Compte rendu des travaux - Féderation - La cgt

d’Aerolia afi n de discuter avec eux de la situation
des salariés de nos deux pays et de
poser les bases d’un soutien mutuel.
Christina OLIVIER,
NUMSA Afrique du Sud
Je souhaiterais revenir sur deux points : la situation
des travailleurs étrangers et les délocalisations
vers les pays du sud de l’Afrique.
Nous commettons parfois l’erreur d’engager
des polémiques avec les travailleurs
étrangers présents dans nos entreprises en
oubliant que ce ne sont pas eux mais nos
employeurs qu’il faut combattre. Il faut donc
organiser ces travailleurs et les incorporer
dans nos syndicats pour qu’ils puissent bénéfi
cier des mêmes droits que les travailleurs
locaux. Quant aux multinationales qui délocalisent
vers nos pays, elles contribuent bien
souvent à y miner les droits des travailleurs. Il
faut donc s’assurer que les accords signés à
cette occasion n’aboutiront pas à ce résultat.
Marie-Agnès GANDRIAU,
EADS Astrium Toulouse
Au printemps 2010, Continental a annoncé
un plan de réduction des coûts du travail de
8 %, par le biais d’une mise en concurrence
des sites français avec les autres sites européens,
notamment allemands. La CGT l’a
contesté dès le départ et, d’ailleurs, cet argument
disparaîtra ensuite de son discours.
En septembre, la direction de Continental
organise un référendum, ce qui revient à dévoyer
la démocratie. La CGT et la CFDT le
boycottent et 57 % des salariés s’abstiennent
ou votent contre malgré des pressions extrêmement
lourdes.
Cette fois, la France est mise en concurrence
avec la République tchèque pour le
développement d’une production et l’on voit
apparaître un chantage portant sur environ
mille emplois. Les syndicats minoritaires signent
ce plan alors que la CGT et la CFDT
font valoir leur droit d’opposition. Nouvelle
tentative de contournement de la direction :
une médiation en préfecture. Après de multiples
réunions, l’opposition tient et fi nit par
dire «halte !» à cette médiation, le médiateur
accompagnant ce chantage à l’emploi.
En 2011, avec les NAO, la direction tente de
faire repasser ce plan. Finalement, elle recule,
les NAO n’aboutissent pas et les trois
sites de Continental sont en grève depuis
aujourd’hui. La riposte syndicale contre ces
contournements et ces attaques, c’est le
refus du repli sur soi – dans l’entreprise, la
consultation passe par les assemblées générales.
C’est ensuite le rassemblement syndical
avec la CFDT pour faire opposition. C’est
aussi se tourner vers l’extérieur, notamment
vers les fédérations CGT et CFDT, qui ont
publié une déclaration commune. C’est enfi n
un travail avec les syndicats des autres sites
européens. Le jour du référendum a eu lieu
une assemblée générale avec des représentants
de GM et du site de Clairoix, ainsi que
des syndicalistes allemands et espagnols.
Une réunion des fédérations CGT, CFDT et
IG Metall a également eu lieu et nous espérons
qu’elle aura des suites.
Résultat, le plan n’a pas été signé, ni à Toulouse,
ni sur les sites allemands. Il s’agit là
d’un bon exemple de travail intersyndical
mais pour le mener à bien, les syndicats
ont besoins de moyens, d’outils
et de l’aide des structures fédérales.
You-ki PARK, KMWU Corée
Valeo Compresseurs Corée est une
ancienne société coréenne rachetée
par Valeo en 2005. Le 26 octobre
2009, Valeo nous a appris la fermeture
de notre usine et a notifi é aux salariés
leur licenciement par courrier.
Nous avons tous été licenciés sans
aucune concertation syndicale. Suite
à ces licenciements, des employés
occupent le site depuis un an et sept
mois sans toucher aucun salaire et
les diffi cultés fi nancières ont conduit
quelques familles à la rupture. Le
conseil coréen des prud’hommes a
estimé que ces licenciements était
illégaux et le gouvernement coréen
a recommandé à Valeo d’accepter
la négociation avec des syndicats
coréens.
Malgré cela, Valeo refuse toujours la négociation
avec les syndicats. Les multinationales
telles que Valeo ne sont pratiquement
pas soumises à la réglementation coréenne.
En cas de fermeture d’une usine, la loi coréenne
ne prévoit toujours pas des dispositions
suffi santes pour défendre les droits des
salariés. C’est la raison pour laquelle nous
devons lutter contre de tels actes et sauvegarder
nos droits. Nous avons campé devant
l’ambassade de France et devant le ministère
coréen compétent pendant 180 jours pour
demander un arbitrage aux gouvernements
français et coréens afi n de résoudre cette situation.
Grâce à l’aide de la FTM-CGT – que
nous tenons à remercier ici –, nous avons
déjà effectué quatre visites en France, avec
deux objectifs : ouvrir le dialogue
direct avec la direction de Valeo
et renforcer la solidarité internationale.
Le problème de Valeo Compresseurs
Corée résulte de la politique
néo-libérale de la direction
de Valeo qui vise à maximiser
les profi ts dans l’ombre. Le bilan
comptable était positif lorsque
Valeo a fermé l’usine et même
s’il cherche aujourd’hui à la relancer
en remplaçant les salariés
en CDI et par des salariés
en CDD et des intérimaires.
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