Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

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96 de la main d’œuvre. N’y a-t-il pas là charrue avant les bœufs ? Une réfl exion est nécessaire pour pérenniser les ressources pour les générations futures : intégrer l’environnement pour protéger la faune, la fl ore et la biodiversité dans notre pays. Un pays en devenir, c’est un pays qu’il faut construire. Notre organisation syndicale œuvre pour l’émancipation afi n d’amener notre pays à la pleine souveraineté nationale. S’il faut revenir aux actions syndicales, je parlerais plutôt au niveau de mon entreprise (SLN). Dans les NOE, nous dissocions les augmentations individuelles. Nous sommes passés à la trimestrialisation de l’intéressement. Avec la mise en place des droits électifs et syndicaux en 2007 liés à la représentativité, nous avons négocié des heures conventionnelles pour le permanent syndical avec un déplacement par mois et par site et un téléphone portable. Nous organisons aussi des mini assemblées générales pour 20 salariés, soit 6 par an, prises en charge par l’entreprise. Nous prospectons en matière de droit international du travail pour la mise en place d’un comité d’entreprise mondial. On parle beaucoup de nos dirigeants, mais nos actionnaires ? Quels sont nos moyens d’agir ? Je vous remercie pour l’invitation au 39 e congrès, je remercie aussi l’équipe de « l’international » de la fédération. Vincent LABROUSSE, Altia La Souterraine Mon entreprise compte plus de 1 200 salariés, 16 sites dont 3 à l’étranger. Altia (ex Sonas) a été créée par 3 cadres à la suite d’une mise en redressement judiciaire de Sonas. Enfi n, plus exactement lorsque le repreneur de Sonas s’est présenté, il s’appelait Halberg, une multinationale allemande qui voulait s’implanter en France. Je ne rentre pas dans le détail de nos 9 mois de luttes avec toute la CGT, néanmoins, je précise qu’on s’est battu pour l’emploi, avec des contres propositions en 2011. Nous sommes toujours là en ayant sauvé 137 postes sur 237 suppressions prévues. En prenant contact, par l’intermédiaire de la Fédération, avec IG Metal (facilité grâce à un habitant de La Souterraine interprète), nous avons appris que le repreneur Halberg était proche du dépôt de bilan. Lorsque nous avons sorti cette info, la direction a démenti et nous étions considérés (par certains) comme les briseurs de reprise. Alors que nous n’exprimions que nos craintes. La reprise par Halberg a eu lieu et 3 jours après. Halberg a déposé de bilan. En une semaine, 3 autres dirigeants d’Halberg France ont injecté de l’argent pour mettre en œuvre une reprise, qui a permis de créer Altias. Le groupe Altia est un des groupes utilisés par le gouvernement et les donneurs d’ordres pour « réorganiser » la sous-traitance automobile. Altia a des entreprises en Italie, au Mexique et en Tunisie… Ce qu’on dit dans le CE, c’est qu’Altia est « contrainte » d’investir à l’étranger pour suivre les constructeurs automobile, mais pas seulement. On travaille aussi pour SOMFI et par exemple, au vu des coûts de production en France, ils ont construit une usine en Tunisie. Nous avons cherché à connaître réellement l’entreprise : quel est le gain, comment travaillent-ils, que comptaient-ils faire suite à la révolution tunisienne,… pas de réponse. Syndicalement, on a des diffi cultés à appréhender les relations internationales, à arriver à faire le lien et à donner confi ance pour contrer la volonté des patrons à nous opposer. La séance de cet après-midi va dans le bon sens, continuons ! Slim GHARBI, syndicat local Saint Priest Je travaille pour l’entreprise Koné. Je suis trésorier et délégué syndical de mon établissement. Je remercie les délégations internationales pour leur présence au 39 e congrès et l’apport de leurs expériences syndicales, notamment les délégations tunisienne et palestinienne qui représentent un peuple trop longtemps oublié par les organisations internationales et politiques. Je salue également la CGT pour son syndicalisme dans le projet « un bateau pour Gaza ». Je voudrais témoigner sur les conditions de précarisation dont souffrent les travailleurs tunisiens et sa jeunesse, pourtant très qualifi ée. Mais dans son ensemble, pour le peuple tunisien, le pouvoir d’achat est en chute libre depuis la révolution du Jasmin et l’économie dégringole, c’est le prix de la révolution. Le salaire moyen est de 400 DT soit 250 euros. L’achat d’un simple poisson coûte 45 DT soit 1/8 du salaire. Les tunisiens de l’étranger arrivent diffi cilement à vivre durant leurs congés d’été. Suite à la révolution, le PIB Tunisien est en chute constante. L’infl ation est maintenant galopante. Les travailleurs tunisiens bénéfi cient de contrats de travail précaire pour la grande majorité. Les avancées sociales sont très minimes pour ne pas dire inexistantes. Ils vivent essentiellement du tourisme, du commerce et de la pêche. Des entreprises industrielles françaises de production textile, mécanique et de l’automobile sont présentes suite à des délocalisations. Elles embauchent une part importante de travailleurs et le coût de la main d’œuvre à bas prix (qualifi cation importante des jeunes et conditions sociales) est une des raisons pour le
patronat de délocaliser les sociétés de production. La majorité des entreprises françaises qui délocalisent, appartiennent à l’industrie textile, mécanique et automobile. Par exemple, Carrefour s’implante à Tunis sur des terres de l’Etat réquisitionnées par le clan de l’ancien régime et privatisées pour 1 DT symbolique. La demande revendicative des travailleurs tunisiens est tout bonnement énorme : - Création et application des conventions collectives, - Respect des grilles de salaires, - Emplois stables, - Conditions de travail, - Création de comité d’entreprise Soit l’équivalent des acquis de la Résistance suite à la 2 e guerre mondiale, avec le Conseil national. Je voudrais dire que la CGT est solidaire de la révolution tunisienne et l’abolition des dictateurs dans les pays arabes. Nous espérons que d’autres pays suivront cet exemple d’une manière démocratique et sans violence. J’appelle également mes frères tunisiens à être vigilants pour ne pas se faire voler leur révolution par les anciens membres du régime lors des élections du 24 juillet 2011. J’appelle aussi tous les camarades et la population française à soutenir le redémarrage de l’économie tunisienne en allant leur rendre visite, cet été, et en consommant des produits du terroir tunisien. Je remercie le peuple tunisien pour l’exemple donné au monde entier sur les possibilités, de montrer à tous les peuples bafoués dans leur dignité que malgré tout, cela est possible. J’espère que le vent de la révolution souffl era bientôt sur d’autres pays dont la France où les conditions sociales se dégradent depuis l’arrivée au pouvoir de Sarkozy. 97 9
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