Cahier du lipsor (pays basque 2010).indd - La prospective
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L’analyse structurelle (Godet M., 2004, p.137-175) est un outil fait pour aider un groupe à se poser les bonnes<br />
questions et à structurer sa réflexion. Elle peut être utilisée de plusieurs façons. Dans le cas de « Pays <strong>basque</strong><br />
<strong>2010</strong> », elle a constitué une étape dans la démarche commencée avec les ateliers de Saint-Palais et l’écriture <strong>du</strong><br />
« livre bleu », qui s’est ensuite poursuivie, comme nous le verrons, par la construction de scénarios. Dans ce<br />
cadre, elle permet à un groupe de mettre en évidence les relations entre les variables-clés d’un système<br />
complexe. <strong>La</strong> matrice des influences directes est pro<strong>du</strong>ite par le groupe, puis traitée par un programme<br />
informatique (méthode Micmac 65 ), qui permet de faire apparaître les relations indirectes entre les variables et de<br />
réévaluer les classements d’influence et de dépendance réalisés manuellement. On aboutit ainsi à trois<br />
classements : direct, indirect (tout deux se rapportant au présent et au passé) et potentiel, qui intègre des relations<br />
dont on estime qu’elles ont de bonnes chances de se réaliser à moyen/ long terme – l’horizon retenu, en 1993,<br />
était 2005-<strong>2010</strong>.<br />
Le groupe transverse « Pays <strong>basque</strong> <strong>2010</strong> », composé majoritairement de personnes engagées dans l’action -<br />
fonctionnaires, élus, socioprofessionnels, militants - a de plus repéré spécifiquement les relations potentielles<br />
« décisionnelles », celles qui supposent pour exister la mise en œuvre de moyens et l’implication d’acteurs.<br />
Une fois établies les influences directes, on va faire apparaître les influences indirectes par Micmac. Il s’agit<br />
d’élever la matrice au carré, puis à la puissance 3, 4 , 5 … jusqu’à ce que le classement des variables les plus<br />
influentes (en colonne) et des plus dépendantes (en ligne) devienne stable – ce qui se pro<strong>du</strong>it ordinairement à la<br />
4 e ou 5 e itération.<br />
En positionnant les variables, en fonction de leur classement, dans un plan influence/dépendance, il est facile de<br />
repérer cinq groupes :<br />
influence<br />
variables d’entrée<br />
1<br />
variables <strong>du</strong> « peloton »<br />
5<br />
variables<br />
exclues<br />
4<br />
variables relais<br />
2<br />
variables résultats<br />
3<br />
dépendance<br />
Les variables :<br />
d’entrée (secteur 1) sont très influentes et peu dépendantes. Explicatives, elles conditionnent le reste <strong>du</strong><br />
système ;<br />
relais (secteur 2) sont à la fois très influentes et très dépendantes. Par nature instables, elles sont un<br />
terrain d’action de première importance, puisque toute action sur elles aura des répercussions sur les<br />
autres – ainsi qu’une rétroaction sur elles-mêmes. C’est dans ce secteur que se trouvent le plus souvent<br />
les enjeux <strong>du</strong> système ;<br />
résultats (secteur 3) sont peu influentes et très dépendantes. Leur évolution s’explique par leurs<br />
relations avec les variables d’entrée (secteur 1) et relais (secteur 2)<br />
exclues (secteur 4) sont peu influentes et peu dépendantes. On trouve là des tendances lourdes, sur<br />
lesquelles les acteurs n’ont habituellement que peu de prise, et des facteurs autonomes. Il arrive que<br />
l’on puisse agir sur ces variables, mais sans grandes répercussions sur le reste <strong>du</strong> système<br />
« <strong>du</strong> peloton » (secteur 5) sont moyennement influentes et dépendantes. On ne peut rien en dire a priori.<br />
65 Micmac : Matrice d’Impacts Croisés Multiplication Appliquée à un Classement (Godet M., 2004, p.150).<br />
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