Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt
Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt
Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
efl éterait mieux l’impact de l’infl ation<br />
sur les petits salaires.<br />
Nous nous apercevons par ailleurs<br />
qu’il y a toujours sur nos fi ches de paie<br />
<strong>des</strong> allègements « Fillon ». Je rappellerais<br />
donc que ces allègements nous<br />
appartiennent et devraient nous revenir<br />
soit en salaire indirect par <strong>des</strong> cotisations,<br />
soit en salaire direct.<br />
Jean-François CHAROU,<br />
syndicat <strong>des</strong> retraités Iris bus<br />
Vénissieux<br />
Pour permettre à la jeunesse de trouver<br />
toute sa place dans notre organisation,<br />
il est nécessaire de lui transmettre<br />
<strong>des</strong> outils effi caces, pour faire<br />
notamment face à l’attaque en règle<br />
dont font l’objet les droits syndicaux.<br />
<strong>La</strong> continuité syndicale doit aussi être<br />
l’une <strong>des</strong> préoccupations de nos syndicats.<br />
Didier TESTU, PCM Pompes,<br />
secrétaire de l’USTM Angers<br />
Il y a six mois, à l’occasion de ce<br />
que le gouvernement a appelé la «<br />
réforme <strong>des</strong> retraites », nous avons<br />
assisté à une mobilisation de grande<br />
ampleur. Nous pouvons même dire<br />
que, pour la première fois depuis<br />
longtemps, une partie de la classe ouvrière<br />
a relevé la tête. Dans de nombreuses<br />
entreprises, même si nous<br />
n’avons pu reconduire le mouvement<br />
comme l’ont fait les cheminots, nous<br />
avons eu la surprise de voir de nombreux<br />
collègues qui ne débrayent jamais<br />
se mettre en grève avec nous et<br />
participer à ces manifestations d’ampleur<br />
inégalée. Dans certaines entreprises,<br />
ce sont même <strong>des</strong> intérimaires<br />
ou <strong>des</strong> cadres qui se sont déplacés.<br />
Le fatalisme que nous connaissions<br />
depuis <strong>des</strong> années a laissé place<br />
pendant quelques semaines à l’idée<br />
qu’une mobilisation de l’ensemble du<br />
monde du travail était possible. Les<br />
travailleurs ont fait une démonstration<br />
inégalée depuis longtemps de l’importance<br />
de la classe ouvrière dans la vie<br />
économique et de la force que son<br />
rôle lui confère.<br />
Ceci étant, aujourd’hui, où en est-on ?<br />
Le mouvement n’a pas permis de faire<br />
reculer le gouvernement sur son projet<br />
mais parmi tous ceux qui y ont participé,<br />
personne ne regrette de l’avoir<br />
fait. <strong>La</strong> vie militante a repris son cours<br />
avec le retour, dans notre entourage,<br />
d’idées réactionnaires (insécurité,<br />
racisme, chauvinisme…) soigneusement<br />
alimentées par tous ceux qui<br />
veulent nous faire oublier l’essentiel :<br />
la rapacité du patronat qui, confronté<br />
à la course au profi t, veut nous imposer<br />
une baisse de notre niveau de vie<br />
pour nous faire payer la crise.<br />
Dans notre vie militante de tous les<br />
jours, nous avons aussi à combattre<br />
<strong>des</strong> idées selon lesquelles il ne servirait<br />
à rien de lutter puisque cela ne<br />
changera rien, les choses ne seraient<br />
plus comme hier et les travailleurs,<br />
coincés par leurs crédits, ne pourraient<br />
plus faire grève comme avant<br />
– autant de vieilles idées tendant à<br />
décourager les militants.<br />
Face à ce constat, nous ne pouvons<br />
prédire que le mouvement de l’automne<br />
dernier est une répétition à venir<br />
d’une mobilisation générale mais<br />
nous ne pouvons qu’être convaincus<br />
de sa nécessité face à un patronat<br />
bien décidé à nous faire payer cette<br />
crise qui n’en fi nit pas, quel que soit le<br />
gouvernement à venir.<br />
Si nous en sommes réduits aujourd’hui<br />
à nous battre dans nos entreprises<br />
pour <strong>des</strong> augmentations de<br />
50 à 100 euros et à nous défendre dos<br />
au mur face à <strong>des</strong> plans de licenciement,<br />
il nous faut aussi préparer un<br />
programme revendicatif qui pourra<br />
être repris dans le cadre d’une mobilisation<br />
générale et qui empêchera<br />
le patronat de nous reprendre ce<br />
qu’il nous aura accordé. Il me semble<br />
qu’au moins trois points devraient<br />
faire partie d’un tel programme :<br />
• l’échelle mobile <strong>des</strong> salaires ;<br />
• l’interdiction <strong>des</strong> licenciements ;<br />
• le contrôle sur les comptes <strong>des</strong> entreprises.<br />
<strong>La</strong> France compte aujourd’hui sept<br />
millions de pauvres (moins de 780 euros<br />
par mois) et deux millions et demi<br />
de personnes payées au Smic.<br />
30 % <strong>des</strong> salariés à temps<br />
plein touchent moins de<br />
1,3 Smic, soit 1 630<br />
euros bruts par mois.<br />
L’indice Insee nous<br />
annonce <strong>des</strong> augmentations<br />
qui<br />
n’ont rien à voir<br />
avec la réalité<br />
que nous<br />
vivons. Or<br />
je me souviens<br />
d’une<br />
époque<br />
où la CGT<br />
élaborait<br />
son propre<br />
indice.; pourquoi<br />
ne pas le<br />
refaire ? Nous<br />
nous devons de<br />
reprendre notre re-<br />
vendication en faveur d’une échelle<br />
mobile <strong>des</strong> salaires, c’est-à-dire leur<br />
indexation sur l’augmentation réelle<br />
du coût de la vie. De plus, il nous faudra<br />
exercer un droit de contrôle sur<br />
les prix car c’est la seule garantie que<br />
ce que les patrons nous donneront ne<br />
sera pas aussitôt repris.<br />
En 2006, on pouvait estimer à 65 milliards<br />
d’euros l’ensemble <strong>des</strong> ai<strong>des</strong><br />
publiques aux entreprises (dont 90 %<br />
provenant de l’Etat). C’était plus que<br />
le budget de l’Education nationale,<br />
plus que le défi cit public et presque<br />
autant que les dépenses hospitalières.<br />
Ce chiffre était aussi supérieur<br />
à ce que les entreprises ont versé<br />
sous forme d’impôts. Alors que les<br />
entreprises licencient ouvertement<br />
pour accroître les profi ts <strong>des</strong> actionnaires,<br />
nous n’avons aucun moyen de<br />
contrôle réel sur les grands groupes<br />
et les banques. L’idée de « patrons<br />
voyous » est en fait fausse. C’est en<br />
effet l’ensemble du patronat qui spécule<br />
et qui considère ses salariés<br />
comme une variable d’ajustement. A<br />
l’heure où les bénéfi ces annoncés par<br />
les plus gran<strong>des</strong> entreprises défi ent<br />
l’imagination, nous devons dire que<br />
nous revendiquons ce que nous leur<br />
avons fait gagner.<br />
Certes, l’ensemble de ces revendications<br />
peut paraître utopique aujourd’hui<br />
mais face aux affrontements<br />
à venir, elles vont devenir une nécessité<br />
si nous ne voulons pas être laissés<br />
pour compte et voir nos conditions<br />
de travail se dégrader.<br />
25 2