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Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

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dicats peuvent infl uer et c’est pour cela que<br />

nous voulons en discuter entre nous, à travers<br />

<strong>des</strong> exemples de politiques industrielles<br />

régionales qui donnent de bons résultats.<br />

Cette coopération est un premier pas pour<br />

garantir l’avenir de l’industrie dans nos pays<br />

comme dans le reste du monde.<br />

Christina OLIVIER,<br />

NUMSA Afrique du Sud<br />

Grâce à la lutte, les travailleurs sud-Africains<br />

ont obtenu en 1994 leur liberté, mais celleci<br />

fut uniquement politique, pas économique.<br />

L’économie sud-africaine reste entre les<br />

mains d’un petit cercle et les noirs restent<br />

en bas de la pyramide socio-économique.<br />

Lorsque nous avons engagé <strong>des</strong> négociations<br />

salariales, la première chose que nos<br />

dirigeants nous ont dite, c’est que les travailleurs<br />

sud-africains étaient devenus trop<br />

chers. Cet argument est sans fondement<br />

mais de nombreuses entreprises sud-africaines<br />

l’utilisent pour offrir <strong>des</strong> conditions peu<br />

avantageuses. Depuis la fi n de l’apartheid, le<br />

phénomène de délocalisation n’a jamais été<br />

aussi fort et le chômage atteint aujourd’hui<br />

27,5 % en Afrique du Sud. Un grand nombre<br />

de jeunes sont au chômage où travaillent<br />

pour <strong>des</strong> « courtiers » en services salariaux.<br />

Dans notre pays, le salaire minimal est<br />

de l’ordre de 120 euros par mois. L’année<br />

dernière, nous avons engagé <strong>des</strong> négociations<br />

dans le secteur de l’automobile et <strong>des</strong><br />

pneumatiques et les dirigeants nous ont dit<br />

qu’ils n’auraient pas les moyens de nous<br />

accorder <strong>des</strong> augmentations salariales de<br />

plus de 10 %. Cette année, nous allons<br />

donc engager de nouvelles négociations en<br />

revendiquant une augmentation salariale de<br />

20 % pour compenser la faiblesse <strong>des</strong> prestations<br />

de santé et <strong>des</strong> allocations sociales<br />

ou logement, sachant que l’on assiste depuis<br />

2009 à une augmentation <strong>des</strong> bénéfi ces bien<br />

supérieure à celle <strong>des</strong> salaires alors que le<br />

taux de chômage ne cesse de progresser.<br />

Une étude a en effet montré que celui-ci était<br />

passé de 23 % fi n 2010 à 29,6 % en février<br />

2011, et que le nombre de travailleurs engagés<br />

par <strong>des</strong> courtiers (plus de 100 000) avait<br />

baissé de 1,6 %. L’étude a également révélé<br />

que le nombre de millionnaires avait doublé<br />

en Afrique du Sud, passant de seize en 2009<br />

à trente-et-un en 2010, et que les vingt personnes<br />

les plus riches du pays avaient vu<br />

leur richesse augmenter de 45 %.<br />

Les travailleurs sud-africains sont dans une<br />

situation très diffi cile. Nous avons perdu près<br />

de 45 000 emplois suite à la crise de 2008.<br />

L’UNSA demande donc une meilleure redistribution<br />

<strong>des</strong> richesses afi n de réduire l’écart<br />

entre les plus riches et les plus pauvres.<br />

L’étude que nous avons commandée montre<br />

aussi l’effet désastreux <strong>des</strong> courtiers sur les<br />

salaires, la sécurité de l’emploi et les avantages<br />

sociaux. Elle a également révélé que<br />

dans la plus grande part du pays, le salaire<br />

<strong>des</strong> dirigeants était entre 40 et 1 728 fois<br />

supérieur à celui <strong>des</strong> travailleurs les moins<br />

payés.<br />

Dans le secteur automobile, nous avons obtenu,<br />

grâce à un débrayage, un accord qui<br />

prévoit l’interdiction <strong>des</strong> courtiers en services<br />

salariaux, une augmentation de 10 % <strong>des</strong> salaires<br />

et une revalorisation pour les salariés<br />

en CDD. Les entreprises devront également<br />

fournir une protection sociale et certains<br />

avantages à leurs salariés. Nous avons aussi<br />

engagé <strong>des</strong> négociations dans le secteur <strong>des</strong><br />

pneumatiques et sommes actuellement en<br />

lutte contre la société Bridgestone qui ne veut<br />

accorder aucune augmentation aux salariés<br />

touchant au moins le salaire minimum.<br />

Les entreprises sud-africaines agitent<br />

constamment la menace d’une délocalisation<br />

vers les pays voisins. Nous avons donc besoin<br />

de solidarité entre travailleurs et organisations<br />

syndicales du monde entier. Dans<br />

le cadre de la FIOM, nous avons élaboré <strong>des</strong><br />

lignes directrices qui visent à la mise en place<br />

de réseaux syndicaux au sein <strong>des</strong> gran<strong>des</strong><br />

sociétés mondialisées. Nous devons également<br />

construire <strong>des</strong> syndicats plus forts en<br />

renforçant les pouvoirs <strong>des</strong> délégués syndicaux<br />

et mieux comprendre tous les aspects<br />

de l’économie.<br />

Bernard DEVERT,<br />

EADS France Suresnes<br />

Le groupe Alstom s’est beaucoup développé<br />

en Inde, dans le secteur ferroviaire et l’énergie<br />

notamment. Comment les salariés indiens<br />

perçoivent-ils l’implantation de ce groupe ?<br />

Gautam MODY,<br />

Inde<br />

Contrairement à ce qu’elles affi rment, <strong>des</strong> sociétés<br />

telles qu’Alstom, Areva ou Schneider<br />

Electric ne sont pas présentes en Inde depuis<br />

plus de cent ans mais seulement depuis<br />

quinze ans. Elles ont simplement racheté <strong>des</strong><br />

sociétés indiennes qui existaient avant leur<br />

arrivée. C’est ainsi que fonctionne le système<br />

capitaliste.<br />

Pour prendre l’exemple d’Alstom, en quinze<br />

ans, l’usine de Chennai a changé six fois<br />

de nom et les syndicalistes ont à chaque<br />

fois essayé de mettre en place un comité<br />

d’entreprise. Nous espérons que la situation<br />

est maintenant stabilisée et avons engagé<br />

une nouvelle démarche dans ce sens.<br />

Nous avons déjà <strong>des</strong> délégués syndicaux et<br />

sommes en train d’établir <strong>des</strong> contacts avec<br />

ceux <strong>des</strong> autres entreprises du groupe, dans<br />

la perspective de la création d’un comité central<br />

d’entreprise qui nous semble essentiel<br />

pour garantir la solidarité entre travailleurs.<br />

Cela nous donnera également l’opportunité<br />

de négocier <strong>des</strong> accords cadres applicables<br />

à l’Inde comme au reste du Monde. C’est<br />

dans cette optique que nous nous tournerons<br />

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