Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

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Christophe LLORET,
Airbus Toulouse
Pour moi, la question est de savoir comment
faire connaître aux jeunes notre syndicat et
son histoire. Les jeunes générations n’ont en
effet plus conscience des luttes qui ont été
nécessaires pour obtenir les acquis sociaux.
Concernant par ailleurs le fait de confi er des
responsabilités à des jeunes syndiqués, cela
suppose que des anciens leur laissent leurs
mandats. Le syndicat doit donc aider ces derniers
à reprendre pleinement leur travail.
Olivier THOMENET,
Snecma Gennevilliers
S’organiser est une question vitale dans toute
entreprise car, comme nous le rappelle trop
souvent l’actualité, le travail tue. Je souhaite
donc rendre hommage à toutes les victimes
du capitalisme, ce système qui se fout de la
condition humaine et dont le bénéfi ce est le
seul objectif. La jeunesse est souvent synonyme
d’impatience, voire d’inconscience,
mais qui d’entre nous n’a jamais commis
d’erreur ? Cela fait aussi partie de la formation
syndicale, à condition de savoir analyser
ses échecs comme ses victoires.
Nous sommes tous syndiqués à la CGT pour
la même raison : l’intérêt des salariés. Jeunes
ou vieux, nous menons tous le combat. Pour
améliorer la continuité syndicale dans notre
entreprise, nous faisons donc systématiquement
adhérer ceux qui partent en retraite à
notre section de retraités.
Cyril BOUTON,
Snecma Gennevilliers
Cela fait treize ans que je suis entré à la
Snecma mais seulement deux ans que je
suis syndiqué. Il est en effet diffi cile de se
syndiquer quand on entre dans une entreprise
en apprentissage, par peur d’être bloqué
dans son évolution. Il y a bien sûr des
jeunes de vingt ans syndiqués mais ce n’est
que vers vingt-cinq ans que les jeunes commencent
vraiment à défendre leurs idées.
Je tiens aussi à vous rappeler que c’est ensemble
que nous serons plus forts. Pour ma
part, je ne regrette rien car la CGT m’a fait
comprendre que nous étions les vrais tauliers
et que c’est en défendant tous ensemble les
acquis de nos anciens que nous vaincrons.
Kamal AHAMADA,
Bosch Vénissieux
Si certains d’entre vous ont ressenti une
certaine forme d’agressivité de la part d’une
génération envers une autre, ne nous en tenez
pas rigueur car ce n’est pas ce que nous
recherchons. Nous voyons simplement le
collectif Jeunes comme une structure complémentaire
aux autres structures de la Fédération
pour parler de la jeunesse avec la
jeunesse.
Loïc PUYRAYMOND,
Renault Rueil-Malmaison
En adhérant à la CGT voilà un an, j’ai décidé
de m’investir dans un syndicat qui prône la
défense collective des salariés et se targue
d’être revendicatif mais je m’aperçois que
la révolution n’est pas toujours relayée au
sein de la CGT par une « bureaucratie » qui
s’attache à certaines institutions syndicales.
Pour preuve, lors des manifestations contre
la réforme des retraites, les mots d’ordre
étaient extrêmement révolutionnaires mais
les actions ne l’étaient pas.
L’histoire de la CGT est faite de femmes
et d’hommes qui se rassemblent pour défendre
collectivement leurs droits, ainsi que
ceux des autres salariés, qui s’investissent
de façon personnelle mais chez qui existe
aussi parfois la volonté de prendre les pleins
pouvoirs. Permanence syndicale et gestion
non-démocratique des mandats sont autant
de dérives potentiellement dangereuses qui
existent malheureusement chez certains syndicats.
Je ne me suis pas investi dans mon
syndicat pour avoir une carte en échange
d’une cotisation, ni pour faire de la syndicalisation
– pour moi, l’important est en effet
d’être syndiqué, quel que soit le syndicat.
Etre proches des salariés, les écouter et les
faire réfl échir leur permettra de traduire euxmêmes
leurs réfl exions en revendications. Il
faut impliquer ces salariés qui disent « mais
que font les syndicats ? » en revenant à leurs
revendications plutôt qu’en défendant des revendications
bureaucratiques déconnectées
de la réalité du terrain.
Edouard MACKPAYEN,
Corus Unitol Gennevilliers
Depuis mon adhésion, mon syndicat est passé
en un an de trois à seize syndiqués, essentiellement
des jeunes, mais nous avons toujours
de grandes diffi cultés à démontrer à nos collègues
l’importance de la syndicalisation.
Patrice COMAN,
CRMA Elancourt
Suite à nos dernières NAO, nous avons fait
grève pendant une semaine et demie et totalement
bloqué notre site. Malgré un constat
de désaccord, ce mouvement a abouti au
départ de notre ancien directeur général et
resserré les liens entre jeunes et anciens. Il
nous a permis de devenir majoritaires aux
dernières élections. Notre seul souci, c’est de
voir que lorsque nous nous sommes battus
dans la rue pour les retraites, les adhérents
de notre section UGICT, eux, sont parfois
restés dans leurs bureaux.
Cengiz CELEN, Feursmétal Feurs
Pour moi, la syndicalisation n’est pas dure et
tout le monde peut en faire. La preuve, c’est
que mon syndicat est passé de vingt à cent
vingt-deux adhérents en trois ans.