Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

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6 Panhard & Levassor avec Citroën en 1965, l’usine Citroën restera en activité jusqu’en 1992. L’essor du champagne fi t naître à partir du XIX ème siècle des industries connexes : verrerie, tréfi lerie, cartonnage et imprimerie. Ainsi, au début du XX ème siècle, les quatre verreries de l’arrondissement de Reims produisaient près de 24 millions de bouteilles champenoises sur 80 millions de bouteilles produites en 1907, essentiellement dans la Marne. L’une d’entre elles, les Verreries mécaniques champenoises, créée en 1911, aurait dû fêter cette année ses cent ans mais le groupe Owens-Illinois a profi té de l’opportunité de la crise pour fermer son site fi n 2009. Souvenez-vous : en juin 1977, Maurice Papon, propriétaire de cette usine, refusait toute négociation avec la CGT. Le patronat rémois, notamment l’UIMM, craignait de voir s’étendre les grèves à l’ensemble des entreprises de la ville d’autant plus que celle-ci, qui venait de passer à gauche avec un maire communiste, Claude Lamblain, et comprenait de nombreux syndicalistes de la CGT au sein de son Conseil municipal, soutenait ouvertement le mouvement social contre les suppressions d’emplois. C’est alors que les milices patronales de la CFT, implantées dans l’usine Citroën, entrèrent en action avec leur responsable local spécialement détaché de Paris. Dans la nuit du 6 au 7 juin, elles tirèrent sur les camarades installés devant l’usine occupée, tuant l’un d’eux, Pierre Maître, et blessant grièvement trois autres camarades. Ce drame est toujours présent dans nos mémoires et dans celle des Rémois. Si aujourd’hui le champagne est synonyme de richesses et tire le produit intérieur brut de la région vers le haut, il n’en a pas toujours été ainsi. Nous fêtons cette année le centenaire de la révolte des vignerons champenois de 1911, qui fut plus violente que celle de 1907 dans le Languedoc. Les vignerons et les ouvriers furent en effet réduits à la misère et au désespoir par les négociants qui, non contents de déterminer un prix du kilo de raisin qui était loin de couvrir les charges, s’approvisionnaient, pour satisfaire leurs besoins, dans des vignobles à bas coût situés en dehors de la zone d’appellation. Dans un village comme Aÿ, l’opulence des négociants contrastait avec la misère de ceux qui travaillaient la vigne aussi leurs biens et leurs stocks furent détruits. L’armée vint rétablir l’ordre et occupa les villages de la vallée de la Marne et du vignoble de mai à octobre 1911. C’est ainsi que le vignoble de l’Aube fût réintégré dans la zone d’appellation Champagne et que furent créées, pour se protéger des fraudes des négociants, les zones d’appellation d’origine contrôlée (AOC). Mais ce n’est vraiment qu’à partir de la fi n des années 60 que le champagne devint une richesse importante. D’ailleurs, la concentration des marques entre les mains de fi nanciers, de fonds d’investissement ou d’entreprises de luxe comme LVMH, qui contraint les viticulteurs à produire à leurs conditions, repose un siècle plus tard les mêmes problèmes et suscite des angoisses semblables. Grâce au champagne et aux prix somptueux offerts par les Maisons aux pionniers, Reims fut le berceau de l’aviation. Les meetings des années 1909, 1910 et 1911 attirèrent les premiers records de distance parcourue et d’aller-retour entre deux villes, ainsi que les premiers constructeurs. Ainsi, Armand Deperdussin le plus célèbre constructeur de l’avantpremière guerre mondiale, racheta le terrain d’aviation de Reims-Bétheny et y construisit, avec Louis Blériot, les fameux Spad qui s’illustrèrent pendant la première guerre mondiale avec des pilotes tels que Guynemer. En 1928, ce terrain, avec ses ateliers de construction, devint la base 112 de l’armée de l’air. Avec la révision des politiques publiques et la réforme des armées, le gouvernement a pris la décision de fermer cette base le 31 décembre prochain – 1 600 emplois directs et induits sont concernés. La construction des avions s’est poursuit à Reims après la fermeture de la société de production des aéroplanes Deperdussin (Spad) avec la société des avions Max Holste dont l’origine remonte à 1933. En 1950, elle s’installe à Reims pour y construire les «broussards» de l’armée, avions spécialement dessinés pour l’Afrique. En 1960, avec la décolonisation, la société se réorienta vers l’aviation d’affaires avec les Cessna, sous le nom de Reims Aviation. Puis elle continua à évoluer. Tout en construisant des avions, elle sous-traitait aussi des pièces auprès d’Airbus et Dassault. Or depuis 2003, la société Reims Aviation n’existe plus. Elle a été rachetée et scindée en deux sociétés indépendantes : - Reims Aviation Industries, qui a repris l’activité d’avions F406. En 2006, GECI International est entré au capital à hauteur de 94,86 % et l’Assemblée générale de mars 2010 a décidé l’absorption de Sky Aircraft. - Reims Aerospace qui a repris l’activité de sous-traitance pour les donneurs d’ordres aéronautiques EADS, Airbus et Dassault, et qui a été rachetée par le fonds d’investissement Green Recovery. Aujourd’hui, ces donneurs d’ordres ont décidé de délocaliser la production en Roumanie, compromettant l’avenir de l’entreprise et de ses deux-cents emplois (cent-seize viennent d’ores et déjà d’être supprimés). Reims ne fut pas épargnée par les deux guerres mondiales. Elle fut entièrement détruite, y compris la cathédrale, lors de l’offensive allemande de l’été 1918. Il ne restait alors que six bâtiments debout, dont la Bourse du Travail qui avait été reconvertie en hôpital militaire. L’ensemble de la population (120 000 habitants) avait été évacué en grande partie vers Paris. Reims, ville qualifi ée de martyre, subit
un grand traumatisme avec nombre de soldats morts dans les tranchées. L’économie était anéantie. Aucune entreprise ne pouvait reprendre son activité d’avant l’été 1918. L’élan de soutien pour aider Reims à se remettre fut général et international, notamment de la part des Américains. Il fallut moins de dix ans pour que Reims retrouve une activité normale, mais son patrimoine fut marqué à jamais. C’est peut-être pour cela que lors de la deuxième guerre mondiale, le général Eisenhower choisit Reims pour y installer le quartier général des forces alliées en Europe, où le lundi 7 mai 1945, à 2 heures 41 du matin, dans une salle du collège moderne et technique de Reims, fut mis fi n à une guerre de plus de cinq ans en obtenant la capitulation sans conditions des armées de terre, de mer et de l’air de l’Allemagne nazie. La nouvelle sera annoncée ensuite simultanément dans les capitales le 8 mai 1945 à 15 heures. Aujourd’hui, en région Champagne- Ardenne, sont présentes des activités aussi diverses que l’automobile, la construction aéronautique et ferroviaire, les équipements et composants électriques et électroniques, la mécanique, l’équipement ménager, le bâtiment ainsi que des activités connexes au champagne. Dans la région, la métallurgie représente 1 358 établissements et emploie 52 000 salariés, dont 47% travaillent dans des établissements de plus de 200 salariés, 28% dans des établissements de 50 à 190 salariés et 19% dans des établissements de 40 à 100 salariés. Le cœur des métiers représente plus de 46 000 salariés, auxquels il faut ajouter 5 000 emplois dans des métiers connexes à la production. Plus d’un intérimaire sur deux travaille dans l’industrie, soit plus de 4 500 équivalents temps plein. La crise de 2008 et 2009 a particulièrement impacté le secteur de la métallurgie. En un an, le recours à l’intérim a diminué de 47,5 %. La population salariée du secteur devient de plus en plus âgée, les plus de 50 ans représentant plus d’un quart des effectifs (un salarié sur cinq est une femme). Sur le plan syndical, la CGT compte 1 500 syndiqués dans les entreprises métallurgiques de Champagne-Ardenne. C’est une force certaine au regard d’autres syndicats mais qu’il nous faut encore faire grandir si nous voulons pouvoir peser sur les négociations. Je ne reviendrai pas sur les grandes luttes mais il y a des possibilités. Il nous faut apporter une attention toute particulière à notre force CGT mais aussi y intégrer les personnes qui sont descendues dans la rue pour manifester avec nous lors du combat contre la réforme des retraites. Il nous faut enfi n proposer un outil plus adapté, l’USTM d’aujourd’hui n’étant plus celle d’il y a vingt ans. Chers amis et camarades, je vous souhaite une semaine agréable et un bon congrès. Questions pratiques Elisabeth ACHET, retraités Decazeville, membre du Bureau fédéral La tâche du congrès est de défi nir l’orientation de la Fédération pour les trois années à venir. Pour cela, nous partirons de deux rapports : le rapport d’ouverture que va vous présenter Philippe Martinez et le rapport d’activité, qui vous remettra demain en mémoire les principaux axes de travail de la Fédération depuis trois ans. Nos échanges et vos interventions pendant la dizaine de débats prévus nous permettront la mise en commun de la réfl exion de nos organisations que nous avons pu avoir lors des assemblées générales ayant précédé le congrès (plus d’un millier au total). Nous réfl échirons aussi à partir de deux tables rondes, l’une sur la jeunesse, l’autre sur l’Europe, l’international et la politique industrielle, tout cela pour aller vers une orientation et des axes de travail pour la Fédération demain. Enfi n, le Conseil national sortant se réunira mercredi soir pour faire une proposition au Congrès concernant la nouvelle Direction fédérale que vous devrez élire jeudi soir. Déroulement des travaux Je vous propose que les demandes d’intervention soient remises au Secrétariat du Congrès, en en indiquant le thème. Compte tenu du nombre de délégués et afi n de favoriser l’expression la plus large, nous vous demandons de décider ensemble que le temps d’intervention soit limité à cinq minutes pour le débat général et à trois minutes pour les débats à thème. Compte tenu que près d’un congressiste sur deux n’a jamais participé à un congrès fédéral, de l’abaissement à trente FNI pour obtenir un mandat direct et afi n de favoriser la participation d’un maximum de syndicats ou de sections, nous aurons une règle majeure pour le déroulement de nos débats : le maximum d’interventions d’un maximum de bases. Nous réitérerons la même organisation que lors de notre précédent congrès à Lyon : pour les demandes d’intervention sur le débat général et pour les tables rondes, vous pourrez intervenir deux fois mais priorité sera donnée à ceux qui interviendront pour la première fois. Le Secrétariat du Congrès se 7
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