avons
travaillé sur les déroulements de carrière.
Les salariés, et plus particulièrement
les femmes, ont répondu à ce
questionnaire très simple. De la date
d’embauche à l’année 2010, en faisant
le point tous les cinq ans, nous
avons démontré à la direction qu’il y
avait bien des écarts de salaire entre
les femmes et les hommes. Lors des
NAO, nous avons obtenu, vendredi
dernier, 2 % d’augmentation générale
pour les ouvriers et Etam, 0,3 % pour
l’égalité professionnelle, 0,2 % pour
les augmentations individuelles, 1,6
% d’augmentation générale pour les
ingénieurs et cadres de position 2 et
0,9 % d’augmentation individuelle
pour tous les ingénieurs, plus une
augmentation de 5 % de la prime de
transport et de 1,6 % pour la prime de
panier, plus des jours de pont payés.
Dans l’accord, la direction a noté que,
« après analyse, nous accordons 0,3
% pour l’égalité professionnelle, spécialement
dédiée aux femmes » ce
qui démontre bien qu’ils reconnaissent
l’existence d’un écart et d’une
discrimination. C’est une nouvelle
victoire à mettre sur le compte de la
persévérance. Cela fait plus de quinze
ans que nous travaillons sur ce sujet.
Nous avons décidé, avec les élus, de
construire une grille de salaires et de
travailler sur la dynamique de carrière
des élus. Soyons vigilants et réalistes.
L’égalité professionnelle, c’est du rattrapage
de salaire pour les femmes,
sans que cela se fasse au détriment
des hommes. C’est pourquoi nous devons
revendiquer tous ensemble. Il y
a obligation à obtenir des négociations
avant le 31 décembre 2011.
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